Archives de : deuxsevres

  1. Rencontre Europe Oenologie les verres

    Un vendredi 13 peut-être, mais pas une goutte de pluie pendant que les verres se remplissaient eux de gouttes de vin bio apporté par le viticulteur du Domaine des Terres Blanches à Oiron, Benoît Blet, et de celles de jus de pomme apporté par l’arboriculteur des Vergers de Pirouette à Saint-Pardoux, Benoît Piron.

    Des rencontres pour convaincre agréablement que s’alimenter doit rester un plaisir.

  2. Lettre d’Eva Joly aux Français de l’étranger

    Chères concitoyennes,

    Chers concitoyens,

    Les difficultés auxquelles la France fait face sont le résultat de crises multiples, financière, énergétique, sociale, sanitaire, économique et environnementale. Face à ces défis, l’écologie politique est la solution.

    Je suis une candidate de convictions ; ce que je vous propose est un renouveau fondé sur la justice et l’écologie. Mon programme est réaliste et ambitieux ; il ouvre la voie à de nouvelles politiques :

    1) Protéger la planète pour préparer l’avenir
    2) Créer des emplois et lutter contre la vie chère
    3) Construire une république exemplaire
    4) Bâtir une société ouverte et apaisée
    5) Choisir une Europe fédérale pour changer le monde

    J’ai voulu développer ces thématiques dans une vidéo à l’adresse des Français de l’étranger :


    Notre pays peut faire de très grand progrès en appliquant ces propositions. Il ira plus loin encore en portant cette vision de justice et d’écologie aux échelons européen et international. Parce que la résolution des crises passe par une plus grande solidarité internationale, via une Europe fédérale et une mondialisation régulée. Nous avons besoin d’une Europe politique pour reconstruire la souveraineté citoyenne face aux marchés. Nous avons besoin d’une politique étrangère nouvelle pour en finir avec la Françafrique, la fracture Nord-Sud et le pillage des ressources naturelles.

    Français de l’étranger, votre expérience hors de nos frontières est un atout pour comprendre ce contexte international, ses bénéfices et ses travers et pour inscrire la France dans des échanges internationaux vertueux. Vous êtes aussi cette France cosmopolite et ouverte, qui semble malheureusement s’effacer au fil des discours et des politiques de Nicolas Sarkozy.

    C’est parce que vous êtes un atout que certaines politiques sont menées en votre direction. Elles ont malheureusement été dégradées par les mesures prises ces dernières années. Je souhaite au contraire améliorer l’accès à l’enseignement français à l’étranger, valoriser la plurinationalité, faciliter votre protection sociale, maintenir le principe de non double imposition, consolider notre réseau consulaire et culturel. Je vous invite à découvrir nos priorités pour les Français de l’étranger, ainsi que ma profession de foi, envoyée ces jours-ci à tous nos concitoyen-ne-s.

    Le 22 avril, vous avez l’opportunité de faire un choix de société pour la France. Je vous propose une politique faisant le pari de l’écologie, de la justice et de la solidarité internationale. C’est le choix le plus durable, celui du vrai changement !

    Votez juste, votez Eva Joly !

  3. « Nicolas Sarkozy est un candidat aux abois » (BFM TV)

    Eva Joly était l’invité de Ruth Elkrief dans le 19H de BFM TV, vendredi 13 avril 2012.

  4. « Nous devons mobiliser tous les acteurs de l’éducation, dès l’été, pour engager le vrai changement à l’école »

    Ce vendredi après-midi, Eva Joly a visité l’école innovante Saint-Merri-Renard, à Paris, accompagnée des directeurs, d’enseignants et de parents d’élèves. Pour la candidate des écologistes :

    « Cette école a fait tomber les murs entre les classes, avec l’extérieur et avec les parents. C’est la preuve qu’en redonnant de l’autonomie aux enseignants, on peut construire une école ouverte sur la société, et qui s’adapte aux besoins de tous les enfants.

