Migrant·e·s : évacuation du campement du Millénaire (Paris XIXe), EELV Paris appelle à une mise à l’abri inconditionnelle

Vendredi 18 mai 2018 au matin, la situation du campement de migrants dit du Millénaire semblait trouver une issue après des mois d’un silence assourdissant de l’État et de la préfecture.

Le préfet aurait convaincu le ministre de l’Intérieur, pour des raisons évidentes de sécurité, de ne pas opter pour une évacuation policière mais de choisir la solution d’une mise à l’abri inconditionnelle. L’hébergement en urgence des personnes réfugiées était réclamée par une trentaine d’associations (Croix-Rouge française, Fondation Abbé-Pierre, Cimade, Emmaüs solidarité…), de syndicats, et France Terre d’asile à travers une pétition qui a rassemblé plus de 25 000 signataires à ce jour.

Dans son communiqué du 23 mai 2018, pourtant, le ministère de l’Intérieur laissait entendre que l’évacuation «devra impliquer la mise en œuvre d’un certain nombre de contrôles administratifs à l’égard des personnes concernées».

Europe Écologie les Verts-Paris rappelle que le camp du Millénaire concentre depuis des mois 1 500 à 2 000 migrant·e·s en situation de rue, par grand froid, sous la pluie et en plein cœur de la capitale d’un pays développé : la France. Cette situation indigne ne saurait perdurer pour la sécurité des personnes concernées et les riverains de ce quartier populaire abandonnés face à la détresse des migrants : les campements parisiens ont fait deux morts noyés en moins de 48h. Les élu·e·s écologistes du 19e ont saisi le 13 avril le Défenseur des droits pour une prise en charge immédiate de ces personnes vulnérables sur la base des obligations du code de l’action sociale.

Toutefois, près de 70 % d’entre elles sont des «dubliné·e·s» ou des débouté·e·s du droit d’asile, autrement dit «ceux qui n’ont pas vocation à rester sur le territoire national», d’après le ministère de l’Intérieur. D’une part, la France peut décider de façon discrétionnaire de ne pas appliquer la procédure selon le règlement 604/2013/UE du 26 juin 2013 dit Dublin. D’autre part, EELV-Paris invite à ne pas confondre placement en rétention administrative et mise à l’abri, une confusion volontaire qui serait dangereuse pour la sérénité d’une évacuation qui se situe au bord d’une voie d’eau. Enfin, le fait qu’un ministre d’État assume d’instrumentaliser une situation humanitaire à des fins électoralistes relève au mieux de l’irresponsabilité politique, au pire d’un cynisme sans limites.

L’ensemble des élu·e·s EELV aux niveaux européen, national, régional et local ainsi que les militant·e·s sont extrêmement mobilisé·e·s depuis le début de la crise de l’accueil des migrants et partagent un seul et même objectif: répondre efficacement et avec dignité à l’accueil des personnes migrantes sur l’ensemble du territoire national.

Aussi, EELV Paris rappelle son attachement à un accueil inconditionnel des migrant·e·s – quelle que soit leur situation administrative – et demande une mise à l’abri générale pour l’ensemble des personnes qui vivent dans les campements parisiens. Il demande plus largement la fin de la politique de « dissuasion migratoire», l’accueil digne des personnes migrantes et l’ouverture de centre de premier accueil dans toutes les métropoles.

Nous nous tenons à votre disposition pour davantage de renseignements.

Guillaume Durand et Victoria Barigant, co-secrétaires départementaux EELV Paris
Alice Timsit et Andréas Pilartz, co-secrétaires EELV Paris 19e

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