Bernard Lauga: les Landes thermales

Le paysage thermal, c’est un peu  plus de cent stations en France, dont cinq dans les Landes. Au « palmarès » en nombre de curistes, DAX est toujours  la première station française, Balaruc-les-Bains étant la seconde et Aix-les-Bains, la troisième.

Mais le nombre de curistes en France est en baisse : un peu moins de 500.000 actuellement, la plupart appartenant a la catégorie dite du  « troisième âge ». Hélas, nos stations landaises n’échappent pas à ce constat, variable  selon les lieux. DAX perd régulièrement des clients depuis une dizaine d’années ; en 2009 son nombre  devrait se situer autour de 47.000 après avoir atteint près de  55.000 dans l’année la plus faste. Concrètement, cela signifie aussi que nous en sommes revenus au chiffre obtenu en 1983.

L’Aquitaine est le seconde région thermale de France (derrière Rhône-Alpes), mais les Landes sont le premier département thermal du pays qui accueille 12% du thermalisme français, ce qui représente ici environ 12.000 emplois directs ou indirects (90% d’entre eux étant regroupés autour de DAX et ST PAUL LES DAX).
Il est à noter également que le seul institut du thermalisme qui existe en France est implanté à DAX depuis une dizaine d’années.

Mais qu’est-ce que le thermalisme ?

Une médecine naturelle en tout état de cause qui devrait être davantage utilisée à titre  préventif plutôt que curatif.
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La nature du produit thermal diffère selon les stations. Pour ce qui est de DAX, il est issu d’un savant dosage entre  l’eau minérale riche en oligo-éléments, connue dès l’époque romaine,  le limon issu des rives de l’Adour, plus des algues et des bactéries provenant d’une culture réalisée sur place et contrôlée par le laboratoire municipal. Ce produit porte le nom de péloïde.

Une étude conduite récemment avec la Faculté de Médecine de Bordeaux dont le résultat vient d’être révélé démontre l’efficacité du produit thermal, bien davantage que d’autres traitements médicaux classiques,  pour soulager durablement l’arthrose du genou.
D’une manière générale on observe une amélioration certaine pour ce qui concerne l’atténuation  des douleurs et toutes les enquêtes démontrent que la dépendance avec les médicaments diminue, dans des proportions variable selon les individus, chez presque tous les curistes.

Les indications thérapeutiques varient également selon les destinations ; à DAX ce sont : la rhumatologie, la phlébologie, la gynécologie et depuis peu le fibromyalgie.

Pour ce qui est de la prise en charge de la cure par les organismes sociaux, elle est, hélas, en diminution et de temps en temps apparaissent des menaces de déremboursement. Pourtant cela de représente que 0,30% environ des dépenses globales de l’Assurance Maladie !

En général, les caisses prennent en charge les honoraires médicaux et les soins dispensés par l’établissement thermal ; les frais de déplacement et d’hébergement dans une moindre proportion le sont aussi  pour les patients les plus modestes mais cette participation ne cesse de baisser.

Qu’est ce que des écologistes pourraient dire de spécifique par rapport au thermalisme ?

Rappeler toujours et encore que c’est une thérapie naturelle qui devrait renforcer son rôle de prévention. Une meilleure éducation à la santé devrait accompagner les patients en cure thermale : éducation à d’autres modes de vie et d’alimentation. Le thermo-ludisme (non pris en charge par la Sécurité Sociale) devrait également être développé pour une clientèle plus jeune et forcément plus aisée qui souvent se tourne vers la thalassothérapie. Bien entendu, on ne peut écarter l’impact touristique de l’industrie thermale pour une région comme la nôtre, d’où la nécessité de conduire une politique en la matière inspirée par un développement éco-responsable plus prononcé.

A ce stade de la réflexion, on ne peut occulter les conditions de travail des salariés de cette filière qui, si elles se sont améliorées, restent encore précaires ; une véritable charte sociale pour ce secteur devrait être établie.

D’autres créneaux pourraient être développés. Soyons imaginatifs et bien entendu convaincus qu’une cure thermale bien faite, loin du stress de plus en plus dévorant de notre vie moderne, a une valeur thérapeutique indiscutable.

Bernard Lauga