Je présente ici un bref compte rendu a posteriori de ma campagne électorale, pour jouer la transparence et tenter une analyse du résultat.
- Situation de départ
Au côté de ma suppléante, Agnès Joignerez, et face à 18 autres candidat-e-s, j’ai porté une candidature autonome d’EELV sur une circonscription de 49 pays en Afrique australe, centrale, orientale et Moyen-Orient, classée à droite (57% en 2007 pour Sarkozy).
- Campagne et résultat au premier tour
La campagne a été menée par une petite équipe appuyant ma candidature à commencer par ma suppléante et mon mandataire financier. Quelques éléments clefs de cette campagne:
- Site internet lancé en novembre 2011 (avec une vidéo profession de foi ; 74 articles) ; des profils dédiés et intégrés sur facebook, twitter et YouTube.
- 15 pays couverts par mes déplacements et mon pays de résidence (Ethiopie).
- 6 courriels à toute la Liste électorale consulaire (56 000 adresses), plus 1 ou 2 courriels à la LEC des pays de déplacement.
- Budget de 10 085€ (dossier présenté à la CNCCFP), dédié principalement aux déplacements (6 652 €) pour un impact carbone des déplacements équivalent à 12,5 tonnes d’équivalent CO2 (soit 300€ de compensation volontaire via CO2solidaire.org)
Résultat électoral satisfaisant car marquant une réelle progression de l’écologie politique:
Inscrits 91 600
Votants 21 235
Participation 23,2 %
Exprimés 21 004
Résultats en voix 1 388
Résultat en % 6,61 %
Nombre de voix au 1er tour des présidentielles 1 320
Nombre de voix au 1er tour des législatives 1388
Différence en voix 68
Progression 5,15 %
6,61% des suffrages avec 1 388 voix, alors que Eva Joly obtenait 3,11 % (1 320 voix), Voynet+Bové 2,22% en 2007 (868 voix) et Mamère+Lepage 6,33% en 2002 (1404 voix). L’augmentation de 5,15% du nombre de voix par rapport à celles obtenues par Eva Joly est à souligner, alors que la participation a chuté entre la présidentielle et la législative.
Ce score place la candidature écologiste en 4ème position au premier tour: 32,1% pour Alain Marsaud (UMP), 28,8% pour Jean-Daniel Chaoui (PS), 10,7% pour Patricia Elias Smida (divers droite). Viennent ensuite 6,3% au FN, 4,5% à l’alliance du centre et 2,4% au Front de Gauche.
Mes résultats sur les principaux pays (67 % des voix exprimées) montrent de bonnes performances en Égypte (12,59%), en Afrique du Sud (8,79%), au Cameroun (8,69%), relativement bonnes à Madagascar (6,63%), au Gabon (5,56%), mais mauvaises aux Émirats arabes unis (4,79%), à Maurice (4,08%) et au Liban (2,72%).
Remarquons que le taux de participation de 23,2% est supérieur à la moyenne hors de France (20%). Les taux de vote électronique ont été de 12,7% des adresses électroniques de la LEC et 34% des voix exprimées.
- Analyse de la campagne
Le contexte national a bien sûr pesé fortement sur les votes. La campagne d’Eva Joly et l’accord passé entre le PS et EELV, ainsi que la victoire de François Hollande et les discussions autour de la formation du gouvernement ont brouillé en partie de message écologiste.
D’un point de vue plus local, ma candidature n’a pas été optimale, en raison d’un budget et d’un temps limité pour couvrir une circonscription immense de 49 pays, d’un démarrage de la campagne plus tardif par rapport aux grands partis et du manque d’une équipe de campagne plus nombreuse. Pour autant, plusieurs éléments ont été positifs:
- Priorités de la campagne sur les thèmes de l’écologie et de la proximité avec les Français de la circonscription. Mes messages ont été ciblés sur les problématiques écologiques de la circonscription (changement climatique, énergie…) et les sujets des Français de l’étranger (enseignement, entreprises, armée française…).
- Aucun message polémique et une attention portée à la cohérence des outils de communication, notamment internet.
- Choix d’une campagne de terrain. Les 15 pays couverts correspondaient aux principaux pays de résidence sur quasiment toutes les zones géographiques de la circonscription.
- Mobilisation déterminante d’un réseau d’adhérents et de sympathisants, notamment lors des déplacements, et soutiens particuliers du sénateur Jean Desessard, de la conseillère à l’AFE Kalliopi Agno Ela et du conseiller à l’AFE Daniel Cursoux.
- Résultat final au second tour
Il est décevant car l’UMP (53,13%) gagne contre le candidat PS (46,87%), pour lequel j’ai appelé à voter, alors que le candidat de droite était parachuté, sans lien réel avec les Français de l’étranger.
La dynamique de second tour n’a pas été suffisante. Si le candidat PS n’a pas réussi à rassembler la gauche, les écologistes et le centre pour gagner face à l’UMP, il fait progresser en terme relatif la gauche dans la circonscription. Alors que Sarkozy faisait 55,3% des voix au second tour des présidentielle 2012 (contre 57% en 2007), le candidat UMP fait 53,1% au second tour de la législative. Cependant, compte tenu de la chute de la participation, en nombre de voix les pertes entre les deux scrutins sont très nombreuses des deux côtés.
- Suites à donner
Pour EELV, la campagne a donné lieu à de nombreuses prises de contacts, enrichissant le groupe local correspondant à la circonscription. L’élection d’un député UMP implique de suivre ses activités parlementaires.
L’objectif de ces prochaines années doit être de développer et consolider un réseau écologiste, entre autres dans la perspective des prochains scrutins: européennes et assemblée des Français de l’étranger 2014, présidentielles et législatives 2017.
La présence d’EELV dans la majorité gouvernementale doit aussi nous permettre de relayer les principaux problèmes que nous rencontrons dans la circonscription, en tant que Français de l’étranger et en tant que citoyen d’une planète en danger.