Usager.e.s de drogues dans le métro : une urgence sanitaire et humaine
Depuis quelques temps, le phénomène de consommation de crack dans les stations de métro des lignes 4 et 12 du Nord de Paris s’est accru, accentuant les craintes des usager.e.s et des conducteurs, allant jusqu’au refus de certains agents d’arrêter le métro aux stations concernées.
“Cette situation est pénalisante pour tout le monde : les voyageurs qui se trouvent soit en situation d’insécurité, soit face à la difficulté de monter ou de descendre du métro là où ils le souhaitent, les personnels de la RATP dont les conditions de travail ne sont pas satisfaisantes, et les usagers de drogue qui ne sont pas pris en charge”, explique David Belliard, président du groupe écologiste de Paris.
Une convention permettant quatre maraudes par semaine avec des agents de la RATP a été signée en novembre 2017 par la RATP, la préfecture d’Île-de-France et quatre associations spécialisées. Pour les élu.e.s écologistes, cette initiative prend la bonne direction, en permettant une meilleure prise en charge sanitaire et sociale des usagers de drogue présents dans les espaces du métro. Cependant, l’accroissement du phénomène laisse à penser que cette action n’est pas à la hauteur de la situation.
“II faut franchir un cap dans le traitement de tous les aspects de ce problème, et notamment de la prise en charge des usagers de drogues dans le secteur. La salle de consommation à moindre risque qui a ouvert en novembre 2016 était une étape importante, il faudrait pouvoir poursuivre cette politique dans le cadre d’une démarche partenariale, en associant tous les acteurs concernés par l’accueil et l’accompagnement sanitaire et social des usagers de drogues, mais aussi par la sécurité et la tranquillité de tou.te.s”, argumente Marie Atallah, présidente de la commission des affaires sociales et conseillère de Paris.
“Le Centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques des usagers de drogues (CAARUD) pour les consommateurs de crack du 18e arrondissement, qui a fermé fin octobre 2017, doit retrouver un local et rouvrir ses portes d’urgence. Par ailleurs, il est l’heure d’étudier la pertinence d’une nouvelle salle de consommation à moindre risque pour ces personnes”, estime la maire adjointe chargée de la santé et des relations de l’AP-HP, Anne Souyris.
En outre, les élu.e.s écologistes demandent aux signataires de la convention sur les maraudes d’ouvrir la discussion avec la Ville de Paris.
David Belliard, président du groupe écologiste de Paris
Marie Atallah, présidente de la commission des affaires sociales de la ville de Paris, conseillère de Paris
Photo : Ligne 12par Karldupart. Licence Creative commons. Wikimedias