    L’équipe éducative de Saint-Merri-Renard est un symbole de résistance qui donne de l’espoir au regard des inégalités trop nombreuses entre les écoles, de la gestion centralisée et de la caporalisation des personnels. Notre école est malade de la concurrence, de la disparition des postes et de l’absence de formation des nouveaux enseignants. Résultat : le plus beau métier du monde n’attire plus les jeunes. Le nombre de candidats aux concours d’enseignement est en baisse de 40% en 2 ans.
    Des nouveaux postes doivent être créés, mieux rémunérés, et avec une formation refondée. Il faut libérer la créativité et permettre aux innovations d’exister et d’inspirer l’ensemble du service public.

    Pour redonner aux enseignants l’énergie et la capacité de mobilisation dont notre service public d’éducation a besoin. J’appelle à l’organisation de 200 universités d’été sur tout le territoire, dès 2012, rassemblant les enseignants, les parents d’élèves, les associations, les éducateurs ou encore les collectivités locales. L’Ecole française a besoin de ces moments de réflexion et de débat pour engager le vrai changement. Ces universités d’été témoigneront de la volonté du nouveau gouvernement de mobiliser l’ensemble de la société pour donner une nouvelle impulsion à notre système éducatif. »

  5. Eva Joly à Grenoble : « Je veux dire ce soir l’amour que j’ai pour les territoires de France »

     

     

    Chers amis,

    Je veux vous parler ce soir de l’écologie, et de la France.

    La campagne du premier tour touche à sa fin. Je suis venue vous dire ce soir de ne pas perdre espoir. Même si les temps sont durs pour le pays, et durs pour les écologistes.

    Chacun veut décrire ma campagne comme un calvaire. On a même parlé de chemin de croix. Je ne dis pas qu’elle n’est pas difficile. Mais c’est quand les choses sont difficiles que nous devons nous battre sans baisser les bras. J’ai coutume de le dire, c’est la nuit qu’il fait beau croire à la lumière. Et voyez vous, malgré toute les difficultés, je suis sereine.

    Je suis fière d’être votre candidate.

    L’histoire dira qui avait raison de ceux qui voulaient sortir du nucléaire ou de ceux qui glorifiaient l’atome français. L’histoire dira qui avait raison de lutter contre le réchauffement climatique ou de continuer à se voiler la face. L’histoire dira qui voulait débarasser l’agriculture des pesticides ou qui préférait produire toujours plus et toujours plus mal.

    Ceux qui, avec beaucoup de morgue, nous donnent tort aujourd’hui, ne peuvent le faire que parce qu’ils tiennent tous les leviers du pouvoir. Le sentiment de leur propre importance passe avant la défense de l’intérêt général. Leur pensée n’a plus le gout de la liberté, plus le courage de l’invention, plus l’audace de la lucidité. Leurs yeux ne voient plus que leur reflet satisfait dans le miroir, ignorant l’état du monde. Leur bouches ne s’ouvrent que pour déverser en boucle le même discours de renoncement, paré des atours trompeurs du réalisme économique.

    Ils sont confits de certitudes et ne voient pas leur monde s’écrouler. Ils ne savent pas que l’écologie est une sagesse, une morale en actes, une volonté d’harmonie, un espoir d’avenir fondé sur l’équilibre et la modération. L’écologie c’est la défense continue de l’intérêt général contre la logique du profit à courte vue. L’écologie c’est la priorité donnée au vivant. Si la société de consommation vous promet le pouvoir d’achat, que d’ailleurs elle ne vous donne pas, la société écologique, elle, vous redonne le pouvoir de vivre.

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    On me reproche mon manque de charisme, et mon peu de gôut pour les effets de tribune. Je ne crois pas que la politique doive d’abord s’adresser aux tripes. Parce que la crise que nous traversons est telle que nous avons d’abord besoin d’un sursaut de l’intelligence.

    Je pensais, et je le pense toujours que la politique à besoin de vérité. Alors tout au long de cette campagne, j’ai essayé de dire le monde tel qu’il est, dans sa complexité et ses contradictions.

