Question d’actualité posée à la maire de Paris et au préfet de police par Fatoumata Koné sur le dispositif d’hébergement d’urgence à Paris pour l’hiver 2016/2017
Madame la maire, Monsieur le Préfet, Une semaine après le lancement des plans d’hiver et le début de la trêve des expulsions locatives, mais aussi quelques jours après l’opération de mise à l’abri du campement de Stalingrad et l’ouverture du centre d’hébergement pour SDF du bois de Boulogne et, enfin, à la veille de l’ouverture du centre d’accueil humanitaire de la Chapelle, la question de l’adéquation du dispositif d’hébergement d’urgence s’impose à nous.
Avec 1,7 milliards d’euros, le budget de l’hébergement, discuté dans le cadre du projet de loi de finance 2017, est en augmentation par rapport à 2016.
Fin octobre, la ministre du logement a demandé aux préfets de prendre les dispositions nécessaires et d’engager localement un travail de concertation et de mobilisation des différents acteurs (opérateurs, département, collectivités).
De fait, le préfet de région a annoncé fin octobre la création de 1100 nouvelles places en Île-de-France.
Malgré cela, les acteurs de terrain comme la FNARS ou le SAMU SOCIAL nous alertent sur la situation actuelle ; ils constatent objectivement une augmentation du nombre de places, mais celles-ci restent insuffisantes par rapport à l’explosion de la demande.
Vous l’avez vous-même reconnu, Madame La Maire, il y a plusieurs semaines avant les annonces du Préfet Carenco : le dispositif d’accueil du plan hiver est déjà à saturation.
Certains estiment que cette situation de saturation du dispositif d’hébergement d’urgence est dû à la présence de migrants sur notre territoire.
Le groupe écologiste de Paris refuse toute mise en concurrence entre les sans-abri munis de papiers français ou de titres de séjour, et les migrants, car ce serait opposer la misère à la misère.
Rappelons d’ailleurs que les migrants et les sans-abri munis de papiers français ou de titres de séjours ne sont pas pris en charge avec les mêmes dispositifs. Tous les SDF, français ou d’ailleurs, peuvent, certes, être hébergés dans des centres d’hébergement d’urgence. Mais les migrants sont généralement pris en charge dans le cadre des dispositifs destinés aux droits d’asile.
A Paris, ils pourront désormais préalablement être orientés dans le centre d’accueil transitoire de la Chapelle.
La saturation des places d’hébergement d’urgence parisiennes, mais aussi de Seine Saint Denis, exige une solidarité au niveau métropolitain. La métropole du grand Paris, compétente en matière de politique locale de l’habitat à compter du 1er janvier prochain, devra prendre en compte cette obligation de solidarité lors de l’élaboration de son plan métropolitain de l’habitat et de l’hébergement en 2017.
Madame la Maire, les moyens mis en place par la préfecture de région vous semblent-ils suffisants pour répondre à la demande d’hébergement d’urgence durant toute la période hivernale ?
Quelle est la contribution de Paris au plan grand froid ; pourriez-vous nous indiquer le nombre de places pour les différents publics (hommes, femmes, mineurs isolés, familles) ?
Comptez-vous demander une solidarité métropolitaine pour l’ouverture de places supplémentaires d’hébergement d’urgence dans toutes les communes membres de la métropole ?
Dans ce contexte de grande précarité croissante, notre Ville a le devoir de mobiliser tous les moyens possibles afin de protéger sa population la plus fragile.
Je vous remercie.