Big Brother s’empare de la métropole parisienne

PARIS, 22 déc 2010 (AFP) – Les deux présidents du groupe Europe Ecologie-Les verts (EELV) du Conseil de Paris ont vivement critiqué mercredi le développement du plan de vidéosurveillance de la capitale, accusant l’UMP et le PS d’être « traversés par une frénésie sécuritaire ».

Dans un billet intitulé « Big Brother s’empare de la métropole parisienne », Sylvain Garel et Danielle Fournier constatent que « depuis une dizaine d’années, une frénésie sécuritaire traverse l’UMP et des pans entiers du PS, au sommet de l’Etat comme dans les collectivités locales ».

« L’électrochoc se transmet à coup +d’innovations+ dangereuses au coût exorbitant: Taser, Flashball et caméras liberticides notamment », disent les élus parisiens.

Ils affirment que le plan de vidéosurveillance de Paris, « évalué au prix mirobolant de 200 millions d’euros, est actuellement mis sur pied en catimini, en pleine période de fêtes ».

« Des policiers prennent le contrôle de 13.000 caméras nichées dans les rues, le métro, les gares, les commerces, les musées, les salles de spectacle. Big Brother tisse sa toile partout dans la capitale dans la plus grande opacité », ajoutent-ils, citant des chiffres parus lundi dans Le Figaro.

A Paris, « la préfecture de police versera un loyer annuel de 15,5 millions d’euros pendant quinze ans aux deux sociétés privées chargées de la vidéosurveillance. Au même prix, la Ville pourrait embaucher plusieurs centaines d’éducateurs spécialisés et de correspondants de nuit », s’indignent-ils.

Une disposition de la loi sur la sécurité intérieure Loppsi 2 adoptée le 15 décembre stipule que des sociétés privées pourront visionner grâce à leurs caméras de surveillance une partie de l’espace public.

En novembre 2009, le Conseil de Paris avait voté, sans les voix des Verts et du PCF/PG, l’extension du plan de vidéoprotection de la préfecture de police pour la capitale, prévoyant d’ici à 2011, 1.000 nouvelles caméras dans les rues.

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