    Nous devons faire comprendre de quels grand changements la planète a besoin. Si je joue les troubles-fêtes, c’est que la fête est finie : nous ne pouvons plus gaspiller les ressources, nous ne pouvons plus continuer à produire plus sans chercher à produire mieux, nous ne pouvons plus créer des problèmes écologiques sans savoir comment les résoudre, aux dépends des écosystèmes.
    Si je ne parviens pas à convaincre immédiatement, je cherche à ensemencer les consciences. Le temps court d’une élection ne sert pas forcément le temps long de l’enracinement des idées. Mais il faut bien commencer quelque part. Et j’ai la conviction que le temps de l’écologie n’est plus si lointain.

    Oui, nous sommes le mouvement de la rupture avec la destruction de la planète et l’asservissement des êtres humains. Oui un jour viendra, et plus vite qu’on ne le pense, où l’écologie se fera définitivement sa place dans les idées qui mettent en mouvement l’humanité toute entière. Un jour viendra où on se demandera pourquoi les principaux dirigeants du pays ont préféré, persister dans la folie nucléaire plutôt que de chercher à utiliser les énergies renouvelables. Un jour viendra où nous serons majoritaires : et même si la route est semée d’embuches je vous promets de vous accompagner sur ce chemin.
    Je travaille pour que la génération Duflot accède au pouvoir : c’est à la nouvelle génération de secouer les chaînes du vieux monde pour qu’enfin les choses changent vraiment. Demain les écologistes seront une force avec qui compter. Accordez moi votre vote, donnez moi votre confiance, insufflez moi votre énergie pour créer les conditions du vrai changement.
    La crise écologique demande que nous inventions les bases d’une nouvelle société. Voilà en réalité l’enjeu de cette élection présidentielle. Mais de tout ceci, vous ne trouverez trace dans aucun édito, dans aucune chronique.

    Cela ne m’étonne pas. Je n’attendais pas d’approbation de la part de ceux qui doivent leur carrière à leur soumission, leur statut à leur obéissance et leur confort à leur docilité. Je n’attendais pas d’acclamation de la part de ceux qui ont dressé une statue à Nicolas Sarkozy avant d’encenser puis de jeter au bûcher Dominique Strauss-Kahn.

    Je n’attendais pas d’encouragement venant des éternelles girouettes qui suivent les modes pour mieux sembler les faire, qui moquent les naifs et vantent les cyniques. Je sais bien que je les dérange. Je le vois bien à leur manière de s’adresser à moi, guettant chacune de mes erreurs, espérant que chaque faux pas me sera fatal.

    Il est vrai que je peux être maladroite. Mais si je peux parfois chuter, j’ai appris à me relever.
    Je ne dépends d’aucun lobbie, ne cotise à aucune confrérie, n’appartiens à aucun club dont l’objet serait de cultiver la satisfaction de l’entre-soi. Peu m’importent les honneurs, c’est la justice que je recherche. Le sentiment du devoir accompli est la plus belle des décorations. Je suis juste une femme libre au service de mon pays.

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    Mon pays justement. Ce soir, je veux vous parler aussi de la France. Vous parler de notre France.

    Ici même, à Grenoble, il y a bientôt deux ans, Nicolas Sarkozy a prononcé un discours qui déshonore la République. Un discours qui a donné une image désastreuse de la France, un discours qui a blessé vivement et profondément l’idée que des millions de françaises et de français se font de notre pays. En stigmatisant les Roms, et au delà l’immigration, Nicolas Sarkozy a mis dans sa bouche les mots des pires populistes.

    Même à deux années d’intervalle, je veux ce soir lui répondre.

    Qu’est-ce que la France ? Chacun à sa réponse à la question.

    La France c’est le pays que j’ai choisi, aimé et servi toute ma vie.

    La France, pour moi, c’est une idée magnifique, dans une géographie sublime.

    L’idée magnifique d’abord. C’est celle de la nation citoyenne.

