Prenons tou-tes nos responsabilités avec un Plan national d’accueil des réfugié-es !
Ce matin, 2500 réfugié-es, qui dormaient depuis plusieurs jours dans des campements aux abords du centre de la Chapelle, ont enfin été mis à l’abri. C’est la 35ème évacuation de ce genre en 2 ans à Paris. La dernière ne date que du 7 juillet dernier et avait déjà permis de prendre en charge 2800 personnes.
“Nous en sommes à plus d’une évacuation par mois et le nombre de réfugié-es mis à l’abri ne cesse de croître à chaque opération”, s’insurge Anne Souyris, co-présidente du Groupe écologiste de Paris. “Alors que le Président de la République a annoncé sa volonté de ne plus avoir personne à la rue d’ici la fin de l’année, ayons le courage de passer des paroles aux actes en mettant en place un accueil digne sur tout le territoire qui permet de répondre à l’urgence des situations. C’est chaque jour de non-assistance à personne en danger dont la France se rend coupable alors qu’elle a, que nous avons, les moyens du secours et de la solidarité nécessaires”.
Pour le moment, la seule réponse envisagée par le gouvernement est celle du Plan Immigration présenté début juillet, une réponse bien loin d’être à la hauteur ! Le choix d’axer majoritairement ce futur plan sur la réduction du flux migratoire est irréel. Entre terrorisme et faillite économique, la situation actuelle n’est pas prête de se résoudre. Pire, dans les années à venir, elle ne peut que s’aggraver : le dérèglement climatique, avec son lot de sécheresses et d’intempéries, est en passe de créer des pénuries importantes, sources de misères et de conflits qui mettront de plus en plus de gens sur les routes et sur les mers.
Le plan proposé aurait dû apporter une réponse pour un accueil digne et non pas s’attacher avec tant de ferveur à marquer la différence entre réfugié-es et migrant-es économiques. Les motifs de départ sont multiples et souvent liés entre eux (violence politique et religieuse, faillite économique, absence de perspective d’avenir, dérèglement climatique, etc.). “Quelque soit le(s) motif(s), nous ne devons pas faire de distinction. La France, pays des droits de l’Homme, 6ème puissance économique mondiale, doit prendre sa part dans l’accueil de celles et ceux qui ont décidé de fuir leur pays, au péril de leur vie”, explique David Belliard, co-président des élu-es écologistes de Paris. “Monsieur Goujon, maire du 15ème arrondissement, devrait essayer de s’en souvenir au lieu d’adresser un courrier à ses administrés pour dénoncer le futur centre humanitaire qui verra le jour dans son arrondissement. L’effort de solidarité ne peut pas toujours être demandé aux quartiers du Nord Est de Paris”.
Alors que le gouvernement ne semble pas avoir de solution, les élu-es écologistes de Paris réitèrent leurs propositions pour un accueil digne. La solidarité et la responsabilité doivent être les maître-mots à tous les échelons politiques : entre communes au niveau de la métropole du Grand Paris, entre régions au niveau national et entre états-membres au niveau européen. Nous demandons :
- au niveau européen : défendre la suppression du règlement de Dublin et mettre en place une politique européenne équitable où chaque État-membre accueille les demandeurs d’asile de manière planifiée et concertée.
- au niveau de l’État : assurer la fluidité du parcours des demandeurs d’asile et financer suffisamment de places d’hébergement pour permettre la fluidité du dispositif d’accueil (soit 50 000 places selon les organismes gestionnaires) et permettre une intégration économique et sociale décente aux réfugiés.
- au niveau local : instaurer une solidarité entre collectivités en ouvrant dans chaque grande métropole régionale des centres de premier accueil comme celui de la porte de La Chapelle et en mettant à disposition des locaux pour essaimer de petits centres d’hébergement à taille humaine.
Anne Souyris et David Belliard, co-président-es du groupe écologiste de Paris