La démocratie représentative est-elle une démocratie?

Est-ce que glisser son bulletin dans une Urne à intervalle régulier est une décision?

En réalité ce que nous appelons démocratie aujourd’hui, la démocratie représentative, n’est qu’un processus de légitimation d’une classe dirigeante plus ou moins refermée sur elle-même.

Ce n’est pas une fatalité, la démocratie directe existe, et je ne parle pas du referendum, qui n’est qu’un outil démagogique visant à légitimer une décision déjà prise par ailleurs.

Je vous parle de processus législatifs et réglementaires ayant une forte composante de subsidiarité (l’échelon local décide localement, l’échelon national décide nationalement) sauf qu’au lieu de réduire le nombre de citoyens participants au processus, il augmente au fur et à mesure que l’échelle géographique s’agrandit.

Nous avons les outils techniques aujourd’hui pour prendre des décisions politiques, économiques, sociales, à 65 millions. Certainement que nous ne serons pas 65 millions à chaque décision, mais nous serons assurément plus nombreux que le millier de privilégiés qui prennent aujourd’hui l’ensemble des décisions pour l’ensemble de la population.

Et afin de dépasser le principe du referendum, qui favorise uniquement l’expression des préconçus des citoyens, les textes écrits collectivement par les citoyens seront amendés selon un processus itératif et simultanément dans plusieurs cercles de réflexion. Tous les citoyens pourront prendre part à la rédaction et à la décision, mais pour ce faire il devront prendre connaissance des textes et des débats préalables. Nul ne pourra ajouter sa voix sans avoir été contraint à un effort de confrontation de ses opinions avec les débats en cours. Ces différents moyens garantissant un débat constructifs seront couplés à un procédé visant à garantir la représentativité des différentes composantes de la société, chaque citoyen appartenant à plusieurs catégories (lieu de vie, éducation, travail, revenus, âge, …) ces différents éléments pourront être intégrés, afin de garantir une expression équitable de l’ensemble des composantes de la population.

Ce genre de processus décisionnels existent déjà dans de nombreux mouvements sociaux, les outils techniques permettant de soutenir ce type d’architecture démocratique sont en cours de réalisation. Nous sommes donc loin d’une utopie!Démocratie

2 réflexions au sujet de « La démocratie représentative est-elle une démocratie? »

  1. Lors de mon commentaire précédent je faisais état du manque de la mention de Démocratie Directe (DD) – mais c’était bien un manque « significatif », puisqu’il annonçait que tu affirmerais son existence. Nous sommes donc bien d’accord – ce qui me permet d’avancer sur la question du protocole (que tu situes après « un début de réflexion »). Sur ce début, j’avancerai d’un pas ou d’un biais : la DD dépasse la démocratie représentative (DR) – mais en pratique nous sommes confrontés à un os ; les ‘représentants’ ne l’entendent pas comme ça et ils cherchent certainement l’usage des outils pour maintenir la classe dirigeante. Il nous faut donc les déchiffrer. (nous arrivons à procéder par la matière intelligente qui devient la nôtre, par déchiffrage, composante de la réflexion). Les représentants ont été les serviteurs idéaux des peuples, n’est-ce-pas.. les plus zélés, les plus zélus.. bref – la psychologie aujourd’hui déchiffre leur fonction. Ils opèrent d’un rôle de ‘semblant’. Ce terme-là – « semblant » – est à retenir. Il sera fort utile lorsqu’il faudra compter avec les représentants, incrustés et cramponnés – la DD ne va tout de même pas les écrabouiller, les décapiter ; il sera bien utile et suffisant qu’elle les joue.. ; à la prochaine
    DWT flog.référence : http://www.psybakh.net/2011/htm/20110129093400_flog-15.htm#2011120544200

