Question d’actualité du Groupe Ecologiste de Paris (GEP) relative à l’expérimentation d’une salle de consommation à moindre risque
Question d’actualité du Groupe Ecologiste de Paris (GEP) relative à l’expérimentation d’une salle de consommation à moindre risque, posée par Anne Souyris, coprésidente du GEP
Madame la Maire, mes chers collègues,
Dans la soirée du 7 avril, l’Assemblée nationale a adopté l’expérimentation des salles de consommation à moindre risque pendant 6 ans. Cette avancée majeure permettra – comme le note Médecins du Monde – la diminution de la consommation dans les lieux publics, la réduction des comportements à risque et des maladies associée au VIH et à l’hépatite C ainsi que la diminution des overdoses mortelles. Les élu-e-s écologistes se réjouissent donc de cette décision qui permet enfin d’envisager une mesure pour laquelle nous plaidons depuis longtemps.
Notre collègue Bernard Debré, pourtant médecin de son état, a affirmé lors des débats à l’Assemblée nationale, que les salles de consommation à moindre risque allaient pousser les usagers de drogue à « s’autodétruire ».
Quelle méconnaissance du terrain ! Les associations de prise en charge des usagers de drogues comme toutes les expériences étrangères démontrent au contraire l’intérêt pour la santé publique comme pour la sécurité des riverains de tels dispositifs. D’ailleurs, mes chers collègues de droite, vous n’êtes pas sans savoir que Marseille et Bordeaux (qui, comme vous ne l’ignorez pas, ne sont pas des villes de gauche) envisagent également, à l’instar de Strasbourg, d’expérimenter de tels dispositifs.
Ma question, Mme la Maire, est de connaître plus précisément le calendrier, le lieu et la méthode envisagés pour implanter ce service médico-social indispensable au vu de l’indignité dans laquelle sont placés les usagers de drogue et au vu des désagréments vécus par les riverains face aux injections dans l’espace public. Il est urgent de clarifier les choses et de co-construire une solution à la hauteur des besoins.
Vous comprendrez bien qu’il est nécessaire que cette salle ouvre ses portes d’ici la fin de l’année ou au plus tard au début de l’année 2016.
Et cela ne peut se faire sans les associations porteuses du projet ni les futurs riverains de la salle.
De même pour le lieu : il est urgent de dissiper le flou entretenu autour de la localisation de cette salle. Boulevard de la Chapelle, comme cela est évoqué depuis de nombreuses années ?
Dans l’hôpital Lariboisière comme on a pu l’entendre ? Mais quid du nouveau Lariboisière et de sa construction qui doit commencer en 2016? Cela n’obère-t-il pas l’implantation de cette salle? L’installation de cette salle en marge d’un hôpital est cependant à étudier avec une attention toute particulière.
En effet, à l’instar de Bordeaux ou de Strasbourg qui envisagent de telles installation au sein même d’un hôpital, Paris ne peut s’exonérer de cette réflexion aujourd’hui, étant donné d’une part l’emplacement de la salle ouverte de la drogue dans ce quartier – à proximité de deux hôpitaux (Lariboisiere et Fernand Widal) eux même en pleine mutation – , mais étant donné surtout la grande précarité des usagers concernés donc leur besoin crucial d’accès aux soins.
C’est pourquoi nous vous demandons, Mme la Maire, de tenir au plus vite cet engagement courageux au service de la santé publique et de nous faire part des modalités de concertation et SURTOUT du ou des lieux envisagées ainsi que du calendrier retenu pour ouvrir la 1ère salle de consommation à moindre risque parisienne.
Enfin, un comité de pilotage ad hoc ne pourrait-il pas se tenir pour préparer la réalisation concrète de ce projet sans attendre, pour que dès que de telles expérimentations seront définitivement adoptées, la réalisation du premier puisse voir le jour sans délais ?
Je vous remercie.