Le service d’oncologie pédiatrique de Garches ne doit pas fermer !
Des parents d’enfants malades d’un cancer sont en grève de la faim depuis 12 jours pour tenter de sauver le service du docteur Nicole Delépine à Garches (92). Ils ont été évacués dimanche 6 juillet au matin par les CRS qui avaient reçu l’ordre de pénétrer dans l’hôpital et de pourchasser les grévistes de la faim jusque dans la chapelle où ils s’étaient réfugiés.
Ce service de l’AP-HP, rentable, est menacé de fermeture, malgré ses résultats. Il a été installé à Garches en 2004, suite à son déménagement d’Avicennes (93).
Le nouveau plan cancer 2014-2019 prévoit de doubler le nombre de patients inclus dans des essais thérapeutiques. Or, l’inclusion dans des essais thérapeutiques, sans avoir d’abord mis en œuvre des traitements éprouvés, représente une perte de chance de guérison : c’est ce que démontre depuis sa création le service du docteur Delépine et que confirme un rapport de l’IGAS de 2003.
Ces médecins de l’équipe de Garches, les patients et parents d’enfants ayant fréquenté le service dénoncent l’inclusion des patients atteints de cancers dans des essais thérapeutiques sans réelle information alors que cette pratique dangereuse devient de plus en plus souvent la règle suite aux objectifs ambitieux des plans cancer successifs.
Depuis 2004, date à laquelle a été créée l’unité d’oncologie pédiatrique de l’hôpital de Garches, celle-ci subit régulièrement des pertes de moyens et des suppressions de lits. Malgré ces tentatives d’étouffement, des médecins continuent de soigner et sauver des patients parfois considérés comme devant être orientés vers des soins palliatifs dans d’autres services.
Cette situation est purement inacceptable. Depuis près de deux ans aucun médecin n’a été embauché dans ce service pour remplacer les départs, et ce, malgré des candidats motivés. Avec le départ de la docteure Delépine c’est maintenant l’ensemble du service d’oncologie pédiatrique de Garches qui est menacé.
Je souhaite enfin rappeler que, conformément à la directive européenne, l’intérêt collectif au bénéfice de la science ne doit en aucun cas primer sur l’intérêt du patient.
Jacques Boutault, Maire du 2e arrondissement de Paris
Conseiller de Paris (EELV)
COMMUNIQUÉ DE PRESSE, Paris, le 7 juillet 2014