Suite à la fuite de tritium : Un rapport accablant pour la centrale de Civaux

Vienne – Nucléaire
article Baptiste Bize – Nouvel République du 24/01/12

Un rapport accablant pour la centrale de Civaux

24/01/2012 05:46

L’autorité de sûreté nucléaire dénonce les négligences d’EDF dans le stockage des effluents radioactifs et dans la gestion de la contamination au tritium.

Le rapport de l’ASN pointe du doigt les défauts d’étanchéité du bassin de rétention.

Pour aller plus loin : Du réservoir à la nappe phréatique

La direction de la centrale nucléaire de Civaux n’a pas fini de tirer les leçons de la fuite de tritium qui a pollué la nappe phréatique située sous ses installations. Moins d’une semaine après sa visite d’inspection, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a publié un rapport accablant, hier après-midi (téléchargez-le en cliquant ici). Cette « lettre de suite » met non seulement en évidence une double défaillance du dispositif de stockage des effluents radioactifs (lire ci-dessous) mais aussi les réactions inadaptées d’EDF qui a négligé une première alerte et exposé ses agents à une éventuelle contamination.

« Les inspecteurs ont constaté que, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de la capacité de rétention, des fissures sont présentes dans le béton, dont certaines ont manifestement fait l’objet d’une réparation d’étanchéité à l’aide de mastics ou de gels de silicone. Ils ont également relevé que le revêtement armé […] présente de nombreux faïençages, écaillages, cloques », écrit l’ASN en rappelant que « le tritium est un radionucléide de petite taille, extrêmement mobile et capable de traverser des matériaux divers, dont le béton brut ». Le rapport précise qu’un agent avait remarqué une présence anormalement élevée de tritium dans des effluents de la rétention (de l’ordre de 1.500 Bequerel par litre) dès le 3 janvier. Il avait aussi établi l’existence d’une fissure dans le bassin de rétention. « Sachant qu’un prélèvement dans la nappe serait effectué le lendemain, il n’a cependant pas jugé nécessaire de demander une analyse prioritaire de ce dernier, car la charge de travail des équipes du laboratoire de surveillance environnementale lui apparaissait très importante », déplore l’ASN.

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