Cachez cette misère que je ne saurais voir : le nouveau visage de Paris ville-monde

Expulsion Relogement Migrants la-chapelle

Paris, le 6 juin 2015 – Parqués, transportés de force, acculés, expulsés : après avoir fui répression, guerres et misère, les migrant-es de la Chapelle reçoivent en France un accueil indigne d’un pays européen. Les écologistes parisiens interpellent la Maire de Paris et le Préfet de Paris.

Depuis leur expulsion du campement du boulevard de la Chapelle, mardi 2 juin, la situation de centaines de migrant-es s’aggrave de jour en jour. L’objectif des pouvoirs publics semble avoir été avant tout celui de disperser les migrant-es plutôt que de leur trouver un hébergement de moyen terme. En effet, si une partie a été hébergée pendant quelques jours, nombreux sont ceux qui ont été envoyés en grande banlieue, sans argent, sans lien avec les associations, et qui ont donc préféré retourner à Paris où ils disposaient de réseaux d’entraide. Certain-es se sont retrouvé-es devant l’Eglise Saint-Bernard, dans le 18ème arrondissement, où après avoir été hébergé-es pendant une nuit à la Salle Saint-Bruno, ils n’ont pas pu trouver refuge dans l’église, bloquée par les forces de l’ordre.

« La ‘gestion’ de ces ‘relogement’ est inadmissible. Point culminant de cette ‘gestion’, les policiers, pour disperser les migrants de Saint-Bernard, les ont fait entrer de force dans des wagons de métro au milieu d’usagers choqués par la violence de la scène », dénonce Sandra Regol, cosecrétaire d’EELV Paris, qui ajoute : « c’est indigne du pays des droits de l’homme ». La désorganisation des pouvoirs publics semble donc avoir été la norme alors que ces migrant-es se trouvent dans une situation d’une extrême précarité, aggravée par la disparition de leurs quelques effets personnels – dont leurs tentes – qui ont été brûlés lors de l’expulsion du camp. « L’Etat a cherché à disperser la misère sans la combattre, rien n’a changé et les migrant-es sont aujourd’hui encore plus en difficulté et encore plus isolé-es », s’inquiète Marco Di Giusto, cosecrétaire d’EELV Paris.

Le camp de La Chapelle n’a pas été expulsé : il est là, se décomposant et se recomposant chaque jour, ailleurs, au fil des délogements. C’est cette incapacité à réfléchir à long terme qui mène à l’impasse que nous connaissons qui est dénoncée aussi bien par les militant-es EELV Paris que par leurs élu-es du Groupe Ecologiste de Paris. Pourtant, des solutions existent : le Ministère du Logement détient une liste à jour des lieux inoccupés. Anciennes casernes, anciens hôpitaux, et autres bâtiments vides et sans affectation qui seraient tous de potentiels lieux d’accueil en urgence.

EELV Paris demande depuis plusieurs jours à la Maire de Paris :

  • de respecter l’engagement pris en Conseil de Paris et de trouver immédiatement une solution de relogement pérenne à toutes les personnes expulsées ce matin
  • de faire un bilan de cette expulsion lors du prochain Conseil de Paris,
  • de travailler, en lien avec l’Etat, à la mise en place de structures d’accueil permettant d’éviter que cette situation ne se reproduise.

Nous renouvelons cette demande et rappelons qu’un programme d’accueil transitoire pour les réfugiés de guerre, en transit ou non vers d’autres pays, et de logement pour les demandeurs d’asile, est une nécessité / un impératif pour la France et pour sa capitale.

 

Communiqué d’Europe Ecologie les Verts Paris. Les secrétaires Marco Di Giusto et Sandra Régol

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