    Nous sommes une nation citoyenne, c’est-à-dire une nation d’individus librement assemblés autour d’un projet commun que nous appelons République et dont la pierre de touche est l’égalité, dont l’outil d’émancipation est la liberté de chacun et dont l’horizon est fixé par l’idéal de fraternité entre tous.
    L’égalité c’est la pierre de voûte de l’édifice républicain. L’égalité forme avec ses inséparables sœurs jumelles, la liberté et la fraternité, la plus belle devise du monde pour le plus beau pays du monde. L’égalité, c’est la fontaine de jouvence de la démocratie, celle qui permet de maintenir éternellement jeune et rebelle la promesse républicaine.
    Et par temps de crise, davantage encore, l’égalité n’est pas seulement une boussole qui indique le chemin à suivre. Elle est le chemin lui même ! Peu importent nos origines, l’essentiel est de vouloir porter ce magnifique projet.

    Celui d’une nation fondée non pas sur la fiction de la race, non pas sur le mythe d’un sang commun qui coulerait dans nos veines, mais sur l’idée que les hommes et les femmes naissent et demeurent libres et égaux en droit. Une nation fondée sur l’idée que, peut importe d’ou on vient ; pourvu que nous chérissions pareillement la fraternité et la liberté.

    On a parlé de mon accent. Mais la France en a mille. Chaque accent a son histoire, individuelle ou collective, chaque inflexion de la langue française raconte une part de l’histoire du peuplement de notre pays, chaque langue régionale dit assez quelle multiplicité et quelle diversité ont convergé pour construire notre nation.
    Notre France, c’est une France dont l’identité ne souffre pas de l’ouverture, puisque son identité c’est l’ouverture, le mouvement vers les autres, la quête de l’universalité, non pas l’exotisme et le relativisme, mais la curiosité vraie et le dialogue des cultures.
    Notre France ne récuse pas ceux qui ont quitté leur pays pour la rejoindre pour des raisons politiques ou économiques, parce notre France se bat pour changer l’ordre du monde et accompagner la longue marche de l’humanité vers l’émancipation des individus.

    Notre France a tiré toutes les leçons de l’esclavage et du colonialisme : elle sait que les races n’existent pas, que la prétendue supériorité de l’homme blanc est une folie et que défendre, comme monsieur Guéant, l’idée d’une civilisation supérieure est un crime contre l’esprit, une faute morale, une impasse politique, et au final, une menace pour notre civilisation.

    N’en déplaise à Madame Le Pen, la chatelaine héritère du parti de la haine, l’identité de la France, ce n’est pas une couleur de peau, ce n’est pas une origine, ce n’est pas une religion. L’identité de la France, c’est la République.

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    Et la nouvelle frontière de la république, c’est l’écologie : le droit pour tous d’avoir un environnement sain, c’est-à-dire la liberté, l’égalité et la fraternité dans une planète préservée.

    Je me bats donc pour une république écologique : une république ou l’intérêt général compte davantage que les profits privés, une république où les droits des générations futures sont défendus avec vigueur, une république où la responsabilité est érigée en principe moteur de l’action publique.

    Je veux donc inscrire le droit à un environnement sain et protégé, dans la constitution de notre république.

    Je défends également, vous le savez une république exemplaire. En le faisant, c’est la France elle-même que je défends. L’impunité des puissants n’est pas seulement une injustice, elle est un défi jeté au visage du pays tout entier, une trahison de notre histoire et de nos valeurs.

    L’impunité, c’est le retour en arrière, vers un ordre de castes et de privilèges que la révolution française est censée avoir aboli. Au fond, de ce point de vue, le sarkozysme n’a pas été seulement une régression : c’est bien une véritable contre-révolution qui s’est déroulée sous nos yeux pendant cinq années.

    Notre pays doit retrouver l’esprit des Lumières.

    Je ne supporte pas l’idée qu’il y aurait en France des droits à géométrie variable : je veux lutter contre la justice à deux vitesses en donnant enfin à la justice les moyens de faire son travail, en garantissant l’indépendance du parquet, en cessant d’encombrer les prisons pour des délits mineurs et en faisant en sorte que la condition carcérale soit digne d’un pays démocratique.

    Même en prison, on reste un être humain. Se battre pour la condition des prisonniers, c’est se battre pour l’efficacité de la sanction, pour que la peine prononcée par un juge ait un sens, et que la réinsertion dans la société soit rendue possible.

