Évacuation du bidonville Rroms : Une décision violente qui ne règle rien !
Ce matin, à la suite de l’évacuation du bidonville Rroms de la porte de la Chapelle, seule une poignée de familles a été hébergée : 19 adultes et 18 enfants selon la préfecture d’Île-de-France alors qu’hier encore une centaine de personnes étaient présentes sur le campement.
Entre certain-es habitant-es du bidonville qui dénoncent les conditions de l’opération, assurant que des policiers leur ont demandé de quitter les lieux sans proposition d’hébergement, et d’autres ayant préféré partir avant l’évacuation pour rejoindre d’autres bidonvilles en Île-de-France, on ne peut que constater que cette mesure est inefficace voire contre-productive.
“Malgré les mises en garde de notre groupe et des associations présentes sur place, nous sommes mis au pied du mur. Pourtant, l’expulsion de ce matin constitue une véritable mise en danger de ces familles, constamment déracinées, à chaque fois un peu plus en déshérence et dont la scolarisation des enfants est sans cesse remise en question”, s’indigne Anne Souyris, co-présidente du groupe écologiste de Paris. “Les diagnostics sociaux exigés par la loi sont encore bien en deçà de la réalité propre à chaque situation, aboutissant ainsi, qui plus est, à des solutions d’hébergement inadaptées.
Évidemment la situation de ces familles dans les bidonvilles était inacceptable. “C’est pour cette raison que nous avons déposé un vœu adopté lors du dernier Conseil de Paris, demandant que les 600 personnes qui vivaient dans ce camps soient, préalablement à toute opération, logées dignement en fonction de leur projet de vie et de l’intégration scolaire des enfants”, rappelle David Belliard, co-président des élu-es écologistes de Paris.
Les propositions d’habitats concertés portés par les associations de soutien doivent rapidement être mise à l’étude, des mises à disposition de logements sociaux en habitat diffus ainsi que des foyers d’insertion si besoin. Ces nouveaux dispositifs expérimentaux sont les seuls qui pourront mettre fin au cercle vicieux des expulsions / reconstitutions de bidonvilles.
Anne Souyris et David Belliard, co-président-es du groupe écologiste de Paris