Vœu relatif à l’accueil de la COP21 en 2015

Typhon Haiyan 18 novembre 2013 NASA

Face aux défis que représentent les dérèglements climatiques, à nouveau soulignés dans le récent rapport du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), les Nations Unies ont décidé lors de la Conférence Climat de Durban de 2011 de mobiliser la communauté internationale en vue d’un nouvel accord climatique à la mesure des enjeux.

En ce sens, Paris accueillera, en décembre 2015, la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique, appelée COP 21. Cette conférence, la 21ème depuis le Sommet de la Terre à Rio en 1992, vise un accord historique applicable à tous les pays et doit succéder – à partir de 2020 – au protocole de Kyoto, signé en 1997 et entré en vigueur en 2005. Il s’agit, avec la définition des nouveaux Objectifs du Millénaire pour le Développement lors d’un sommet des Nations Unies en septembre 2015 et la conférence Habitat III en 2016, d’une des trois étapes majeures pour bâtir le monde de demain.

A ce jour, bien qu’elles aient accès au rang d’observateurs, les villes et collectivités influent peu sur le contenu des négociations. Elles jouent pourtant un rôle essentiel. La mobilisation des collectivités locales est en effet indispensable à l’atteinte des objectifs nationaux de réduction des GES. Depuis la définition de l’agenda 21 lors du Sommet de Rio en 1992, les villes sont parties prenantes de la lutte contre le dérèglement climatique. Au-delà des accords climatiques contraignants, ce sont les politiques publiques locales qui feront évoluer durablement les habitudes de consommation et de production. Les villes sont en capacité de modifier notre manière de circuler, de bâtir, de produire de l’énergie et d’en consommer, et constituent ainsi ce maillon indispensable entre accord global et notre vie quotidienne.

Paris est à la pointe de ce combat. La ville s’est dotée d’un Plan Climat Énergie ambitieux et innovant en 2007, actualisé en 2012. La ville a également signé la Convention des Maires en 2008, s’engageant ainsi aux côtés de plus de 5.000 autres collectivités européennes à atteindre, voire dépasser les objectifs du paquet Énergie-Climat adopté par l’Union Européenne. Avec un vaste plan d’actions concernant les déplacements, l’habitat, l’urbanisme, la gestion des ressources et des déchets, la Ville de Paris s’est notamment fixée pour objectif de réduire de 75% les émissions de gaz à effet de serre sur le territoire parisien entre 2004 et 2050 (Le Facteur 4) et d’adapter le territoire aux effets à venir du changement climatique : Rénovation énergétique des bâtiments, développement de mobilités propres et durables, diffusion de l’économie circulaire dans nos pratiques et multiplication d’expérimentations ingénieuses et innovantes qui concilient le dynamisme économique, la création d’emplois et le respect de l’environnement sont autant de solutions mises en œuvre à Paris pour lutter contre le dérèglement climatique. D’ores et déjà, de larges espaces ont été rendus à la circulation piétonne : les berges de Seine et la Place de la République transformées. Le vélo et la voiture électrique ont trouvé leur place. Près de 25 000 logements sociaux ont été rénovés en améliorant leur performance énergétique et en réduisant le risque de précarité énergétique de leurs habitants. Les énergies renouvelables se développent comme en témoignent la création d’un puits de géothermie dans la ZAC Claude Bernard (19e) ou la création de la plus grande centrale solaire photovoltaïque urbaine à la Halle Pajol (18e). Le projet d’éco-quartier Clichy-Batignolles (17e) trouve le chemin d’un urbanisme durable compatible avec les enjeux climatiques. Un plan d’alimentation durable a été élaboré et a déjà conduit à atteindre plus de 20% d’alimentation durable dans la restauration collective. Le végétal a reconquis la ville et la biodiversité a été préservée et favorisée dans l’espace urbain. Désormais la reconquête de la ville par le végétal va se poursuivre à grande échelle et jusque dans les moindre délaissés urbains. Dans une ville dense comme Paris, le « génie écologique » et l’innovation verte sont des leviers nécessaires pour lutter contre les îlots de chaleur, développer l’efficacité énergétique, améliorer la qualité de l’air et promouvoir les circuits courts de l’agriculture urbaine. En 2015, des états généraux de l’économie circulaire à l’échelle du territoire du Grand Paris viseront à réduire durablement et structurellement l’empreinte écologique de la ville et à développer l’économie du moindre impact sur l’environnement. D’ici 2020, Paris sera remodelée et transformée pour incarner une capitale du 21ème siècle et devenir un modèle mondial en matière d’écologie urbaine et de transition énergétique.

Sur proposition de M. Patrick Klugman et Mme Célia Blauel au nom de l’exécutif

Séance des 7 et 8 juillet 2014

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Photo : Typhon Haiyan 18 novembre 2013 NASA

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