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Expulsion du squat « 5 étoiles » à Lille :
EELV dénonce le cynisme du Préfet du Nord
EELV Lille dénonce l’opération policière menée le 4 juin par le Préfet du Nord pour démanteler le squat du « 5 étoiles » de la rue de Valenciennes à Lille.
Le Préfet peut se targuer d’avoir appliqué une décision du TGI de Lille de juillet 2018, mais il a surtout adressé un bras d’honneur à la Justice en procédant à cette évacuation 48 h avant le délibéré du Juge de l’Exécution qui devait se prononcer sur de nouveaux délais.
Le choix de procéder à cette opération en période de rupture du jeûne du Ramadan, et sans que les associations puissent prendre contact avec les personnes avec lesquelles elles étaient en train de constituer un dossier de régularisation témoigne pour le moins d’une absence totale d’humanité.
Le choix d’une répression collective a une nouvelle fois pris le pas sur la concertation et sur la prise en compte de la situation individuelle et humaine de ces réfugiés.
Pendant des mois ni le Préfet du Nord ni le Président du Département du Nord ne se sont préoccupé des conditions de vie indignes de ces migrants et des jeunes mineurs, ils n’ont pas respecté les exigences du Tribunal Administratif et du Conseil d’Etat que des conditions sanitaires plus dignes soient mises en œuvre sur le site ou la prise en charge des jeunes réfugiés. Mais, faisant preuve d’un certain cynisme, le Préfet en prend prétexte aujourd’hui pour justifier une évacuation brutale et sans espoir d’insertion pour les personnes concernées. Ces mêmes personnes qui avaient pu pour certaines, grâce à la mobilisation et au soutien des associations, entamer des démarches, accéder à un enseignement ou une formation : ce sont autant de parcours interrompus brutalement.
Aujourd’hui plusieurs dizaines d’habitants du squat qui l’ont quitté avant l’évacuation errent dans les rues de Lille, dans des conditions encore plus précaires. Les personnes qui étaient sur place hier matin ont été orientées sans concertation vers des destinations qui n’ont pas été communiquées aux associations : centres de rétention de Coquelles et de Lesquin, centres d’hébergements dans le Nord, le Pas de Calais ?
EELV demande à la Préfecture d’informer les associations qui les accompagnaient sur le sort individuel et collectif qui a été réservé aux personnes évacuées hier.
Et EELV demande à la Ville de Lille et au Département du Nord de prendre enfin les dispositions matérielles nécessaires pour accueillir les réfugiés dans des conditions dignes. Il existe à Lille des bâtiments qui peuvent être réquisitionnés, nous devons et pouvons mobiliser des moyens pour offrir des repas chauds et des conditions sanitaires respectables, et ne pas entraver le travail mené par les associations qui sont aujourd’hui les seules garantes des droits humains des réfugiés et autres personnes à la rue à Lille.
Dominique Plancke et Charlotte Talpaert, porte-parole du groupe
Julie Nicolas et Maroin Dandachi, secrétaires du groupe