Stéphane Gatignon : je cesse la grève de la faim

Mesdames, Messieurs, Chers amis,

Je me suis mis en grève de la faim il y a maintenant six jours. Cette action était destinée à ce que les communes les plus fragiles financièrement comme Sevran obtiennent les moyens d’avoir un budget digne de ce nom. C’était mon devoir de maire et d’élu local que d’engager cette action pour rompre le silence dans lequel étaient plongées les communes les plus en difficulté de notre pays.

Il y a urgence. La crise entraîne nos communes dans une spirale d’endettement et de baisse des ressources. Pour Sevran, il s’agissait de combler un déficit structurel de 5 millions d’euros et de récupérer les 4,7 millions d’euros dus par l’ANRU. Ce déficit structurel interdisait l’accès aux emprunts nécessaires au paiement des entreprises travaillant pour la ville. Cette situation risquait d’entraîner des fermetures de PME et de condamner au chômage des dizaines et des dizaines de salariés. Elle rendait impossible la poursuite du renouveau de notre commune.

Aujourd’hui jeudi 15 novembre, j’ai décidé de cesser la grève de la faim.

L’intervention du Président de la République, lors de sa conférence de presse du 13 novembre, a permis de jeter les bases d’un travail fructueux avec le gouvernement. J’ai été touché par le respect et l’attention que François Hollande a manifesté pour les banlieues.
Le Premier Ministre, la ministre à l’Egalité des territoires et le ministre de la Ville m’ont transmis les mesures qu’ils préconisaient. J’ai accepté ce compromis.

1/ Face à ma demande de création d’un fonds d’urgence pour les villes les plus fragiles financièrement, le gouvernement a décidé de dédier l’augmentation de la Dotation de Solidarité Urbaine de 120 millions d’euros prioritairement aux villes les plus pauvres.
2/ La Ville de Sevran faisant partie de ces communes verra son budget 2013, et les suivants, crédité d’une dotation budgétaire structurelle qui lui permettra de faire face à ses engagements et à ses indispensables projets. Le montant de cette dotation structurelle reste à définir, mais il se situera aux alentours de cinq millions d’euros par an.
3/ Le travail autour de la mission conduite par François Puponi sur la péréquation financière entre communes riches et pauvres débutera vendredi prochain. J’y participerai. Les préconisations de péréquation seront orientées vers les communes les plus en difficulté.
Elles seront adoptées en 2013 et opérationnelles en 2014.

J’estime aujourd’hui que par ce compromis nous avons obtenu gain de cause.Pour les communes les plus fragiles financièrement les bases d’un redressement sont jetées et de nouvelles perspectives s’ouvrent.

C’est une victoire d’abord des habitants des villes de banlieue les plus en difficulté. C’est à mes concitoyens, Sevranaises et Sevranais et au-delà de notre territoire que je dois ma détermination à conduire ma grève de la faim.

Je veux remercier les Sevranaises et les Sevranais ainsi que les Franciliens qui sont venus soutenir mon action.

Je veux remercier les parlementaires et les élus ainsi que les responsables politiques qui m’ont manifesté leur solidarité et leur amitié.

Le Premier ministre, la ministre à l’Egalité des territoires et le ministre de la Ville ont su se mobiliser et s’engager avec détermination pour prendre en compte les intérêts des communes les plus pauvres.

Je suis persuadé que les débats que nous avons conduits pendant une semaine vont permettre que les points de vue se rapprochent. Les problèmes des banlieues et des villes les plus fragiles financièrement seront mieux pris en compte comme le souhaite le Président de la République en « parlant de justice territoriale ».

(Photo de Vincent Berville – galeries photos)

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