La transition énergétique… mais pour quelle société ?
S’engager dans une transition signifie passer d’un état à un autre. Aussi, avant de décider quelle direction prendre, il faut savoir quel objectif on veut atteindre.
Revenons au point de départ ! Pourquoi faudrait-il s’engager dans une transition énergétique ?
Tout le monde voit bien que l’essence coûte de plus en plus cher, il en va de même de toutes les énergies : gaz, fioul, électricité, etc, et cela ne va pas aller en s’arrangeant.
S’agit-il d’une crise énergétique ? Pas vraiment car dans ce monde où depuis des dizaines d’années on nous pousse à acheter toujours plus, la demande d’énergie devient supérieure à l’offre. Ce qui, dans une économie libérale, se traduit par une augmentation des prix ! Et ce n’est pas en raclant les fonds de tiroir (gaz de schistes) qu’on résoudra durablement le problème, d’autant que la combustion de toutes ces énergies fossiles perturbe profondément notre climat.
Pour réussir cette transition, a-t-on bien défini où on veut aller ? De nombreux sociologues comme Marie-Christine Zélem mettent en avant un retournement de situation dans la méthode : plutôt que nous demander d’adapter notre comportement à des solutions techniques que nous n’avons pas choisi, il faudrait définir le type de société dans laquelle on souhaite vivre et que les techniques s’adaptent pour réaliser cet objectif.
Finalement c’est le Mieux Vivre qui doit guider nos choix et non des contraintes techniques.
Personne ne souhaite un réchauffement climatique ! Personne ne souhaite accumuler les déchets radioactifs ! Personne ne souhaite gaspiller l’énergie ! Personne ne souhaite épuiser les ressources minérales de notre planète et ne rien laisser à nos enfants !
Mieux vivre c’est permettre à chacun de se nourrir, se loger, se chauffer, se soigner et se déplacer confortablement et sans crainte du lendemain.
Les solutions techniques et les scénarios existent (Négawatt, Global Chance, Adème, etc…) et tout le monde sait bien qu’il faut en premier lieu lutter contre les gaspillages (isolation des maisons,…), mais aussi, améliorer l’efficacité de nos appareils (diminuer la consommation des voitures,…) , et surtout investir massivement dans les énergies renouvelables. Il y aura toujours du soleil, du vent, et des marées en France, alors qu’il n’est pas sûr qu’on puisse acheter tout le pétrole et l’uranium qu’il nous faudrait si on s’embourbait dans ces voies là.
De toute façon, ces deux ressources, venues d’ailleurs ne contribuent en rien à notre indépendance énergétique !
Toutes ces mesures ont un avantage sur l’emploi, car pour la plupart ce sont des emplois qu’on ne peut pas délocaliser.
Ces scénarios ne sont que des solutions techniques mais dans une société du Mieux Vivre, on sait maintenant que la mise en œuvre doit se faire au niveau local et à taille humaine afin que les bénéfices nous reviennent directement plutôt qu’à des investisseurs financiers.
Des territoires se sont déjà engagés dans cette voie, où les investissements pour les énergies renouvelables sont réalisés par les collectivités et les citoyens, ce qui permet en plus d’une indépendance énergétique du territoire de favoriser une économie locale, et donc la création d’emplois, en ré-investissant les bénéfices dans la lutte contre les gaspillages (territoire du Mené en Bretagne , Commune d’Arfons, …).
Finalement, la transition énergétique ne doit pas être que technique mais doit permettre la participation de tous!
Notre département a des ressources solaires, bio-gaz, éolien, petite hydraulique il ne tient qu’à nous d’en profiter de les développer localement, de les faire vivre ou revivre, pour permettre à tous d’en bénéficier.