  2. Je souhaite ajouter à mon commentaire précédent (20111207145500). Tu évoques la classe de l’exécutif (« dirigeante plus ou moins refermée sur elle-même ») et j’ai mentionné à cette place, non pas la coûteuse éradication de gens qui se sont fait une spécialité d’être crampons, mais leur confinement et leur désactivation dans un régime que les sciences psychosociales ont commencé à identifier (et désignent du terme de ‘semblant’). Tu cites deuxièmement les « textes écrits collectivement » – ce qui est tout à fait pertinent (selon moi aussi). Je diverge au troisième point à l’acmé duquel tu prescris : « nul ne pourra ajouter sa voix sans avoir été contraint » en l’occurrence à fournir un effort pour prendre connaissance etc.. Je peux te dire que les efforts que les uns et les autres sommes prêts à faire pour prendre connaissance de ce qui leur est un soupçon indifférent sont du domaine de l’utopie (tu connais les efforts que l’on fait à me lire – ça me dispense de donner d’autres exemples).
    «Il faut dans une DD (démocratie directe) autoriser tous membres à voter quelque soit son degré de connaissance de la question.» C’est un préalable qui semble aberrant mais qui s’établit à la réflexion : premièrement requérir un niveau de connaissance requiert immédiatement l’évaluation de ce degré et par conséquent ouvre la voie de l’élite, du spécialiste voire réouvre celle du ‘représentatif’. Or ce que le vote de la DD représente est le savoir collectif, un savoir de masse inconcevable avant les nouvelles Technologies. Ce savoir collectif, les sciences psychosociales commencent à si bien le connaître qu’elles l’ont désigné d’un terme algébrique pour leurs algorithmes (il s’agit de  » S2 « ). En partie de ce S2 il peut y avoir une quantité très importante d’individus/membres qui n’en aient aucune connaissance. Imaginons que 50% de votants ne se soient instruits et ne sachent pas sur quoi ils votent ; que va-t-il se passer ? réponse : statistiquement la moitié va voter bon l’autre moitié faux de sorte que cette influence sera neutralisée. En fait 1) les votants ‘ignorant’ influent statistiquement très peu sur l’expression éclairée. Mais surtout il y a 2) un autre facteur qui est lui – bigrement intéressant et important – lorsqu’une partie ignorante de S2 entre dans le processus de décision : elle introduit en pratique une influence (contrairement à ce à quoi on pourrait s’attendre) – c’est une influence aveugle que l’on appelle l’Inconscient (c’est un concept un peu discutable mais dont on peut bien se servir frustre à l’instant). Le rôle de la partie ignorante de S2 est précisément ce qui fait la valeur, l’intérêt et la rupture de la DD sur les gestions idéologiques (dites ‘triviales’ en terme technique). Des phénomènes de mémoire, voire de désir ou simplement de nécessités biologiques inconnues, on parle aussi d’intuition, de génie – bref ce que l’on cherche d’humanité dans la DD est apporté par cette fenêtre démente du votant ignare.
    Cette force est si puissante – et nécessaire – qu’elle est honoré par l’étrangère réglementation de l’ « obligation de vote » citée par André Labiouse (je ne sais pas comment indexer/lier son post ref : « LABIOUSE André a publié une note pour le groupe Démocratie ouverte et Gouvernement 2.0 (Open Democracy): posté il y a 20 heures 16 minutes »). On peut même imaginer qu’on soit encouragé par un bonus, une rétribution ou un loto pour voter.
    Note enfin – puisque j’ai mentionné certaines terminologies (semblant, S2) – la part ignare de S2 est parfois qualifiée d’ »abjet » (par ‘abject’ mais ‘abjet’ proche de ‘objet’). C’est également une terminologie efficace et utile. Comme tu dis : «nous sommes loin d’une utopie!» ; nous sommes en effet prêts à faire entre dans cette intelligence artificielle (écrit /ia/) ces notions, sous formes de calculateurs gestionnaires que certains cybernéticiens voient même comme l’Éthique.. mais ça fera encore parler.. (donc voilà.. pas de honte si ça gène, ou si on ne comprend pas, on jette ou on passe – éventuellement on discute ou on apprend etc..)

    flog.référence : http://www.psybakh.net/2011/htm/20110129093400_flog-15.htm#20111207145600