3 mois se sont écoulés depuis le scrutin de Juin dernier. Pardonnez ce long silence sur mon blog, fruit d’un recul estival nécessaire. En cette rentrée, l’actualité est dense, du débat sur la taxe carbone à la continuation d’un emballement médiatique sur la grippe A sans commune mesure avec la réalité de l’épidémie. J’y reviendrai très bientôt.
L’actualité écologique de la rentrée, c’est bien sur le projet de contribution climat-énergie – dite taxe carbone- qui est en débat. Un débat salutaire et démocratique.
Rappelons d’abord en quelques mots que le principe général est d’utiliser la fiscalité pour pénaliser les activités polluantes et favoriser celles qui le sont moins. Il ne s’agit ni d’augmenter ni de diminuer la pression fiscale – c’est un autre débat- mais de la répartir autrement.
Entre 1997 et 2002, lors du gouvernement de la gauche plurielle, Dominique Voynet, alors Ministre de l’environnement, avait déjà suggéré d’initier ce mouvement. Elle avait du affronter l’opposition du Ministre des finances Laurent Fabius qui avait fait échouer toute évolution en la matière.
10 ans plus tard (!), Nicolas Sarkozy propose d’instaurer une contribution climat-énergie visant à pénaliser les activités polluantes. Malheureusement, sa démarche est partielle puisqu’il en exonère l’électricité et semble vouloir la fixer à un niveau faible de 14 euros la tonne de CO2, loin des 32 euros proposés par Michel Rocard et des 100 euros, véritable objectif qui inverserait réellement les consommations au profit des énergies durables.
Le chef de l’Etat reste aussi flou sur les compensations accordées aux ménages modestes et sur l’utilisation de cette taxe. Elle doit être socialement juste, c’est-à-dire que son produit doit être intégralement versé aux plus démunis, via une augmentation des minima sociaux et une aide aux investissements d’économie d’énergie.
Cette exigence de justice sociale, Les Verts et Europe Ecologie entendent la porter sans relâche. Mais l’utiliser dans une démarche démagogique et faire échouer une nouvelle fois toute évolution écologique de la fiscalité est irresponsable. C’est faire passer ses intérêts électoralistes du moment avant le courage nécessaire pour changer nos habitudes. En ce sens, Ségolène Royal et Laurent Fabius , par leurs déclarations récentes, ont déçu beaucoup de citoyens soucieux de participer à la préservation de l’environnement.