Epandage de pesticides dans le ciel landais: halte aux dérogations de complaisance !

En 2012, 3 demandes de dérogation ont été déposées dans les Landes :
2 venant de l’AGPM (Association Générale des Producteurs de Maïs pour le traitement de maïs grain et de maïs doux), 1 venant d’Euralis (traitement de maïs semence), et sont actuellement en attente de validation par le nouveau préfet.
Ces épandages aérien d’insecticides (neurotoxiques) et d’antifongiques (inhibiteurs de divisions cellulaires)  concernent une grande partie de la Haute Lande  et une partie de la Chalosse.
Certaines communes seront « arrosées » 3 fois: Parentis, Saugnac et Muret, Solférino, Sore, de mi-Juin à mi-Octobre.

Ces substances (organo-chlorés et organo-bromés, triazole) sont toxiques pour ceux qui les utilisent, la biodiversité, l’environnement, la santé et les finances publiques.
Un rapport de l’Inéris de 2000, évaluait à 50% la dérive lors du traitement par hélicoptère.
Des mesures de l’air prouvent que ces pesticides s’y retrouvent , ainsi que dans le brouillard, la pluie, notre alimentation et nos corps.
Bien que de nombreux lobbyistes de l’industrie agrochimique s’activent autour de nos parlementaires pour augmenter leurs bénéfices, ces dérogations ne sont pas recevables.

1- La loi  « Grenelle 2 » (art.103 ) pose le principe de l’interdiction d’épandages aériens de pesticides, avec possibilité de dérogation  de l’autorité administrative (art. L. 251-3) « ..lorsqu’un danger menaçant les végétaux, les animaux ou la santé publique ne peut être maîtrisé par d’autres moyens ou si ce type d’épandage présente des avantages manifestes pour la santé et l’environnement (!) par rapport à une application terrestre »,… : » .

2- L’arrêté du 31 mai 2011  fait apparaître qu’on est loin du principe légal d’interdiction, et du caractère exceptionnel des dérogations (code rural art.L253-8).
Il n’exige qu’une évaluation des produits utilisés en traitement aériens,
alors que la directive européenne du 21 octobre 2009 requiert quant à elle l’autorisation de ces produits.
Ceci constitue une incompatibilité de la législation française avec la législation européenne.

3- La charte de l’environnement adossée à la constitution française impose « un droit à l’information environnementale ».
Si des dérogations de cet ordre peuvent contourner la loi, à cause d’une complaisance institutionnelle envers le pouvoir financier, les citoyens sont en droit de demander la transparence de l’information. Une communication claire et diffusée à tous les citoyens, sur la pertinence de ces dérogations, les dates d’épandages aérien, les produits concernés et leurs effets toxiques confirmés,
au moins une semaine avant la date d’épandage.

4 – Ex. de trois pesticides qui seraient pulvérisés dans l’ air :
CORAGEN : toxique pour les organismes aquatiques.
PEARL / DECIS PROTECH : perturbateur endocrinien et neurotoxique .(http://sitem.herts.ac.uk/aeru/footprint/fr/Reports/205.htm)
HORIZON EW / BALTAZAR : toxique pour les organismes aquatiques. (http://e-phy.agriculture.gouv.fr/cmt/100258.htm)

5- La période choisie pour l’épandage est une époque de floraison, celle où les abeilles butinent . Il n’est plus à prouver l’importance qu’elles ont  et l’impérieuse nécessité de les protéger.

6- La perte d’attractivité du territoire pour l’économie touristique, si l’information était diffusée réellement.

7- Des méthodes de lutte biologique existent contre la pyrale du maïs :
- rotation des cultures
- des auxiliaires tels que les Trichogrammes (parasitoïdes) se reproduisent grâce aux œufs de Lépidoptères et empêchent la naissance des chenilles ravageuses de Maïs.
Le problème de parasitage de scolytes dans la forêt landaise trouve également sa solution par la lutte biologique.
Des pratiques culturales moins onéreuses et écologiquement viables.
Le Réel changement serait de considérer les incidences et externalités des choix politiques, et initier un cadre législatif restrictif sur ces dérogations de complaisance.

En particulier, celles sur les pesticides interdits par la législation Française et Européenne pour leur haute toxicité et les épandages aériens dérogeant à la loi et à la raison.
Malgré les budgets gigantesques de propagande et de Lobbying dépensés par les représentants d’industries nécrophages, une autre agriculture est possible et souhaitable pour tous.

Laurence Motoman
candidate EELV aux Législatives 2012
1ère circonscription des LANDES
http://laurencemotoman.eelv-legislatives.fr/