Le monde tel que nous le connaissons est en train de s’effacer. Le vieux monde, forgé par les forces contraires et pourtant convergentes du capitalisme industriel et de la lutte marxiste, s’est intégralement transformé sous les coups de boutoirs d’une prise de pouvoir de l’argent, des seuls interêts financiers.  L’industrie  et la majeure partie de la production des biens s’est délocalisée, entraînant chômage là où elle était, exploitation des hommes là où elle est désormais,  et  accélération de l’épuisement des ressources nécessaires à  la production et aux transports des matières premières, des composants, des biens finis.
Plus forts qu’ils ne l’ont jamais été, plus intégrés aux sphères de pouvoir que jamais, les lobbys financiers qui saccagent la terre et sa population renvoient l’image d’une puissance absolue contre laquelle on ne pourrait pas lutter. Depuis 5 ans, la droite au pouvoir nous balade d’une rhétorique de combat contre les excès, jamais suivi d’effets, à des mesures iniques pour favoriser les plus riches. En face, les partis réformistes issus du mouvement ouvrier hésitent entre la posture bravache du Y’a Qu’a-Faut qu’on, et un discours de plus en plus difficile à tenir sur la nécessité d’amortir, d’accompagner les dégâts, de panser les plaies d’une société malade. L’extrême-gauche ne croit plus vraiment au grand soir, et nombreux sont ceux, de partout, qui se demandent à quoi bon ressortir les oripeaux historiques de la lutte des classes puisqu’on ne croit plus aux solutions.
Face à ça, deux formations politiques présentent un projet de société antagoniste, aux antipodes l’un de l’autre. La droite extrême croit dur comme fer que la démagogie et la fermeture sur soi nous sauvera du monde. Elle joue sur les peurs, et elle progresse d’autant plus qu’elle se prend à rêver d’un destin, le pouvoir à portée de mains.
De l’autre, l’écologie politique pose une alternative globale. La construction, non par le grand soir, mais par des petits matins heureux, d’une autre société. D’entreprises massivement détenues par les salariés, de coopératives et de mutualisation, de circuits courts et d’industries relocalisées, d’autres choix d’investissements publics et privés, d’une fiscalité plus juste. Si Mao ne l’avait pas définitivement disqualifiée, nous aurions pour étendard une « révolution culturelle », car c’est de ça dont il s’agit. Il faut changer les mentalités. Vite. Il y a des urgences. Et pour commencer, l’urgence de changer notre mode de vie, parce que l’actuel est basé sur un gaspillage effréné de ressources qui s’épuisent désormais trop vite.
L’urgence de produire autrement des richesses et des biens, de partager différemment ces biens et ces richesses. L’urgence d’éduquer, et d’accompagner des générations futures à affronter des désastres écologiques, économiques et humains. L’urgence de changer. Changer nos institutions bloquées, changer nos modes de désignation, changer notre rapport au pouvoir. Ce n’est pas une affaire de génération, c’est une affaire d’éthique. De morale. De justice.
Entre les deux voies qui rythment les débats depuis longtemps, et face à la contre-révolution nationaliste et populiste, il y a une alternative, une alternative globale. C’est l’écologie politique.
François Baraize
http://francoisbaraize.eelv-legislatives.fr/