Mineurs isolés : occupation d’un gymnase

Mineurs isolés étranger manifestation 30 mai 2014 Paris

Une vingtaine de mineurs isolés étrangers ont occupé un gymnase dans le 10e, las d’être exposés à la rue à attendre  l’évaluation PAOMIE (Permanence d’accueil et d’orientation des mineurs isolés étrangers), pendant des mois. L’occupation a débuté le 21 décembre.

À l’issue de cette action, 8 mineurs ont été hébergés au titre de la protection de l’enfance , et 12 autres ont eu accès à un hébergement en  gymnase au titre du plan hiver.

 

Communiqué

Nous, jeunes réfugiés, âgés entre 12 et 17 ans, sommes depuis deux mois livrés à nous-mêmes dans Paris. Arrivés de divers pays d’Afrique, nous vivons et dormons dehors en cette période de grand froid. Pour faire face à cette épreuve, nous avons décidé de nous regrouper. Ainsi nous dormons ensemble boulevard de la Villette dans le 19e arrondissement.

L’Etat refuse de nous reconnaître pour ceux que nous sommes, à savoir des mineurs isolés en danger. A l’heure actuelle, nous sommes exclus de tous les droits existants pour nous en tant que mineurs, à savoir la protection, la santé et l’éducation.

Livrés à nous-mêmes, la seule option qui nous est proposée est de faire la queue à la Permanence d’accueil et d’orientation des mineurs isolés étrangers pour une improbable place d’hôtel réservée pour 25 personnes alors que nous sommes plus de 100 à être confrontés à cette situation d’extrême précarité. De fait, nous sommes alors contraints de passer la nuit dehors en plein hiver, dans l’insécurité, sans nourriture, ni vêtement, sans soins ni hygiène.

Dans ce calvaire, nous avons rencontré des personnes, des associations qui nous soutiennent (nourriture, vêtements…).  Ensemble, nous avons convenu que cette situation ne pouvait plus durer. Compte tenu du froid et de la fatigue, nous avons décidé de trouver par nous- mêmes un refuge, vu qu’aucune solution ne nous est proposée. Nous avons décidé d’investir un gymnase ce dimanche 21 décembre, au 116, quai de Jemmapes – 75010 Paris,

Comme nous avons compris que pour l’Etat nous n’existons pas, par cet acte nous interpellons les autorités publiques. Nous exigeons d’être pris en charge comme la loi l’impose dans le cadre de la protection des mineurs (hébergement,  scolarité).
La Mairie de Paris doit également prendre ses responsabilités et nous trouver des solutions d’hébergement afin qu’aucun mineur ne reste à la rue.

Nous appelons tout le monde à venir nous rencontrer et nous soutenir.

 

Photo : Manifestation à l’appel de RESF du 30 mai 2014 place de la Sorbonne

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