La hausse inacceptable des tarifs de Rhônexpress
Monsieur le président,
Vous nous proposez d’augmenter les tarifs de Rhônexpress au motif que des frais de maintenance de 350 000€ sont engendrés, du fait que le temps de trajet sur la partie commune avec T3 est plus long que prévu au cahier des charges de la concession. Notons d’abord que le service qui relie l’agglomération à son aéroport est un des plus chers en Europe : à Paris, il en coûte moins de 10€ pour rejoindre Roissy Charles De Gaulle. Votre proposition de hausse n’était pas prévue au contrat de concession et nous la trouvons totalement inacceptable.
Si nous comprenons bien la nécessité d’une rame supplémentaire pour assurer la fréquence prévue au contrat (1/4 d’heure en heure de pointe), la question est double :
– qui doit payer le surcoût de la maintenance de la cinquième rame nécessaire pour maintenir la fréquence prévue ?
– et surtout, les clauses du contrat initiales ne sont-elles pas déséquilibrées au profit du concessionnaire et au détriment du Conseil Général ?
Rappelons que le Conseil Général paie cher ce contrat de concession au groupement Vinci/Véolia : après une subvention d’équipement de 31 millions d’euros lors de la construction, le conseil général paie chaque année une subvention forfaitaire. Cette subvention annuelle était d’un montant initial de 3,5 millions d’euros avec, dans le contrat, une formule d’indexation très avantageuse pour le concessionnaire. Elle a conduit à une hausse de 2,8% l’an dernier. C’est plus que l’inflation qui était en 2011 de 2% seulement. Et c’est plus que la hausse de la subvention au Sytral versée par le Conseil Général et le Grand Lyon indexée, elle, strictement sur l’inflation.
Ainsi, le réseau urbain de transports publics est en proportion moins aidé par les collectivités, alors qu’il transporte plus de 300 millions de voyageurs alors que Rhônexpress en transporte un million…
Voilà donc que le concessionnaire se paie grassement sur le dos du Conseil Général et donc du contribuable rhodanien. Et il faudrait aujourd’hui qu’il s’enrichisse un peu plus sur le dos de l’usager de Rhônexpress ?
Ne pourrait-on pas mieux négocier avec Vinci, l’un des actionnaires principaux de Rhônexpress ? Faut-il rappeler que, outre Rhônexpress, Vinci construit le Musée des Confluences, Vinci construit le tunnel de la Croix-Rousse, Vinci exploite le Boulevard périphérique Nord et Vinci construira demain le Grand Stade. Ne pourrait-on pas demander à Vinci de prendre à sa charge 350 000€ par an ?
Après notre débat sur la métropole, il faut aussi nous réinterroger sur le devenir de Rhônexpress, dans le nouveau paysage institutionnel. Avec la métropole, le Sytral, le syndicat de transport régional, Rhônexpress devrait sans doute changer de « papa » ou de « maman », pour assurer un réseau facile d’accès pour tous et permettre, par exemple, que les habitants du Grand Lyon puissent emprunter Rhônexpress à Meyzieu ou à la Soie, avec leur titre TCL pour bénéficier d’une liaison express avec la Part Dieu.
Béatrice Vessiller