Les demandeurs d’asile afghans et iraniens sont maltraités par notre pays. Les obstacles sont délibérément multipliés pour freiner leur accès au droit d’asile. La précarité devient la règle. Alors que la situation politique s’est dangereusement détériorée dans ces deux pays, le gouvernement reprend les expulsions vers l’Afghanistan. Une honte.
Le parcours des réfugiés afghans et iraniens est similaire.
Leur porte d’entrée en Europe se fait par la Grèce. Ce pays, qui selon le protocole de Dublin, a le devoir de leur permettre de déposer une demande d’asile dans de bonne conditions, les maltraite. La Grèce viole les règles de protection des réfugiés; elle les enferme dans des conditions indignes; ses policiers les rackettent, les frappent, et n’hésitent à les renvoyer arbitrairement en Turquie d’où le retour vers l’Afghanistan ou l’Iran est courant. L’attitude scandaleuse de la Grèce est notoirement connue, au point que les ONG et plusieurs institutions internationales- dont le HCR- ont récemment dénoncé ces faits.
Les réfugiés poursuivent ensuite leur voyage vers l’Italie, la France et tentent de passer en Angleterre ou vont dans les pays scandinaves.
Que fait la France ? Contrairement aux affirmations d’ Eric Besson, elle ne les accueille pas dignement. Elle tente, si elle le peut, de les renvoyer sans ménagement en Grèce. Au point que le Préfet de Paris a été désavoué plusieurs fois cet été par les tribunaux qui l’ont contraint à autoriser des réfugiés à déposer une demande d’asile. Oui, le simple droit de demander l’asile en France est violé par le Préfet de Paris. Félicitations M Besson !
Ensuite, ce sont les délais d’étude par l’OFPRA qui s’allongent. Dépourvu de moyens suffisants, il laisse les demandeurs des mois- souvent plus d’un an- en l’attente d’une réponse. Pendant ce délai, interdiction de travailler ! Il faut vivre avec une allocation de…312 euros/mois. Au bout de la procédure, c’est souvent un refus.
Oui, un refus. Il parait que les migrants qui fuient l’Afghanistan ou l’Iran le font pour des raisons économiques.
Le même gouvernement qui explique à l’opinion publique qu’il faut renforcer l’ engagement militaire en Afghanistan, que la situation y est dangereuse, que les fondamentalistes étendent leur emprise, nous dit qu’il n’y a pas de problème politique à y renvoyer des réfugiés. C’en serait pathétique de mauvaise foi si la vie de ces réfugiés n’était pas en jeu.
Et que dire de l’Iran ! A raison, Nicolas Sarkozy dénonce vivement la fraude massive qui a fait réélire Ahmadinejad dans un pays où le pouvoir des mollahs se crispe et massacre les opposants. Mais bien sur, la vague de réfugiés iraniens qui arrive depuis le mois de Juin n’ aucun rapport avec ces évènements !
C’est la logique du cynisme et du mépris. Celle qui méprise les vies humaines et valorise des responsables auto-satisfaits. Elle nous glace d’effroi tant elle exacerbe jusqu’à la caricature ce comportement politique que l’on croyait banni de notre république : la proclamation répétée de principes et leur violation concomitante et systématisée. La schizophrénie pour eux, la honte pour la France.