[76actu] Karima Delli lance la campagne européenne à Rouen

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Karima Delli était à Rouen avec Emmanuelle Cosse, la secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts, pour lancer la campagne des élections européennes.

À peine passé le cap des élections municipales que se profile celui des élections européennes qui se dérouleront le 25 mai 2014. À Rouen, la campagne est lancée le 10 avril dans l’après-midi, avec une conférence de presse de la tête de liste Karima Delli pour Europe Écologie. Presque la plus jeune en 2009, elle est cette fois tête de liste. Elle a pris du galon. Près d’elle, Emmanuelle Cosse, la secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts, venue en soutien.
Karima Delli est une enfant de Tourcoing. C’est un peu loin de la Haute-Normandie, mais il en va ainsi de l’élection européenne : ce sont de très grandes régions. En ce qui nous concerne, les candidats sont les mêmes de la Basse-Normandie au Nord-Pas-de-Calais.

Un parcours hors norme

Karima Delli vous en avez peut-être entendu parler parce qu’elle a un parcours hors norme. Ses parents sont des immigrés algériens, son père est ouvrier dans l’industrie textile, et elle est la neuvième d’une famille de treize enfants. Lorsqu’elle se présente aux élections européennes de 2009, elle est en quatrième position. Peu de chance d’être élue. Mais elle l’est. Elle milite pour un revenu minimal d’existence, le droit au logement. Transparente, elle détaille en 2011 ses revenus sur Rue89.
Ce lancement de campagne, c’est l’occasion de rappeler les convictions européenne de la candidate et de son parti. Et, d’abord, d’égratigner un peu le gouvernement, et en particulier la nomination, la veille, d’Harlem Desir au Secrétariat des Affaires européennes. Emmanuelle Cosse a tiré la première :

Nous avons entendu un discours de politique générale (celui du Premier ministre, Manuel Valls, ndlr) dans lequel on ne parlait pas d’Europe. Nous sommes stupéfaits de cette absence. Et c’est bien beau de nommer un secrétaire d’Etat, mais il faudrait une ambition.

Un clou qu’a enfoncé Karima Delli :

J’attendais que la place de la France soit incarnée par un grand ministère des affaires européennes. On a besoin d’une impulsion française. Depuis que j’ai été élue députée européenne, en 2009, j’ai vu passer six secrétaires d’état. C’est un mauvais message que l’on envoie. Ce n’est pas sérieux. Nous, nous n’envoyons pas au parlement européen des recalés du suffrage universel direct ou des anciens ministres. Le parlement européen, ce n’est pas une salle d’attente pour les prochaines élections. C’est trop sérieux.

Voilà pour les attaques. Restent des convictions fortes :

L’Europe est le seul espace de paix, de démocratie, de liberté d’expression. Un état de droit envié hors de l’Union européenne. L’Europe a permis des avancées énormes. Nous avons un droit d’inventaire sur les acquis européens.

Pas d’angélisme pour autant. Et Karima Delli de regretter l’austérité, la troïka qui détruit des vies, des avenirs, voire une génération. Mais en abordant les échéances à venir avec optimisme :

Les pères fondateurs de l’Europe ont trouvé le courage, l’audace. Mon équipe est dans cette dynamique. Nous n’avons pas peur de parler d’Europe. Nous voulons faire l’Europe de la proximité, du partage, et surtout une Europe qui protège, avec les questions de santé et d’environnement. L’Europe est trop souvent considérée comme le bouc émissaire.

Pas question de programme, encore, mais la démonstration d’une conviction, celle de pouvoir faire mentir les sondages qui donnent pour l’instant les eurosceptiques gagnants du scrutin.
Sur la liste de Karima Delli, on trouve des candidats de Seine-Maritime, comme Véronique Moinet (5ème), du pays de Bray, candidate aux législatives en 2012, ou encore la Havraise Anna Bureau (7ème) et le Rouennais Benoit Leclerc (8ème).

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