Être écologistes, (re)penser le collectif

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Chez les écologistes, nous regardons ensemble vers l’avenir, un avenir que l’on veut construire comme partagé. Le hic, est que certain-es prennent des Delta planes, d’autres forgent des escaliers dans la roche abrupte, et d’autres sautent littéralement dans le vide, pensant savoir voler.

A la différence de la majeure partie des partis politiques (français au moins), EELV ne croit pas en « la personne providentielle » et considère le parti comme un outil de lutte collective.

Comme le système français ne permet pas de penser autrement qu’en termes de personnalisation du pouvoir, Ve République oblige, le parti s’est doté d’instances collectives pour correspondre à nos aspirations mais également de représentant-es visibles pour répondre au jeu médiatique.

De fait, chez EELV, la personne qui est à la tête (du parti, d’une région, d’un groupe local) peut être dans la ligne du parti, mais elle ne la fait pas seule. Ce sont bien les collectifs qui agissent, débattent et actent (qu’on les appelle motions, courants ou  think tanks) : ce sont leurs propositions, leurs actions, qui permettent aux Secrétaires (quelque soit leur niveau) de mettre en musique la somme des propositions faites.

L’écologie politique n’a jamais été et ne sera probablement jamais le fruit des réflexions d’une seule personne. Ce sont ses militantes et militants, nous, qui la constituons et la construisons chaque jour, l’enrichissant de nos expérience et de nos différences, allant chercher ailleurs des idées et des personnes susceptibles de porter la contradiction qui nous permet de nous remettre en question et de, toujours, évoluer.

C’est ce fonctionnement, loin des logiques binaires, qui nous définit et qui, dans l’opinion publique, donne l’impression que nous ne pouvons avancer “dans le costume des autres”.
C’est notre faiblesse médiatique. C’est aussi et surtout notre force politique.

Ceci étant posé, il serait lâche de faire comme si le départ d’Emmanuelle Cosse (après ceux, retentissants, de Jean-Vincent Placé ou François de Rugy) n’affectait pas le parti dans lequel nous évoluons et ne nous affectait pas. Mais il est important, aussi, de re-contextualiser ce départ d’une élu-es de Paris au Conseil Régional dans un contexte politique plus global.

Depuis 2 ans, au niveau National, Valls et Hollande mettent en place une stratégie de domination politique visant à faire taire toute voix discordante. Et il n’est pas étonnant dans ce contexte de lire le premier ministre raconter qu’Emmanuelle Cosse s’est elle-même portée candidate, des semaines avant que le remaniement soit annoncé. Que ce soit vrai ou non important peu : la campagne de déstabilisation des écologistes, dont l’objet consiste à nous faire passer pour des obsessionnel-les du pouvoir, prêt-es à tout pour quelques miettes, bat son plein.

Les idées écologistes n’ont jamais été aussi fortes dans la société, ou du moins aussi bien appréhendées au niveau territorial, comme en Régions ou dans les villes, Paris en est un très bel exemple, et c’est probablement ce qui conduit une partie du PS à suivre cette ligne. Nous devons aujourd’hui passer à la vitesse supérieure. Car si la pression à nous détruire est si forte, c’est peut-être que nous avons encore la possibilité de gagner la bataille des idées… et celle de la révolution politique.

Les idées écolo n’ont jamais été aussi fortes et pourtant nous n’avons jamais, en interne, si peu assumé la politisation de nos idées, basculant d’un projet électoral à un autre, d’un accord à un autre, basculant d’une entrée au gouvernement à sa sortie sans en faire l’analyse et la critique, laissant se développer le terreau des frustrations et le levain des ambitions personnelles. Basculant aussi d’une personne à une autre dans des désignations de candidat-es aussi fantoches que programmées à être immédiatement obsolètes, comme l’histoire nous l’a montré.

La politique, c’est la vie de la citée au sens strict, mais c’est aussi une vision de la société, à long terme. Or nous avons, pour travailler à cela, un Congrès à construire. Sans affrontements stériles de personnes mais sans hypocrisies sur le fond, sur nos engagements, nos valeurs et nos idées.

Alors à chacun-e d’entre vous qui nous écrit pour nous dire sa déception, sa rage et son dégout nous répondons que face au délitement de la politique et au choix de l’individuel au détriment du collectif, il est grand temps d’avoir le courage de prendre les choses en mains. Plus que jamais, nous devons avancer, en réalistes utopistes. Ce projet, cette construction, commence aujourd’hui.

Pour nous comme pour vous, au final, le départ d’Emma ne change pas grand-chose aux combats que nous avons à mener. A nous de le prouver, ensemble.

Le Bureau Exécutif d’Europe Écologie les Verts Paris
Marco DI GIUSTO et Sandra REGOL : secrétaires départementaux
Frédéric BENHAIM : secrétaire parisien adjoint chargé des relations avec les métropoles européennes et le Parti Vert Européen
Geneviève LARDY : chargée de l’animation des groupes locaux parisiens.
Matthieu PONCHEL : chargé de l’accueil des nouveaux adhérents en liens avec les groupes locaux parisiens
Fatima AOUTIA : co-trésorière chargée du lien avec les groupes locaux.
Quentin PICQUENOT : chargé des élections, des relations avec les élu/es et du suivi de l’accord de mandature
Gaëlle DELAMARRE, porte-parole chargée de la mobilisation militante et de l’équité entre arrondissement
Pierre-Yves JOURDAIN : porte-parole chargé des relations avec les autres partis politiques
Sarah LAFFON : chargée de la formation militante et de la métropole du grand Paris
Marius BASTY : co-trésorier chargé du suivi des adhérents et de la coopérative
Opale CRIVELLO : chargée des relations avec le monde associatif et de l’accueil des nouveaux adhérents
Olivier LAFOND : chargé de la mobilisation, des campagnes et des actions militantes
Claire GROVER :  chargée du lien avec les mouvements sociaux

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