Article publié sur le site de l’Est Républicain le 30/04/2014
La députée européenne Europe Ecologie Les Verts et tête de liste EELV pour la circonscription Est aux Européennes a passé la matinée de ce mercredi avec le personnel et les syndicalistes d’Alstom.
La députée européenne Europe Ecologie Les Verts et tête de liste EELV pour la circonscription Est aux Européennes a passé la matinée de ce mercredi avec le personnel et les syndicalistes d’Alstom. Elle explique que sa position sur le dossier est largement influencée par son expérience de l’épisode de l’OPA de Mittal sur Arcelor. « Que s’est-il passé ? Les pays européens sont entrés en concurrence et ont abordé le dossier sous un angle national. Pour quel résultat ? La mise a été raflée par un groupe indien, avec les conséquences qu’on connaît. Le problème d’Alstom, aujourd’hui, n’est pas le nom du repreneur, c’est l’absence de volonté politique, de projet industriel européen, de coopération européenne dans le contexte de la mondialisation. Aujourd’hui, Alstom n’est pas dans une situation qui nécessiterait une OPA. Bouygues veut vendre ses parts. Très bien ! Il faut que l’Etat s’en occupe ! Il n’est pas nécessaire de vendre dans les conditions qui sont actuellement envisagées. Il faut que l’Etat intervienne, que l’Europe intervienne, afin de protéger l’industrie européenne et le made in Europe. Nous payons le prix de l’absence, depuis des années, d’une stratégie industrielle européenne, ou plutôt d’une idéologie libérale, financière et capitalistique qui a abouti à la désindustrialisation avec l’appui de la droite conservatrice et d’une partie du PS. Mais l’Europe, pas plus que l’euro, ne sont en cause. Ce ne sont que des outils. Le problème est ce que l’on en fait. Il serait possible de penser une politique industrielle à l’échelle de l’Europe en ayant la masse critique pour concurrencer les Etats-Unis et la Chine. Mais il faut une volonté, cette volonté ne peut être que politique et le cadre ne peut être qu’européen. Voilà pourquoi les élections en cours sont si importantes » déclare-t-elle.
Pour la candidate EELV, les technologies gaz et charbon sont vouées à disparaître. « La solution est dans la transition énergétique » répète-t-elle en prônant l’émergence d’un projet industriel européen autour d’Alstom sur les énergies renouvelables comme ce que fut le cas pour Airbus dans l’aéronautique. Le même raisonnement vaut pour les technologies des nouvelles mobilités, pour la partie Alstom Transport. Elle ne juge pas négativement la politique européenne en matière de concurrence, qui agit pour que ne se créent pas des monopoles industriels, mais elle n’est pas pour l’ouverture des frontières à tout va. Comme les Américains savent le faire, elle pense qu’il faut que l’Europe protège son industrie. « Il ne faut pas valider l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l’Union européenne tel qu’il est proposé. C’est très dangereux pour notre industrie. On marche sur la tête, là ! Les moyens existent : des taxes carbones aux frontières de l’UE pour les pays hors-UE, des clauses contre les produits fabriqués dans des pays ne respectant pas les règles de l’Organisation Internationale du Travail. C’est juridiquement possible mais, là encore, ce qu’il manque, c’est une volonté politique » dit-elle.
Philippe PIOT
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