« Les enfants de Rubelles » : une situation totalement inacceptable

Nous étions nombreux parmi les forces progressistes* à avoir répondu présents à l’appel du comité de soutien aux « enfants de Rubelles » (dont la noyau dur est formé par la LDH, Amnesty International et RESF) et à nous rassembler jeudi 3 mai devant le groupe scolaire Claudine Fabrici de Rubelles (commune de 1800 habitants à la périphérie de Melun).

Depuis le mois de septembre 2011 pour certains, 18 enfants (10 à l’école primaire et 8 à l’école maternelle) dont les parents sont demandeurs d’asiles sont empêchés d’aller à l’école par le maire qui refuse de les y inscrire. Devant l’échec des tentatives répétées depuis plusieurs semaines pour sortir ces enfants de l’ornière où cette décision inique les a plongés, le comité de soutien en appelle à la mobilisation de tous et à la médiatisation de l’affaire. Ce matin, pour cette première action publique, plusieurs médias étaient présents, Médiapart, France Inter, Le Parisien, la République de Seine-et-Marne, etc.

Le maire, qui a par ailleurs inauguré récemment dans une des écoles de sa ville une fresque célébrant les droits de l’enfant, considère vraisemblablement que tous les enfants n’ont pas la même dignité et qu’il ne convient pas de garantir à tous le droit à l’éducation. Il justifie son refus tour à tour par la nationalité étrangère des enfants, le fait que leurs parents soient demandeurs d’asile, leur faible niveau en français ou le coût de leur scolarisation. L’éducation nationale assure quant à elle qu’il y a suffisamment de places dans les écoles de Rubelles pour les accueillir et a récemment nommé des enseignants supplémentaires spécialisés dans l’accueil et le suivi d’enfants non francophones sur le secteur.

La situation des « enfants de Rubelles » est emblématique de la diffusion (ou de l’infusion) des idées xénophobes de l’extrême droite dans la société française et du fait que ce climat délétère semble autoriser un représentant du peuple (un maire) à bafouer les droits humains les plus élémentaires (le droit des enfants à l’éducation est garanti par la loi française et le droit international-article 26 de la déclaration universelle des droits de l’Homme) sans avoir été, jusqu’à ce jour, rappelé à l’ordre par le Préfet, dépositaire de l’autorité de l’État et en charge de la bonne application des lois.

Cet état de fait constitue une remise en cause fondamentale du consensus social qui, après la deuxième guerre mondiale et étant donné l’histoire sociale et politique de notre pays, a constitué le socle de notre démocratie. Il convient de le dénoncer avec force et de tout faire pour que ces enfants soient enfin scolarisés et puissent sortir des chambres d’hôtel où ils sont confinés.

Pour signer la pétition « Huit mois sans école … ça suffit ! » :

http://www.educationsansfrontieres.org/?page=article&id_article=42681

En cliquant sur le lien suivant vous accéderez à une bibliographie des articles de presse et émissions consacrée à la situation de ces enfants :

Biblio articles Rubelles 7mai12

* RESF, LDH, la FCPE, Amnesty International, D’ailleurs nous sommes d’Ici, Cercles de Silence, Observatoire citoyen du 77, ObservEnfer75, Familles Laïques de Vaux-le-Pénil, des syndicats de l’enseignement tels le SGEN-CFDT, la CGT-Education, Sud Education, la FSU, le SNES, le Snuipp, Droit des Enfants International, des élus et orgas : le Front de Gauche et le Parti de Gauche, le Parti communiste, EELV…