    Voilà ce que ne vous dira jamais monsieur Sarkozy qui s’agite sur les questions de lutte contre la délinquance mais a empiré la situation dans nos prisons en les transformant en véritables cocottes-minute.

    Je veux rendre hommage ce soir au personnel de l’administration pénitentiaire qui gère l’ingérable. Si j’ai quelque influence sur la future majorité, croyez-moi, je vous le jure, j’agirai pour que notre système judiciaire et notre système carcéral retrouvent les moyens d’accomplir leur mission.

    A la question « c’est quoi la France », je réponds : « c’est la passion de l’égalité ». C’est pourquoi je me sens tellement française, parce que toute ma vie j’ai poursuivi cet idéal d’égalité et de justice. Alors je ne supporte pas de voir la France défigurée par la haine de l’autre, la France amoindrie par le manque d’ambition universaliste, la France amputée par le repli chauvin, alors que la France est grande quand elle parle pour tous les opprimés de la terre et qu’elle éclaire les peuples en lutte pour leur liberté.

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    Je le répète la France est une idée magnifique.

    Mais la France ne se résume pas à une idée, aussi belle soit elle. La France est aussi et d’abord une réalité physique.

    C’est une géographie sublime.

    Moi qui chérit la nature depuis ma plus tendre enfance, je veux dire aussi ce soir l’amour que j’ai pour les territoires de France et leurs incroyables contrastes qui en font la chatoyante beauté. Et si aimer la France, c’était d’abord protéger les cours d’eaux de la pollution, préserver la biodiversité de la destruction, empêcher le bétonnage d’un littoral précieux, contester le tracé d’une autoroute qui défigure une vallée, toutes choses que les écologistes font depuis des années ?

    Quand on aime la France, on ne la saccage pas, on la préserve on ne la pille pas, on la protège, on ne l’abime pas, on la conserve. Voilà pourquoi, l’écologie c’est le vrai parti de la France : celui qui défend au quotidien nos ressources naturelles, nos terroirs et notre patrimoine paysager que le monde entier nous envie.

    ****

    Dans les jours qui viennent, je vous demande de m’aider à tout faire pour que l’écologie réussisse le meilleur score possible.

    Je veux bousculer les habitudes du monde politique. Oui je veux que Nicolas Sarkozy soit battu, et que la majorité change mais je veux aussi un vrai changement pour mon pays.

    Pour cette raison, je veux éviter les deux maladies qui on fait tant de mal à nos idéaux lorsque la gauche était en responsabilités. La maladie de la gauche molle, et le syndrome de la gauche folle.

    La gauche molle a, quand elle a gouverné, cherché le chemin du consensus mais trouvé celui du renoncement. En voulant être raisonnable elle est devenue conservatrice. Elle a attendu que les marchés lui donnent quitus de ses efforts pour devenir gestionnaire, et au final c’est le peuple qu’elle a perdu, à force de tant de génuflexions devant les forces qu’elle était censée combattre.

    La gauche folle, elle, s’emballe dans l’opposition. Elle fait des grands discours et des belles promesses. Elle agite des drapeaux et convoque la mémoire des révolutions. Elle lève des espoirs immenses qui finissent en cendres et dégénèrent en frustrations inconsolables.

    Alors, si demain une nouvelle majorité remporte les élections, elle devra naviguer entre ces deux écueils pour éviter de faire naufrage.
    Quand on aborde la saison des tempêtes, peu importe le capitaine : le problème c’est de fixer le cap et d’avoir une bonne boussole. Le cap c’est la transformation de nos sociétés pour sortir de la crise. La boussole c’est l’écologie, qui à chaque instant nous indique le chemin à suivre pour défendre le développement humain et protéger la planète.

    Voilà de quoi je veux débattre avec mes partenaires.

    J’entends que Jean-Luc Mélenchon, à ma suite, propose une règle écologique. Très bien. Je lui dis encore un effort : Jean-Luc, demande la sortie du nucléaire, et oppose toi à la construction de l’aéroport de Notre-Dame des Landes. Ta planification écologique sera plus crédible et le vrai changement sera en marche.

