Mme la Maire, on ne cache pas la misère : on la combat !

La-Chapelle-Migrants

À la Chapelle, des femmes et des hommes, des familles aux destins brisés, ont été expulsés ce mardi matin. Présents sur place, les écologistes parisiens appellent la Maire à respecter les engagements du Conseil de Paris.

Depuis plusieurs semaines, des femmes, des hommes et des enfants qui ont fui une vie sans avenir, poussés par un régime oppresseur ou la misère, sont entassé- sous des tentes boulevard de la Chapelle. Des conditions d’hébergement insalubres dans un campement que les autorités ont laissé se déliter sans réagir.

Votée par le Conseil de Paris, une expulsion “sanitaire” a eu lieu ce mardi matin, dès 6h. Selon le texte voté, devaient être « prises dans les plus brefs délais toutes les mesures d’hébergement des occupants, qu’ils relèvent du droit d’asile ou non, afin qu’aucun d’eux ne soit condamné à dormir sur le site du boulevard de la Chapelle et ce pour permettre la libération des lieux. »

Pour les élus écologistes de Paris, opposés à une expulsion sans solution pérenne, il a toujours été clair que « l’évacuation ne résoudra aucun problème et n’aurait pour conséquence que de disperser les migrants sur d’autres sites de l’arrondissement, sous les ponts, au bord du canal, dans les jardins publics. La priorité est donc à l’hébergement des personnes concernées. ».

On entendait depuis plusieurs jours que seules les personnes en provenance de la corne d’Afrique (Érythrée, Soudan, Éthiopie) risquaient d’être recensées et recevoir une solution d’hébergement. Si la rumeur n’est pas confirmée, le bilan de l’évacuation confirme que si plus de 400 personnes étaient recensées par les associations, la Mairie n’en comptabilisait plus que 274 mardi matin. Parmi elles, seules 160 personnes se sont vu proposer un hébergement pérenne.

Des sources associatives confirment que des migrants auraient simplement été déplacés et dispersés, pas plus loin que le 19e arrondissement de Paris. D’autres migrants, plusieurs dizaines, pourtant recensés, ne sont toujours pas pris en charge par les pouvoirs publics.

EELV Paris rappelle que l’on ne réduit pas la misère en cachant ses victimes : si Paris prétend au statut de ville monde que Anne Hidalgo appelle de ses vœux, c’est en traitant dignement les personnes qui la peuplent qu’elle le prouvera. Pas en expulsant cette misère que les touristes ne sauraient voir.

EELV Paris demande à la Maire de Paris de :

  • Respecter l’engagement pris en Conseil de Paris et de trouver immédiatement une solution de relogement pérenne à toutes les personnes expulsées ce matin
  • Faire un bilan de cette expulsion lors du prochain Conseil de Paris,
  • Travailler, en lien avec l’État, à la mise en place de structures d’accueil permettant d’éviter que cette situation ne se reproduise.

Pour les écologistes, un programme d’accueil transitoire pour les réfugiés de guerre, en transit ou non vers d’autres pays, et de logement pour les demandeurs d’asile, est une nécessité pour la France et pour sa capitale.

Communiqué d’Europe Écologie les Verts Paris

Secrétaires : Marco Di Giusto et Sandra Régol

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