Les élu-es écologistes très inquiets de l’accueil des réfugié-es à Paris

Depuis deux ans, les Parisien-nes ont vu fleurir des grilles et des barrières sous les métros aériens des quartiers Nords-Est de la Ville. Depuis quelques jours, des blocs de pierre ont été déplacés, les couvertures sont enlevées et les distributions de nourriture ont été interdites par la Préfecture dans plusieurs lieux. A Paris, la situation des réfugié-es continue de se tendre. Et ce, malgré l’avancée que fut l’ouverture des deux centres humanitaires qui leur sont dédiés depuis un an à l’initiative de la majorité municipale, impulsés et soutenus par les élu-es écologistes de Paris.

L’espace public ne peut plus être barricadé par des grilles pour éviter de nouveaux campements, il appartient à tou-tes, les Parisien-nes doivent pouvoir en profiter. Si des blocs de pierre doivent être déplacés, il conviendrait de mieux étudier la situation en amont, en prenant en compte les réfugié-es et leur présence autour du centre humanitaire. Il n’est pas possible que la ville de Paris et l’État compliquent une situation déjà extrêmement précaire pour quelque raison que ce soit.

Pour le groupe écologiste, accueillir dignement les réfugié-es et toutes les populations en situation de rue est un devoir moral pour Paris. L’ouverture du centre de la Chapelle ne doit en rien l’exonérer. “Dans l’urgence, nous demandons à la Préfecture de lever l’interdiction sur la distribution de nourriture et l’arrêt des opérations policières qui aboutissent à des confiscations de matériel et de couvertures”, exige David Belliard, co-président du groupe des élu-es écologiste de Paris.

“Il est impensable d’ajouter des obstacles supplémentaires au parcours des réfugié-es déjà extrêmement compliqué. La distribution de nourriture c’est une question de vie ou de mort”, s’indigne enfin Anne Souyris, co-présidente du groupe écologiste de Paris. Et celle-ci de conclure, ”dans la capitale du pays des Droits de l’Homme, les violences anti-migrant-es sur fond de délit de solidarité doivent cesser”.

Depuis le début du mandat, nous avons demandé et nous continuons à demander :

  • la mise en place d’un protocole d’urgence incluant la sécurisation du lieu, l’accès à des conditions sanitaires dignes ainsi qu’aux besoins fondamentaux. Un renforcement des dispositifs d’accès au droit sur et aux abords des campements doit permettre un accompagnement des personnes et une mise à l’abri rapide. Une mise à disposition de lieux protégés pour la distribution de nourriture à proximité des camps et des lieux de stockage pour la logistique humanitaire sont urgents.
  • la solidarité territoriale pour que chaque arrondissement, sans exception, accueille au moins un centre d’hébergement. Les arrondissements les plus riches de la capitale ne doivent pas s’exonérer de l’effort collectif, au détriment des arrondissements périphériques, fortement mis à contribution.
  • la mobilisation du domaine intercalaire de la ville qui rapidement avec peu d’investissement afin de mener à bien les rénovations nécessaires pourraient accueillir de nombreux réfugié-es. En étant inexploité, il coûte chaque année à la Ville environ 8 millions d’euros.

Anne Souyris et David Belliard, co-président-es du groupe écologiste de Paris

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