    J’entends que François Hollande se réveille aussi à l’écologie. Je lui dis bienvenu. Mais François, suit la boussole de l’écologie et suit la réellement : mets le cap sur les énergies renouvelables, le développement d’une agriculture sans pesticides, en refusant dès aujourd’hui l’épandage des pesticides et la lutte contre le réchauffement climatique.

    Tu as une occasion unique de rentrer dans l’histoire comme le président de la transition écologique. Mets le cap sur le courage et la volonté et finissons en avec un vision obsolète du monde qui croit que l’écologie ce n’est qu’un supplément d’âme quand l’écologie est le vrai changement du siècle qui vient.
    A vous tous qui êtes ici ce soir, je veux dire en définitive ceci : aidez-moi dépasser la maladie de la gauche molle et le syndrome de la gauche folle, aidez-moi à installer l’écologie au cœur des politiques publiques pour les cinq ans à venir, aidez-moi à renverser la donne, aidez-moi à donner à l’écologie la place qu’elle mérite, aidez-moi à construire une République écologique, aidez-moi à reconstruire une France ouverte, riche de sa diversité et de ses valeurs, aidez-moi dans mon combat contre la corruption et l’impunité, aidez-moi à faire mentir les sondages, aidez-moi à faire du 22 avril une surprise pour tous ceux qui veulent le vrai changement.

    Ne laissez pas tout le pouvoir aux forces du passé. L’avenir est entre vos mains.

    Vive l’écologie, vive la République, vive la France

    Eva Joly, candidate écologiste à l’élection présidentielle

  6. Meeting de Grenoble : « Le 22 avril, nous allons créer la surprise ensemble »

    Plus de 2 500 écologistes se sont réunis, jeudi 12 avril, à Grenoble à la Halle Clémenceau pour soutenir Eva Joly, candidate à la présidentielle.

     La nouvelle frontière de la république, c’est l’écologie : le droit pour tous d’avoir un environnement sain, c’est-à-dire la liberté, l’égalité et la fraternité dans une planète préservée.

    Je me bats donc pour une république écologique : une république ou l’intérêt général compte davantage que les profits privés, une république où les droits des générations futures sont défendus avec vigueur, une république où la responsabilité est érigée en principe moteur de l’action publique.
    Je veux donc inscrire le droit à un environnement sain et protégé, dans la constitution de notre république.
    Je défends également, vous le savez une république exemplaire. En le faisant, c’est la France elle-même que je défends. L’impunité des puissants n’est pas seulement une injustice,  elle est un défi jeté au visage du pays tout entier, une trahison de notre histoire et de nos valeurs.
    L’impunité, c’est le retour en arrière, vers un ordre de castes et de privilèges que la révolution française est censée avoir aboli. Au fond, de ce point de vue, le sarkozysme n’a pas été seulement une régression : c’est bien une véritable contre-révolution qui s’est déroulée sous nos yeux pendant cinq années.
    Notre pays doit retrouver l’esprit des Lumières.

  7. Encadrement des loyers : Eva Joly salue le camarade Sarkozy

    Après des mois d’attaques contre la proposition d’encadrement des loyers (une idée « qui n’a marché nulle part même à l’époque de l’Union soviétique »), le candidat Nicolas Sarkozy a finalement déclaré au magazine Femme Actuelle son intérêt pour une telle mesure.

    Pour Eva Joly, candidate des écologistes à l’élection Présidentielle :

    « Ce revirement du candidat Sarkozy prête à sourire quand on sait qu’il a constamment dénigré cette mesure, ignorant la situation terrible des locataires du privé dans les zones denses, et préférant jusque-là s’en remettre au libre-marché. Je salue ce retournement du camarade Sarkozy »

    Les écologistes défendent depuis plus dix ans une mesure d’encadrement des loyers à la relocation. Cette mesure fait partie des 3 axes de propositions en matière de logement : construire, encadre, rénover.

    « En dix ans, les loyers ont augmenté en moyenne de 40% quand les salaires ne progressaient que de 20% » a déclaré Eva Joly. « L’encadrement des loyers, c’est le moyen de stopper cette spirale infernale. Comme vous le savez cela se pratique avec succès dans un petit pays exotique qui s’appelle l’Allemagne. Espérons que demain, dans la future Assemblée nationale, l’ensemble des députés, de gauche comme de droite, voteront ce texte de loi qui doit faire partie des priorités de la prochaine mandature. »

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    Demain, à 18H, les conseillers logement d’Eva Joly participeront à un débat sur le compte twitter officiel de la candidate.

