(A la coordination Aquitaine)
Bonjour à tous,
Qu’un aspect comptable soit nécessaire en période électorale ou pour la gestion financière d’un parti politique, tout à fait Vrai.
Si le but est de créer un rassemblement d’individus, unis par la confiance de partager des convictions communes, la logique n’est plus du tout la même.
Là, Il ne s’agit pas d’obéir et d’appliquer les consignes, émanant d’un département majoritaire en terme d’adhérents (d’où majoritaire en terme de décisions), mais de travailler à l’unité d’actions coordonnées.
La coopération à l’établissement de règles communes rend légitime pour chacun leur respect et prouve une cohérence entre les paroles et les actes.
Chacun d’entre nous peut apporter ses compétences et opinions dans un secteur délimité de la réalité. Nous sommes de simple détenteur d’un fragment de savoir. La force d’une coordination serait de trouver une articulation entre ces différents atouts, sans que les difficultés rencontrés entraînent un repli derrière les certitudes et préjugés rassurants.
Le plus souvent, notre rapport au monde est basé sur la validité du savoir, la légitimité des règles auxquelles nous nous plions et l’authenticité de notre propre engagement.
La Socialisation de l’expérience et sa transformation en connaissances généralisables et réutilisables, sont un enjeu majeur à l’organisation du rassemblement.
Les relations de domination ou d’équité soutiennent ou opposent cette élaboration positive . Si elles sont tournées vers des objectifs communs, par ex: « la transformation écologique de la société », elles peuvent amener à construire une mobilisation coordonnée en utilisant des méthodes de communication différentes, plus humaine. (Psychodynamique du travail, analyse transactionnelles, process communication,..).
Les conditions nécessaires à la coopération:
-Coordonner les différentes façons de travailler en leur donnant une visibilité et prenant en compte les contradictions, les cadres réglementaires et les singularités.
« L’élément fondamental de la visibilité et d’une coordination efficace étant la confiance. » (Davezies et Jayet, 1992)
Problème crucial pour la coopération humaine, car entre confiance et défiance, pas de moyen terme.
La confiance se construit dans la crise, c’est donc une belle période pour la mettre en oeuvre.
Selon la façon dont l’autre se comporte face à une situation imprévue, la constatation est faite (ou non) que l’on continue d’agir selon des principes partagés.
La confiance dans le fait que nous partageons les mêmes règles solidifie les relations interpersonnelles.
Ce cadre est actuellement en construction dans cette période transitoire du rassemblement écologiste et permettra une potentialisation des efforts de chacun dans une action commune .
Cette étape transitoire est l’opportunité de débats et de confrontations d’opinions, mais doit se dérouler de façon conviviale
et démocratique, dans le respect de chacun.
Ces confrontations permettent d’enrichir la réflexion grâce aux contributions singulières.
C’est dans un tel espace de parole que peuvent se discuter les questions déontologiques et éthiques, servant de base de confiance à la coopération régionale.
Sinon, le risque sera de multiplier les particularismes entre les individus et les différentes « sensibilités » politiques, aboutissant à une fragmentation de la force politique écologiste.
Alors! l’organisation oui ! mais… Selon Dejours (1993),
« l’organisation sait répartir, diviser, mais elle ne sait pas unifier ».
La construction des règles implique visibilité, coordination et unité; afin d’établir une confiance fondée sur la conscience d’une communauté de valeurs, alternant intimité et visibilité ou autonomie et rassemblement.
Cette alternance n’est possible que si la « hiérarchie » accepte de « lâcher prise » en toute confiance.
L’autorité, bien que nécessaire et constructive, n’a pas pour objet de perpétuer des formes établies de domination.
Pour terminer, les chiffres avancés par certains ne sont qu’un élément du puzzle à constituer pour atteindre notre but.
Si, but commun il y a… La mobilisation, l’espoir, l’investissement, la reconnaissance, la confiance, … ont un caractère vital
et ce ne sont pas des pourcentages ou une organisation figée qui pourront les cultiver.
La question n’est d’ailleurs pas actuellement de savoir: « comment motiver ? », mais plutôt: » Comment ne pas briser la mobilisation ? »
La réponse réside peut-être dans la reconnaissance du travail et du savoir faire, dans l’acceptation des difficultés et des différences, le respect vis à vis des résistances au changement , dans une recherche de dialogue réel….
Laurence M.
» Si les humains tombent dans le pessimisme, c’est qu’ils ne savent pas quelle direction donner à leur mouvement » (Peter Deunov)