Dans son livre paru le mois dernier, Karima Delli raconte qu’un de ses profs l’a un jour qualifiée de “miracle sociologique”. Au vu du parcours exceptionnel de la jeune députée européenne, le terme n’a rien d’exagéré, mais seulement, voilà, Karima Delli ne veut pas “tomber dans le Dickens” et s’agace qu’on la réduise à une origine sociale (populaire et immigrée), et géographique (le Nord, mais aussi l’Algérie). On en convient, c’est agaçant. Alors, en attendant qu’elle ne soit plus un miracle, on la considèrera seulement comme une originale bienvenue dans le sérail conventionnel de la politique.
L’HÉRITAGE CH’TI
Originale d’abord par son lieu de naissance, en 1979. Roubaix, dans la métropole lilloise, est plus connue pour ses usines textiles que pour ses illustres politiques. Idem pour sa voisine Tourcoing, où Karima Delli a grandi dans une fratrie de treize. Pourtant, le terreau nordiste, avec son histoire ouvrière, a toujours été fertile pour les militants de la cause populaire. Avant d’être tenté par le Front national, cet électorat-là votait à gauche, et Karima Delli revendique en permanence cet héritage, elle dont le père a toujours travaillé à l’usine, elle qui aime d’ailleurs se définir comme franco-ch’ti.
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