Conseil municipal du 21 novembre 2011 – Du budget au contexte

Comme à l’accoutumée, le conseil municipal de novembre a été marqué par le débat d’orientations budgétaires. Traditionnel peut-être, mais dans un contexte qui n’est pas anodin. Rigueur budgétaire de l’Etat, effets sociaux d’une crise d’abord financière, et rapport désormais requis sur le développement durable : ces éléments dessinaient le cadre singulier de ce débat.

Lise Daleux a pointé les priorités pour le groupe des élus EELV, en rappelant combien les options politiques déterminent les arbitrages budgétaires. Cyrille Pradal a ensuite commenté le bilan en matière de développement durable, désormais associé au débat d’orientations budgétaires.

Philippe Tostain a présenté pour la 4e fois le bilan annuel du Plan Climat Lillois, mis en œuvre volontairement par la Ville dès 2008. Ce plan va s’étendre dès 2012 sur un périmètre élargi (au delà des bâtiments et services municipaux) – comme le dicte la loi Grenelle 2.

Marie-Pierre Bresson a rendu compte d’une mission à Naplouse et de sa participation aux assises de la coopération franco-israélienne à Haifa.

Vous pouvez voir et écouter le conseil en différé sur le site de la mairie. Un menu à droite vous permet d’accéder plus directement aux sujets qui vous intéressent.

 

 

Intervention de Lise Daleux au nom du groupe des élus EELV dans le cadre du débat d’orientations budgétaires.

 

Mme le Maire, Mes chers collègues,

Comme le rappelait Mr de Saintignon dans sa présentation, notre politique budgétaire doit se préoccuper avant tout de la qualité de vie des lillois et en particulier des plus démunis face à la crise, et nous devons veiller particulièrement à ne laisser personne en chemin.

C’est notre responsabilité d’élus, d’avoir cette vision humaniste dans la gestion des affaires publiques. Et dans ce contexte, le rôle des collectivités contrairement à ce que dit la droite, c’est avant tout de veiller au maintien du service public en rappelant l’état à ses devoirs, plutôt que venir le soutenir dans sa politique de désengagement. Un désengagement qui aujourd’hui on le sait ne va qu’aux plus riches.

La fiscalité n’est pas une manne ou un effet d’aubaine pour la chose publique comme le prétend la droite, elle permet au contraire une vision responsable du partage des richesses, et particulièrement en cette période ou les écarts se creusent toujours plus entre les riches et les pauvres. Notre conception à nous du changement repose d’abord sur la répartition des richesses au profit de l’intérêt général et la collectivité a cette responsabilité de rétablir l’équité entre ces concitoyens notamment et principalement en organisant un service public de qualité accessible à tous .Et sur ce point la fiscalité est bel et bien l’outil du politique, au service des lillois. Le modèle de société porté par la droite au pouvoir répond aux pressions des puissances financières, économiques et industrielles. Pour notre groupe, je le dis ce soir à l’occasion de la présentation du débat d’orientations budgétaires, notre nouvel âge à nous, c’est d’engager une réforme fiscale ambitieuse et solidaire. Mais c’est aussi savoir s’adapter et réorienter ses choix si nécessaires.

Nous avions expliqué dès 2009 que la Ville devrait procéder à des ajustements sur son programme car la crise financière nous obligeait déjà à repenser nos priorités. Aujourd’hui, des choix difficiles sont à opérer au vu de la situation économique de plus en plus préoccupante :

- Explosion du déficit public, renforcée par la spéculation sur la dette,
- Chômage en hausse,
- Menace sur la monnaie.

Dans ce contexte , nous prenons acte des orientations budgétaires de la Ville, qui ont fait l’objet d’un travail attentif des services et des élus au sein des délégations.

Car il nous faut investir pour l’avenir des lillois tout en préservant leur quotidien.

Aussi, considérant le plan bleu, nous ne pouvons qu’approuver le report d’un tel chantier compte tenu des urgences sociales et environnementales. C’est en revanche un regard vigilant que nous portons sur la finalisation du projet du zoo d’ici la fin du mandat afin qu’ils soit réellement construit dans le prochain. Car ce projet mérite d’être regardé à l’aune de son impact environnemental, éducatif et économique.

Et en investissement nous nous félicitons d’avoir contribué à préserver des créations d’équipements publics aussi nécessaires que les crèches fortes d’une offre éducative, et autres équipements culturels et sportifs indispensables à l’épanouissement , l’ouverture au monde, la socialisation et qui seront accessibles à tous les lillois.

A propos des dépenses, n’oublions pas que notre ville est un acteur fondamental pour faire face à la crise : parce que, grâce à la commande publique, elle soutient l’économie ; mais aussi parce que la situation sociale entraîne de plus en plus de demandes et d’attentes de la part de la population, et là aussi, la ville joue le rôle d’amortisseur des politiques antisociales du gouvernement.

Venons-en maintenant aux recettes.

Nous sommes bien évidemment partisans d’une posture plus égalitaire avec comme c’est le cas pour 2012, la révision de certains tarifs, comme ceux des cantines pour les ménages les plus aisés. Nous saluons là un engagement responsable que nous appelions de nos voeux depuis longtemps.

Coté recettes toujours, il nous faut rappeler encore l’importance de la lutte contre tous les gaspillages et la mettre en perspective des gains économiques et environnementaux à réaliser. Nous devons donc lutter contre le gaspillage de nourriture dans les cantines par exemple, mais aussi contre le gaspillage énergétique dans les équipements publics, cette dernière politique est déjà bien engagée à ce jour, mon collègue Philippe Tostain en parlera tout à l’heure.

En revanche nous contestons toujours l’impôt du pauvre prélevé via le Casino, c’est pourquoi nous voterons contre le rapport du délégataire qui nous est présenté aujourd’hui. Rappelons aussi, à toutes fins utiles, que les recettes du Casino sont beaucoup moins élevées que prévu.

Enfin et pour conclure, dans les arbitrages qui suivront le débat d’orientations budgétaires nous serons particulièrement vigilants à l’avènement du bio promis pour ce mandat dans l’alimentation des enfants, tant on sait les enjeux liés à la santé et au soutien à la filière agricole locale.

Le soutien aux actions sociales et éducatives revêt également une importance particulière pour nous, tout comme le soutien à la filière associative.

Je le redis, l’essentiel est d’investir pour l’avenir des lillois tout en préservant leur quotidien. Nous approuvons donc les orientations qui nous sont proposées aujourd’hui, tout en restant particulièrement vigilants sur le fait que les actions en faveur de l’environnement ne deviennent la variable d’un budget contraint. Au contraire, écologie rime avec économie. J’en profite donc pour passer la parole à mon collègue Cyrille Pradal, qui commentera pour le groupe le rapport sur la situation en matière de développement durable de notre Ville.

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