    Rappel des propositions d’Eva Joly et des écologistes sur le miroir des loyers à la française :

    – Le miroir des loyers s’applique à tous les baux. Même les locataires de baux en cours pourront engager une procédure pour loyer manifestement surévalué par rapport au loyer de référence défini par le miroir des loyers 
- Les nouveaux baux (première mise en location ou relocation) verront leur loyer baisser de 20 % par décret, conformément au rapport de l’élu écologiste René Dutrey de novembre 2011 et à la proposition de loi votée par la gauche au Sénat en décembre 2011

    – Le miroir des loyers s’entend en prenant en compte tous les baux, c’est-à-dire les loyers qui sont payés par tous ses voisins à un instant t, et pas les loyers de marché. Le recours au miroir des loyers permettrait donc de fixer des loyers inférieurs au prix du marché actuel.

    – Dans l’attente de la mise en place de ce miroir des loyers, la hausse des loyers définie aujourd’hui par l’IRL est gelée.

    Retrouvez le programme logement-urbanisme complet d’EELV

  8. « Mélenchon a un programme des années 70 » (Rue89)

    Invitée de Rue89, la candidate écologiste attaque Sarkozy, Le Pen et Mélenchon, et se pose en victime de la « malveillance » des médias.

    Eva Joly est venue à Rue89 mercredi décocher ses flèches contre Nicolas Sarkozy, les médias et Jean-Luc Mélenchon. Malgré ses nouvelles lunettes vertes, elle avait retrouvé ses habits de juge rouge. La main encore douloureuse depuis sa chute, cette femme en colère de 68 ans n’avait rien de « la petite voix de la raison » (descriptif dont elle avait aimé s’affubler).

    Déroutante, Eva Joly semble ne toujours pas être entrée dans le rôle de la candidate. « Je n’entends pas me faire priver de ma liberté de parole. C’est un peu comme ça que je vois ma fonction », dit-elle, toute fière de cumuler les procès en diffamation, et surtout face aux Le Pen.

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  9. Non à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

    Jeudi 12 avril, EELV 79 a répondu à l’appel de la Confédération Paysanne à manifester contre le projet de construction d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes à Bocapôle. L’occasion de rappeler à Jean-Marc Ayrault, député-maire de Nantes, qui y tenait un meeting, que ce projet entraînera la disparition de 2 000 ha de terres agricoles et touchera 87 exploitations.
    Eva Joly rencontre, le 15 avril à Nantes, des paysans en grève de la faim depuis le 11 avril.

    Les manifestant-e-s protestaient également contre le projet de golf à Bressuire qui prendra 50 ha de terres.

    Philippe Coutant, porte parole régional de la Conf’, rappelle que la France laisse se perdre l’équivalent d’un département tous les 7 ans et a vu disparaitre 15 % de sa surface agricole en 50 ans, soit près de 5 millions d’hectares !

  10. Pourquoi je vais voter EELV et pas Front de gauche

    Nous sommes nombreux, en France, à Gauche, à comprendre qu’un monde s’éteint, qu’un autre est à construire. A constater l’injustice, à l’échelle nationale et mondiale. A être conscients du caractère limité des ressources naturelles, incompatible avec notre mode de vie. A être intimement persuadés que la fuite en avant n’est pas la solution, qu’il faut changer de modèle.

    Mais une fois les constats posés, que faire ? Par quel bout prendre le problème ? Et à la présidentielle, pour qui voter ? A quelques jours du 1er tour de l’élection, j’ai fait mon choix.

    D’où je parle…

    Je suis un trentenaire, festif, joyeux, écologiste (en tout cas je fais de mon mieux, dans les trois catégories). Festif ET écologiste, si si, c’est compatible. Le coup de l’écologie punitive, on ne me le fait pas. Comme Edgard Morin le dit si bien, « le retour à la sobriété quotidienne doit s’accompagner du retour aux excès et débordements des jours et nuits de fête ».

