Intervention sur le PADD
Par Jean-Marc Soubeste
Le Plan d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) est un document exprimant les objectifs et les projets de la collectivité en matière d’urbanisme, de logement, de déplacement, de développement économique et social ou encore de mise en valeur des espaces naturels à l’échelle de 10 à 20 ans.
Structuré et concis, il doit donner une information claire aux habitants sur le projet territorial de la collectivité. Ses orientations générales servent de base à l’élaboration du dispositif réglementaire du Plan Local d’Urbanisme (PLU).
Le Projet d’aménagement et de développement durable est donc un document important, éminemment politique puisqu’il décrit l’évolution que nous voulons pour notre agglomération en matière d’habitat, de mobilité, d’urbanisme, d’environnement, d’activités économiques.
Sans débattre de tous les points abordés, les élus écologistes souhaitent vous faire part de quelques réflexions à son sujet.
Nous voulons, en premier lieu, saluer le travail de fond qui a été effectué au sein des multiples comités de pilotage thématiques, réunis à de nombreuses reprises à l’échelle de la CDA.
Ensuite, dire notre notre satisfaction de voir inscrites dans ce document des ambitions fortes, qui nous tiennent à cœur en tant qu’ écologistes et nous semblent incontournables pour construire un territoire d’avenir.
-
diminuer de manière importante des rejets d CO2 et permettre le développement d’une agriculture biologique.
-
limiter le mitage des terres agricoles.
-
faire des transports collectifs , du vélo et de la marche, les modes majoritaires pour les déplacements dans notre agglomération.
-
favoriser le haut débit par un maillage plus serré du territoire.
-
produire du biogaz avec des petites unités de production.
-
intensifier l’habitat dans les cœurs de bourg et de première couronne urbaine.
Cette satisfaction ne nous empêche pas d’avoir un regard critique et d’émettre un certain nombre d’observations :
Tout d’abord certaines contradictions apparaissent :
Les orientations doivent être réalistes : or, en particulier en terme de mobilité, compte tenu des contraintes financières actuelles et futures, mettre en œuvre des orientations routières structurantes de type rocade ou boulevards et dans le même temps, impulser le développement des transports collectifs et des modes de déplacements actifs semble peu réaliste. Il faut choisir !
De même, comment réaliser le boulevard des Cottes mailles et préserver les zones humides ?
Autre exemple, parler de qualité de vie, de santé, de cohabitation ville/campagne sans avoir clairement pour orientation l’évolution du modèle agricole nous semble incohérent.
Enfin, au delà de ces contradictions, c’est l‘imprécision de certaines orientations de ce PADD qui nous gêne:
La question de la maîtrise foncière :
il nous semble nécessaire d’être plus affirmé dans la nécessité d’avoir une politique forte de protection des espaces agricoles afin de maintenir et développer une agriculture péri-urbaine.
Citez par exemple les PAEN, périmètre de mise en valeur des espaces agricoles et naturels, comme outils à mettre en œuvre.
Autre question essentielle, celle de l’eau :
le réchauffement climatique nous impose de définir une meilleure gestion de la ressource tant d’un point de vue qualitatif que quantitatif. Pourquoi ne pas inscrire dans le PADD, la nécessité d’encourager des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et de la biodiversité au lieu d’écrire simplement » conforter l’agriculture, soutenir et maintenir les exploitations en place pour que toutes les formes d’agriculture co existent. » ?
Au final, nous considérons qu’il est de notre responsabilité collective d’affirmer davantage dans ce document une orientation transversale :
celle d’un territoire en transition vers un autre modèle de développement, plus sobre en consommation de terres agricoles, plus efficace dans la gestion de ses ressources, plus autonome en énergie et davantage centré sur la qualité de vie de sa population.
Ce sera, compte tenu de sa place centrale entre les deux métropoles de Nantes et de Bordeaux, la force et l’identité de notre territoire.