Irrigation : respecter le moratoire et la concertation

Niort, le 8 janvier 2013

Europe Écologie Les Verts réagit aux propos de Jean-Luc Pousse, président des irrigants de la Vienne qui s’insurge contre les contraintes liées à l’irrigation (art. NR du 8 janvier 2013), et à ceux de Pierre Baron, chargé de mission pour les Coop de France Poitou-Charentes qui promeut le projet Irrigo de création de 23 bassines supplémentaires dans le bassin de la Sèvre Niortaise (art. CO du 8 janvier 2013).

Le programme Irrigo doit se soumettre au moratoire mis en place récemment par Delphine Batho. L’eau, ressource commune précieuse, ne doit plus être utilisée sans un minimum de contraintes. L’irrigation, consommatrice de grandes quantités, doit nécessairement tenir compte des politiques de prévention et de protection des ressources de nos territoires.

Aujourd’hui, une mission parlementaire effectuée dans la concertation avec l’ensemble des acteurs concernés (associations environnementales, agriculteurs, collectivités territoriales, représentants de l’État…) analyse les solutions pour assurer une gestion quantitative de l’eau qui réponde à la fois aux attentes des agriculteurs et à la nécessité de préserver l’environnement. Il est donc fondamental de respecter ce moratoire et d’attendre les recommandations et diagnostics de cette étude.

Europe Écologie Les Verts rappelle que la création de bassines de retenues d’eau a un impact néfaste sur plusieurs plans :
– Sur un plan économique : L’argent du contribuable ne peut plus participer au financement d’ouvrages privés qui bénéficient à une minorité. En effet, ces bassines sont essentiellement financées par l’agence de l’eau, via les redevances qui figurent sur les factures d’eau que nous payons.
– Sur un plan écologique : Malgré les pluies de ces dernières semaines, les débits de cet été et de l’automne ont été très en dessous du minimum nécessaire à une bonne vie aquatique. Or, ces retenues ne sont pas remplies uniquement par de l’eau de pluie mais aussi par des prélèvements dans les nappes aquifères et donc par des réserves qui alimentent les cours d’eau.
– Sur un plan social : L’irrigation par des bassines artificielles est partie prenante d’un système agricole intensif dont les petits paysans sont les premières victimes. Serait-il normal qu’une minorité s’approprie la ressource en eau et la gère comme elle l’entend ? Comment partager équitablement si des quantités aussi vastes que celles prévues par IRRIGO (47 millions de m3 sur 200 réserves en Poitou-Charentes) sont réservées à l’irrigation ?

Le développement de l’agriculture intensive est irresponsable et inéquitable, pour les finances publiques comme pour les milieux naturels et l’avenir des territoires ruraux.

Europe Écologie Les Verts préconise une irrigation minimale de sécurisation, notamment pour les éleveurs et le maraîchage et l’abandon progressif de l’irrigation intensive destinée à l’exportation de céréales. Elle souhaite que la nouvelle Politique Agricole Commune revoit radicalement l’orientation poursuivie ces dernières années.

Véronique Massonneau, Députée EELV de la Vienne
Didier Coupeau, secrétaire régional EELV tél : 06 37 64 66 99
Serge Morin, élu EELV au Conseil régional, tél. 06 71 48 89 24

Remonter