Cession Villa Tony Garnier : demander le classement d’office
Le récapitulatif des cessions de 2013 nous permet de revenir à la vente de la Villa Garnier d’octobre 2013. La délibération d’octobre 2013 actait la cession de la Villa Garnier aux consorts Vittoz Bonnal pour un prix de 660 000 euros, offre conforme à l’estimation de France Domaine, et meilleure offre des 4 reçues à l’issue d’une publicité par voie de presse et pose d’un panneau sur le site.
Dans le récapitulatif de ce jour, on apprend que la vente a été faite à un autre particulier à un prix largement supérieur à notre délibération d’octobre, ce qui permet d’en déduire que cette offre ne faisait pas partie de celles reçues lors de l’examen des offres et a fortiori lors de notre délibération d’octobre 2013.
Aussi nous nous questionnons pour savoir pourquoi le transfert de cette propriété à Vittoz et Bonnal n’a pas eu lieu comme délibéré en octobre et ensuite, comment est intervenue cette nouvelle offre c’est-à-dire comment a été ré-ouverte une campagne de mise en vente, avec quelle publicité afin, je cite le rapport d’octobre, « d’en informer un large public ».
Par ailleurs, personne n’ignore, même si on prétend ne pas lire certains journaux, que le dépôt d’un permis de construire de ce nouveau propriétaire, pour des modifications substantielles sur la villa Garnier, a interpellé plusieurs acteurs culturels qui s’inquiètent des atteintes possibles à ce patrimoine architectural et historique lyonnais mais aussi national.
Ces inquiétudes n’auraient pas lieu d’être si cette villa avait été inscrite à l’inventaire des bâtiments classés comme les deux autres villas de la rue de la Mignonne au début de la décennie 90.
Aussi, nous aimerions savoir pourquoi le département n’a pas effectué cette démarche à cette époque ou au moins préalablement à sa vente. Cette Villa n’était pas un bien immobilier banal et une collectivité engagée dans le champ culturel aurait dû, au moins, effectuer cette démarche à l’instar du propriétaire privé des deux autres villas.
Ce classement non effectué, il est certain que ce n’est pas le périmètre classé qui suffira à apporter ces garanties de préservation au-delà de procédures plus ou moins dilatoires autour du permis de construire.
A l’aube du passage de ce bien à la métropole, cette vente a dû recevoir l’aval de ceux qui suivent ce prochain partage et je vous étonnerai pas si je vous dis que beaucoup d’acteurs ne comprennent pas à l’aune du permis de construire, que ce bien, vulnérable car non classé, n’ait pas été préempté par la ville qui sait communiquer sur l’apport de Tony Garnier.
Dès lors, certains acteurs culturels ou citoyens engagent la demande auprès du ministère de la Culture du classement d’office de cette villa.
Pour connaître les chances de cette démarche un peu d’urgence, il convient de s’assurer que l’état de la villa Garnier, utilisé comme logement de fonction, a bien fait l’objet des soins attentifs du département Propriétaire dans les aménagements successifs et son entretien.
Je ne doute pas qu’hormis les travaux d’alignement de voirie qui avaient justifié son achat par le Département, l’intérêt patrimonial de cette villa a été préservé.
Aussi, peut-être à l’occasion d’une autre session, pourrions-nous voter un vœu appuyant cette demande de classement d’office. Je vous remercie de vos réponses.
Raymonde Poncet