Une reprise en main de la gestion de l’eau à Lille.

Le nom même de notre ville, Lille, découle du vieux français l’Isle, qui signifie l’île, puisque la ville a été initialement fondée sur une île de marécages. La gestion des eaux est donc un travail fondamental sur notre territoire. Au fil de l’histoire, l’eau a été repoussée hors de la ville, et aujourd’hui, l’enjeu majeur porte sur la revalorisation de l’eau dans la ville. Depuis plusieurs semaines, vous avez pu constater que des travaux étaient en cours au niveau du boulevard de la Liberté : cette opération d’évacuation des eaux d’exhaure est l’une des facettes du Schéma Directeur des Eaux de Lille, projet qui vise à repenser la gestion de l’eau.

Le Palais des Beaux Arts à Lille sous l’eau, ou presque.

Rénové en 1991 par Pierre Mauroy, le Palais des Beaux Arts s’est vu doté de plusieurs bâtiments nouveaux, mais également de salles souterraines qui accueillent désormais les expositions temporaires. Problème : ces salles présentaient des risques d’inondation. Deux solutions ont alors été envisagées :

  • Réaliser un cuvelage (isolation hydraulique des salles) : investissements coûteux mais fonctionnement plus rentable sur le long terme
  • Mettre en place un système de pompage (en dessous des salles) : investissement moins cher mais fonctionnement plus coûteux sur le long terme.

En 1997, c’est le système de pompage qui a été choisi, et il a, jusqu’à l’heure actuelle, induit des coûts conséquents de consommation d’électricité et de maintenance (les pompes fonctionnaient jour et nuit). L’eau était alors rejetée au niveau du Quai du Wault.

En 2002, une canalisation se rompt, un problème de siphon met à mal ce système de pompage, les eaux du Palais des Beaux Arts sont alors rejetées dans les égouts à hauteur de 150 000m3 par an, ce qui augmentent encore les coûts de fonctionnement liés à ce système. En effet, d’une part, cette eau, pourtant propre, était épurée (en outre, il fallait également amener cette eau jusqu’à la station d’épuration de Marquette-Les-Lille), d’autre part, il est plus facile de gérer une pollution concentrée, la dilution de cette pollution avait donc un impact sur le de traitement des eaux usagées.

Ainsi, depuis 2002, le traitement des eaux en provenance du Palais des Beaux Arts avait un coût estimé à 1,5 millions d’euros par an.

En finir avec le gaspillage d’une ressource rare et précieuse.

En 2008, prenant connaissance de ce gaspillage, financier d’une part, et liée à une ressource rare : l’eau, Cyrille Pradal, élu EELV s’est saisi du dossier dans le cadre de sa délégation « Economie d’eau ». Son projet de rénovation de l’évacuation des eaux du Palais des Beaux Arts s’est axé sur trois points :

  • 1 : Economique : les travaux, estimés à 850 000 euros seront amortis en 7 mois.
  • 2 : Ecologique : cette eau, propre, est destinée à alimenter le Quai du Wault, la Deûle, mais aussi, à termes, directement les fossés de la citadelle, jusqu’ici alimentés par les eaux de la Deûle uniquement, de moins bonne qualité. Le projet aura donc un impact positif sur la faune et la flore, sur la biodiversité.
  • 3 : Global : ces travaux s’inscrivent dans un projet global de réflexion et de création autour du rapport à l’eau dans son ensemble : comment revaloriser l’eau dans la ville ?

Recréer un lien entre l’Homme, la ville et l’eau.

Cette opération de gestion des eaux du Palais des Beaux Arts entre dans le cadre du Schéma Directeur des Eaux de Lille. Ce document, dédié à la protection et la valorisation de l’eau dans la globalité de son cycle sur le territoire Lillois, encadre ainsi le Plan Bleu mis en place par la Ville qui vise à réhabiliter les voies d’eau.

La métropole lilloise a tout à gagner à fonder son développement sur la réhabilitation de ses voies d’eau. Celles-ci ont d’ailleurs déterminé le peuplement humain, la création des villes et leur expansion. Voies de communication par excellence, elles ont stimulé les échanges, facilité le transport et contribué à la vitalité de l’économie, notamment après la révolution industrielle.

Négligés en raison de la priorité accordée au réseau national dans les années 1960, ces cours d’eau conservent cependant tous leurs atouts pour peu qu’ils soient curés, réhabilités et régulièrement entretenus. Ils retrouvent alors leur vocation d’axes structurants du territoire.

Pour mener à bien ce chantier de gestion de l’eau sur le territoire, il faut aborder l’eau sous toutes ses richesses (l’eau comme infrastructure de transport, comme source de loisirs, de culture, comme source de vie également) mais également sous l’angle des défis qu’elle soulève (l’eau comme danger (inondations), l’eau comme bien rare et vital, l’eau comme un vaste projet qui implique une coordination des différents acteurs du territoire). Une vision globale et transversale qui permettra de protéger, d’économiser et de valoriser cette ressource rare qui fait la richesse de la Ville de Lille.

EELV participera également aux trois demi-journées de débat organisées par Lille-Métropole en prévision de l’échéance du contrat de délégation du service public de distribution de l’eau afin d’obtenir le retour en régie publique sur la Communauté Urbaine. Plus d’information ici.

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