Ce n’est pas tout à fait la rentrée mais les quelque 300 migrant-e-s des campements d’Austerlitz ont encore eu droit à un été au bord de l’eau… Véritables oubliés des opérations d’hébergement de l’été concentrées sur les suites de La Chapelle, ils se sont décidés à devenir plus visibles.

Deux manifestations ont déjà eu lieu, il y en aura une troisième:

Jeudi 27 août: départ à 18h30, rassemblement à partir de 18h sur le quai bas entre les ponts Charles de Gaulle et d’Austerlitz, parcours pont d’Austerlitz – avenue Ledru-Rollin-Bastille-boulevard Beaumarchais-République.

Une autre est déjà déclarée pour le jeudi suivant, même heure et il est prévu de manifester chaque jeudi à la même heure.

Les propositions d’hébergements n’arrivant pas, il est nécessaire de faire à nouveau appel à la solidarité pour couvrir de prochaines dépenses (les tickets de métro pour le retour des migrants de la manif par exemple) et une nouvelle cagnotte est ouverte https://payname.fr/c/Soutien-aux-campements-du-quai-dAusterlitz
(les deux précédentes cagnottes ont rapporté un total de 2000€, environ la moitié de cette somme a été consacrée à des dépenses alimentaires, la période du ramadan ayant désorganisé la fréquentation des restaurants solidaires; le reste a permis d’acheter des malles, des cadenas, des recharges de téléphone, des vêtements d’enfants, du matériel pour les cours de français – ardoises Velléda, feutres, stylos, cahiers -, et également le nécessaire pour la confection des banderoles pour les manifestations)

Rappel de la situation:

• 300 migrants,essentiellement soudanais, répartis sur 4 campements: des terrains du port autonome, Cité de la mode 34 quai d’Austerlitz (ils y étaient déjà une soixantaine en octobre 2014!), pont Charles de Gaulle, des terrains de la Ville de Paris viaduc et pont d’Austerlitz: sur les quais bas et donc assez invisibles et pas vraiment gênants, d’où l’indifférence des pouvoirs publics
• un collectif de soutien constitué début juin, dans la foulée de l’indignation provoquée par  l’évacuation de La Chapelle et les violences policières
• une évacuation avec hébergements plusieurs fois annoncée (début juin et fin juillet notamment) puis reportée
• des opérateurs de la Ville (Emmaus solidarité et France terre d’asile) plutôt absents
• des pouvoirs publics qui se répartissent les rôles: ville de Paris relativement à l’écoute en juillet ( une délégation du collectif a été reçue le 20 juillet) avec promesse d’une solution rapide. Puis un changement de pied: les autorités disent attendre un jugement d’expulsion, qui devrait être rendu le 11 septembre, suite au référé engagé par la Ville pour les campements sur ses terrains
• des migrants soudanais qui comprennent peu à peu qu’ils doivent devenir visibles pour qu’on s’occupe d’eux: d’où les manifestations
• des arrivées récentes sur le campement notamment de familles et de mineurs isolés, qui rendent la situation humanitaire encore plus compliquée
• des « revendications » des migrants et du collectif inchangées, qui essaient de tenir compte des bavures liées aux évacuations précédentes

… et l’espoir qu’une solution digne soit trouvée pour la mi-septembre