Réfugiés de la Chapelle : le plan Cazeneuve, un premier pas et beaucoup d’incertitudes

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Bernard Cazeneuve a annoncé mercredi un plan destiné à répondre à l’afflux d’exilé-e-s, pour la plupart réfugié-e-s de pays où la violence fait rage. Les élu-e-s du Groupe écologiste de Paris (GEP) prennent acte de la création de 9500 places d’hébergement. Cette mesure était nécessaire et nous serons vigilants à ce qu’elle soit mise en œuvre le plus rapidement possible.

Toutefois, comme nous le demandons depuis des semaines, nous estimons nécessaire que ces hébergements prennent la forme de lieux collectifs, permettant  aux  migrants une solidarité mais aussi un accès facilité aux dispositifs d’accès aux droits.

Situés en Île-de-France et notamment à Paris, ces structures devront pouvoir gérer tou-te-s les réfugié-e-s, qu’ils soient demandeurs d’asile ou en transit. « Si nous constatons une première avancée avec la création des 9500 hébergements supplémentaires, nous regrettons que Bernard Cazeneuve ne donne pas suite à la demande de la majorité municipale parisienne de création de lieux collectifs d’accueil et d’hébergement », déplore David Belliard. Pour le coprésident du GEP.
« De nouvelles places d’hébergement d’urgence ne résoudront pas à elles seules les défis humains auxquels nous sommes confrontés. Nous avons besoin de nouveaux dispositifs d’accès aux droits, notamment au droit d’asile  et de nouvelles petites structures, à taille humaine et efficaces en terme de droit et d’accès aux soins » souligne Anne Souyris, Coprésidente du GEP.

En outre, à ce jour, rien n’est dit sur les modalités d’accueil stricto sensu des exilés. « Quid des exilé-e-s qui arrivent chaque jour? Comment vont-ils immédiatement être pris en charge, transitoirement hébergés et orientés », s’interroge Anne Souyris. Si l’État continue de ne pas augmenter l’aide des villes d’arrivée des migrants de manière significative, la déclaration de Monsieur Cazeneuve concernant l’ouverture du nombre d’hébergements de droits d’asile risquerait de rester virtuelle, ce qui serait particulièrement grave.

Enfin, il y a une immense ombre tableau qui risque de facto de mettre tout ce dispositif d’aide par terre, faute de confiance nécessaire en notre capacité de refuge : Bernard Cazeneuve veut multiplier par deux le nombre de retours volontaires des migrants économiques et optimiser le remplissage de ses centres de rétention administrative (CRA), dernière étape avant le renvoi forcé.

Pour les élu-e-s écologistes de Paris, cette annonce est absurde, inhumaine et contreproductive. Elle marque la nécessité pour la France de repenser complètement sa politique d’accueil des migrant-e-s qui vont continuer d’arriver et de transiter par la France.
Communiqué du Groupe écologiste de Paris du 17 juin 2015

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