EuroNaplouse: un réseau de collectivités européennes au service de la paix et du dialogue
Marie-Pierre Bresson est intervenue dans le cadre d’une session consacrée à la question : « Que pouvons-nous faire en Europe ? Comment mieux nous organiser pour mieux faire ? »
« Lille entretient des relations avec des collectivités d’Israël (Safed, Haïfa) et de Palestine (Naplouse). Ces relations sont alimentées par des projets concrets de coopération décentralisée avec Naplouse (santé, éducation, enseignement supérieur, culture, aide à la création d’entreprise) et des partenariats avec Israël (santé et village international des enfants).
La coopération Lille/Naplouse/Safed/Haàfa est absolument essentielle pour la construction de la paix et le développement de la région, mais elle est insuffisante car elle manque de visibilité. Notre capacité s’en trouve réduite d’autant, d’où la nécessité :
-D’avoir une plus grande cohérence avec les autres actions menées sur le terrain.
-De faire remonter aux échelles supra (Etat, Europe) les attentes de nos concitoyens par rapport au conflit et à l’urgence d’une paix juste et durable.
Dés lors, s’impose la nécessité de travailler en réseau :
- au niveau français dans le cadre de CUF
- au niveau européen avec le COEPPO
- et nous sommes à l’initiative d’un très récent rapprochement avec les autres collectivités partenaires de Naplouse en vue de constituer un réseau informel Euronaplouse. Il rassemble les villes de Naples, Stavanger, Dundee et Lille et les régions Campanie et Toscane.
Travailler en réseau présente plusieurs avantages :
- S’informer mutuellement des relations et projets bilatéraux menés par chacun
- Mutualiser les actions et les moyens
- Favoriser le rapprochement entre la ville de Naplouse et les villes israéliennes partenaires de collectivités européennes en question.
- Favoriser les liens entre les associations locales de solidarité dans les villes européennes
- Agir ensemble auprès des Etats membres et de l’Union Européenne afin de les sensibiliser à la situation de Naplouse.
Notre motivation principale est de contribuer à faire émerger une opinion publique européenne qui exerce une pression démocratique sur la question de la paix au Proche-Orient et sur l’urgence d’une paix juste et durable, en assumant les responsabilités des Européens dans le drame que connaît la région. Il s’agit d’une question politique qui exige une réponse politique, ce qui est particulièrement pertinent dans le contexte des prochaines élections au Parlement européen.
Tout ceci évidemment en vue de l’amélioration de la condition des populations du Proche-Orient, mais également afin de contribuer à instaurer un climat plus serein dans nos villes qui connaissent, au moins pour les plus grandes d’entre elles, les conséquences de ce conflit (tensions).
Pour faire écho aux propos du maire de Bethléem, je voudrais revenir sur l’impression que m’a laissée Naplouse lors de mon séjour en juin : malgré les check points qui l’étranglent, malgré l’enfermement qui la ruinent, Naplouse fait preuve d’une grande vitalité et elle a tout pour se développer : des hommes, des femmes, des enfants, des ingénieurs, des agriculteurs, des étudiants, des artistes, des entrepreneurs…elle dispose d’un environnement naturel magnifique et d’un patrimoine architectural remarquable, sa population fait preuve d’un sens de l’hospitalité très généreux : il ne lui manque rien que la paix.
Nous pouvons mobiliser des millions de dollars pour l’aide humanitaire, mais nous devons aussi mobiliser l’opinion publique européenne pour la paix. Et comme la paix se partage, la paix pour Naplouse, c’est aussi la paix pour Safed et Haïfa. »