Roland-Garros : pas de reprise des travaux avant la publication du rapport
Depuis quelques jours, la presse se fait l’écho d’accusations graves à l’encontre de la Fédération française de tennis (FFT) et de son Président, Jean Gachassin. En pleine procédure d’appels d’offres pour l’extension de Roland-Garros, le Président de la FFT aurait « été amené à rencontrer, au moins l’un des collaborateurs » d’une des trois entreprises en lice pour l’attribution du marché, selon un courrier cité par le Canard enchaîné du 17 février dernier.
Ces révélations interviennent alors que le Ministre des sports, Patrick Kanner, a commandé en septembre un rapport sur la gestion de la FFT à deux enquêteurs du ministère. De même des places offertes au Président de la FFT auraient été ensuite vendues par une structure finançant les déplacements de Jean Gachassin. Des mails internes à la FFT et largement publiés attestent d’un climat particulièrement délétère au sein de cette fédération.
Les travaux d’extension de Roland-Garros ont été suspendus le 18 décembre par le TGI de Paris pour une durée maximale de trois mois, afin de se laisser du temps pour examiner le recours des héritières de l’architecte des serres Jean-Camille Formigé. Pour Yves Contassot, Conseiller de Paris écologiste, « il serait inconcevable que les travaux reprennent tant que le rapport du Ministère des sports n’a pas été rendu public, que toutes les procédures contentieuses n’ont pas été jugées et qu’une nouvelle équipe n’a pas succédé à l’actuelle. Les accusations sont trop graves pour être ignorées ». « S’il s’avérait que la procédure d’appel d’offres a été faussée, alors tout est à refaire et nous continuerons à défendre le jardin des serres d’Auteuil. À l’heure où les Parisiennes et les Parisiens réclament plus de nature, notamment par le budget participatif, nous devons à tout prix éviter de raser ce jardin », ajoute Anne Souyris, coprésidente du Groupe écologiste de Paris (GEP).
Plus que jamais, le projet d’extension mené par la FFT semble bancal. Alors que les écologistes soutenaient le scénario alternatif de couverture de l’autoroute A 13 présenté par les associations et que la Ministre de l’écologie, Ségolène Royal, faisait part publiquement de ses doutes, le Premier Ministre Manuel Valls avait arbitré en faveur de la FFT en émettant un avis favorable à la construction sur les jardins en juin dernier. Ce projet va détruire un espace naturel alors que les doutes sont de plus en plus forts sur la régularité de l’appel d’offres. Il est ainsi symptomatique d’une page que les citoyennes et les citoyens veulent refermer pour se tourner vers des événements sportifs plus éthiques. Pour David Belliard, coprésident du GEP, « en pleine candidature pour l’accueil des Jeux olympiques 2024, la ville de Paris doit donner des gages pour une candidature responsable et respectueuse de l’environnement et du droit en reconsidérant ce chantier dont Paris n’a pas besoin ».
Communiqué du groupe écologiste de Paris du 24 février 2016