Ondes électromagnétiques : vers un nouveau scandale sanitaire ?
Quel est l’impact des ondes électromagnétiques sur la santé ? Et quels sont les seuils à ne pas dépasser ? Malgré les alertes scientifiques, les pouvoirs publics français peinent à prendre des décisions en la matière. Alors que de nouvelles antennes sont installées un peu partout en France, avec l’arrivée du quatrième opérateur de téléphonie mobile (celles de Free mobile), seules les mobilisations de citoyens, encouragées par des associations, semblent faire bouger les lignes.
A Courbevoie, suite à la décision de Free d’implanter une antenne dans l’école Rodin et suite au dépôt en mairie d’une pétition et de plusieurs recours contre l’attestation de non-opposition à la demande préalable, le Maire a (du écrire)à la société propriétaire de l’immeuble pour leur demander de refuser l’installation de l’antenne Free. La société a ainsi respecté la (volonté des citoyens), l’installation a été annulée.
Les opérateurs ont des arguments financiers, en effet ils peuvent donner entre 10 000 et 15 000 euros par an à un particulier ou une entreprise pour héberger une antenne relais
Des municipalités préfèrent la prudence
Des municipalités prennent des arrêtés. Comme, par exemple, la commune de Varades, en Loire-Atlantique, qui a demandé, début septembre, l’abaissement des ondes électromagnétiques à 0,6 V/m sur son territoire. Un seuil que préconise le Conseil de l’Europe depuis mai 2011. En février 2010, la mairie de Bordeaux a également voté une réglementation restrictive pour l’implantation d’antennes de téléphonie mobile : les riverains seront désormais associés à la décision. À Paris, après l’échec des négociations sur le renouvellement de la charte des opérateurs, toute nouvelle installation d’antenne a été suspendue par la municipalité. Les opérateurs (Bouygues, Free, SFR, Orange) souhaitaient l’augmentation du seuil de puissance autorisée.
De flagrants conflits d’intérêts
En France, c’est le décret du 3 mai 2002, qui fixe les émissions maximales des antennes. Selon les fréquences, les puissances autorisées vont de 41V/m à 61V/m. Loin du 0,6 V/m aujourd’hui préconisé par les scientifiques et le Conseil de l’Europe ! Ces puissances sont si élevées qu’elles ne sont jamais atteintes. Mais un second décret, d’octobre 2006, vient contredire le premier. Il fixe une limite de 3V/m
Mais sur quelles données scientifiques repose le décret du 3 mai 2002 ? Sur les recommandations de l’Institut international de protection contre les rayonnements non ionisants (ICNIRP). Or « l’ICNIRP a été dénoncé par les eurodéputés comme étant une émanation des industriels du secteur », indique l’association Robin des Toits, qui lutte contre les dangers supposés de la téléphonie mobile. Parmi les membres de cet institut, on trouve notamment Bernard Veyret, un scientifique français dont le laboratoire reçoit des financements d’Orange et de Bouygues Telecom, comme le montre sa déclaration d’intérêts personnels. Entre 2000 et 2004, Franz Adlkofer professeur allemand a coordonné l’étude européenne Reflex, sur les ondes électromagnétiques, rassemblant les travaux de 12 équipes de chercheurs, provenant de 7 pays différents. Ses résultats montrent les dommages génétiques provoqués par une exposition chronique aux rayonnements des fréquences utilisées par la téléphonie mobile.
Les effets génétiques sont également pointés dans le rapport Bioinitiative, publié en 2007 et portant sur 1 500 publications scientifiques. Ce rapport alerte aussi sur les liens entre ondes électromagnétiques et tumeurs du cerveau, neurinomes acoustiques, cancers enfantins, effets neurologiques, maladie d’Alzheimer, cancers du sein, etc. Les chercheurs appellent à un seuil de précaution sanitaire de 0,6V/m. Un seuil repris par le Conseil de l’Europe, en mai 2011, qui préconise même, dans un deuxième temps, son abaissement à 0,2V/m.
Or, en moyenne, en France, les niveaux d’exposition se situeraient entre 0,1 et 5 V/m, d’après un rapport publié en août 2011, à la suite du Grenelle des ondes de 2009 (on a relevé jusqu’à 8Vm à Courbevoie).
Sans compter que ces recommandations ne concernent pas le Wifi, dont les émetteurs se multiplient, et dont les effets seraient également nocifs. L’Angleterre, l’Allemagne et l’Autriche l’ont d’ailleurs interdit dans les écoles. En France, aucune réglementation ne vient contraindre son utilisation. Pourtant, ces technologies auraient un effet déclencheur ou promoteur de l’électro-hypersensibilité de plus en plus de personnes.
L’enfer pour les personnes électro-hypersensibles. En quête d’une « zone blanche »
L’électro-sensibilité peut survenir subitement. Mais dans la majorité des cas, l’apparition des troubles est plus progressive.
En France, contrairement à la Suède, où 290 000 EHS sont recensés, l’électro-hypersensibilité est loin d’être officiellement reconnue. Un rapport du Grenelle des ondes les renvoie à la psychiatrie.
Les EHS sont-ils des personnes plus sensibles que la moyenne ? Ou des révélateurs de ce qui pourrait atteindre une large partie de la population, d’ici quelques années ? D’une part, le niveau d’ondes augmente constamment. D’autre part, les jeunes générations sont exposées de plus en plus tôt à ces rayonnements.
Mesurer les ondes sur nos 3 communes
Il faut qu’il y ait une vraie réflexion sur ce que doit être la téléphonie mobile. Car baisser les émissions des antennes-relais est possible. À 0,6V/m, les téléphones portables fonctionnent… Mais à l’extérieur des bâtiments uniquement. Pour l’intérieur, Priartem recommande d’utiliser le téléphone fixe filaire.
En fait, pour limiter les émissions à 0,6V/m sur l’ensemble du territoire, sans diminuer l’utilisation du téléphone portable, il faut ajouter de nouvelles antennes.
Comme en Angleterre, Allemagne et Autriche, interdisons le WIFI dans les écoles.
Liens utiles :
Pour localiser les antennes relais :
http://cartoradio.fr
Les associations ;
http://www.robindestoits.org/
http://www.priartem.fr/
http://www.criirem.org/