Vendredi 30 mars 2012 : La République de Seine-et-Marne ou les nouveaux chiens de garde locaux ?

Je viens de lire La République de Seine et Marne du lundi 26 mars 2012 et je suis un peu pantoise.
Le journal consacre un article aux élections législatives sur la première circonscription de Seine-et-Marne et au duel « Mignon-Walker », sans même citer les noms des autres candidats.
Au bas de l’article trois courts « gros plans » sur des habitants melunais et leurs intentions de vote. lesquels disent ignorer qui sont les candidats aux législatives en dehors de nos deux ténors sur la 1ère circonscription. Et, la journaliste de ne citer dans son article aucun des autres candidats en lice.
Quelle drôle de conception de son métier? Les journalistes ne sont-ils pas là justement pour informer leurs concitoyens?
2ème surprise de taille : en page 19, un article « Renforcer la cohésion sociale » qui n’est pas signé (!) et ressemble à un catalogue de déclarations d’intention sans une once de début de critique au sens propre c’est à dire d’examen objectif des faits et discours. De quoi nous demander si nous n’avons pas plutôt à faire à un communiqué de presse qui célèbre les vertus du CUCS (contrat urbain de cohésion sociale) tout en prenant les atours d’un article de presse (ce qu’il n’est sûrement pas)! 
On peut y lire « Dans le domaine de l’Education, des efforts seront faits afin de placer l’élève au centre des préoccupations de tous les acteurs de l’éducation et de renforcer le partenariat entre tous les acteurs de terrain favorisant l’évolution des pratiques professionnelles de chacun afin d’intégrer une démarche d’évaluation ». Il n’est pas besoin d’une explication de texte pour comprendre que les intentions énoncées dont l’objectif est de favoriser « une démarche d’évaluation » sont en parfaite contradiction avec les modèles  éducatifs qui vont dans le sens de l’épanouissement des élèves et de leur intégration sereine à la société.
Ou encore quant « Ã  la participation de tous » à la mise en oeuvre d’une politique en faveur d’une meilleure cohésion sociale, l’article distingue « l’équipe décisionnelle » composée d’élus et de hauts-fonctionnaires et les « réunions de concertation et d’information » qui seront ouvertes aux habitants via les conseils (promus par la ville), centres sociaux, comités de quartier (promus par la ville), etc. Non seulement ces lieux concentrent déjà des gens a priori intéressés à la vie de la cité mais leur participation, nous avons de fortes raisons de le croire, se limitera vraisemblablement à une validation des décisions qui auront été prises en aval par cette « Ã©quipe décisionnelle ». Or l’article ne pose pas la question de la représentativité réelle des citoyens de la ville dans ces instances pas plus qu’il ne questionne le processus de prise de décision et le rôle réel que les citoyens pourront y jouer.
Et, doit on parler de cette phrase : « (…)permettre l’accès aux soins pour tous » au regard de la politique menée en matière de santé publique par ceux qui nous gouvernent, contradiction dont l’article ne fait pas mention.
Qu’est-ce que La République de Seine et Marne, au juste ? Le promoteur des partis dits de gouvernement PS et UMP? L’organe de propagande du parti qui nous gouverne localement ? Un peu des deux à la fois, assurément, très loin en l’occurrence (et gageons qu’il ne s’agit que d’une occurrence) d’un journal d’information digne de ce nom.Â