    Je bouquine, Gorz, Illich, Rifkin, Latouche, etc. J’essaye d’avancer personnellement (être chaque jour plus autonome) et m’investis aussi dans des actions collectives qui ont du sens. Je me reconnais plus dans la militance associative que dans les modes d’actions politiques traditionnels. Je préfère passer une demi-journée à réparer des vélos dans une association qu’à coller des affiches qui seront recouvertes le lendemain.

    A la primaire de l’écologie, j’ai voté Nicolas Hulot, parce qu’il me semblait le mieux à même de diffuser les idées du mouvement au plus grand nombre. Avec le recul, je pense que, lui aussi, en novice de la politique, aurait rencontré les freins que rencontre aujourd’hui Eva Joly. Lui aussi aurait fait des déclarations qui, soigneusement déformées, lui auraient valu critiques, quolibets, marginalisation. Lui aussi aurait du se débrouiller avec un budget plusieurs dizaines de fois inférieur à celui des grandes écuries. Et il n’est pas certain que les intentions de votes en sa faveur à trois semaines de l’élection eut été meilleures. L’élection présidentielle est une affaire de spécialistes, souvent cumulards, qui font de la politique depuis des années, connaissent les codes. Les autres sont voués à la moquerie ou à la vindicte.

    Quels projets alternatifs ?

    Les Français cherchent l’Homme providentiel, qui a un avis sur tout, sait tout. Pourtant c’est bien de projet de société dont il faudrait parler. En procédant par élimination, à Gauche, il n’y a finalement que deux choix possibles pour celui ou celle qui porte l’espoir de sortir de l’impasse dans laquelle nous sommes : Europe écologie – Les Verts, ou le Front de gauche .

    Je mets volontairement de coté les candidats d’extrême gauche, car si leurs projets peuvent en effet être considérés comme des alternatives au système, ils n’envisagent pas de s’allier pour pouvoir faire avancer leur idées. Ils espèrent le grand soir, celui où leurs idées seront à elles seules majoritaires. Autant dire, dans la situation actuelle, ça ne sera pas pour demain. Je compte bien plus sur les petits matins, donc sur celles et ceux qui prennent le risque du pouvoir et assument les compromis.

    Quant au PS, cela fait bien longtemps que je n’ai plus d’illusions. Cela fait des années que ce parti tourne en rond, ne renouvelle ni ses idées ni celles et ceux qui les portent. Bien longtemps qu’il aurait du se diviser en deux, d’un coté l’aile gauche anti-productiviste, de l’autre les socio-démocrates, actuellement majoritaires. Bien longtemps que le projet socialiste ne me fait plus rêver, et/car relève plus de l’aménagement du système que d’un changement de modèle. Inutile de m’agiter le torchon brun du FN pour m’inciter à voter « utile ». Voter PS au premier tour ne serait utile pour moi qu’à renforcer l’immobilisme. Or, comme dirait l’autre, le changement, je le souhaite dès maintenant.

    Ce qu’apporte le Front de gauche

    Tandis que nombre de ses camarades de l’aile gauche du PS pensent encore pouvoir réformer le parti de l’intérieur, J-L Mélenchon a sauté le pas, quitté le PS et crée le Parti de Gauche, puis a su, avec d’autres, faire aboutir une démarche unitaire qui avait échoué à la dernière élection présidentielle (après négociations, finalement J. Bové, O. Besancenot, et M-G Buffet étaient partis chacun de leurs cotés).

    On peut critiquer le coté fourre tout du collectif : le parti de gauche est anti-nucléaire, anti-productiviste. Les communistes tout l’inverse. C’est vrai, mais ça ne m’intéresse pas. C’est aussi ce qu’on reprochait aux écolos aux élections européennes, sur d’autres sujets. L’alliance de la carpe et du lapin disait-on « ah ah ah, Bové le repris de justice et qui a voté non à la constitution avec Eva joly la Juge d’instruction et Cohn Bendit qui a voté oui… ». C’est pourtant ce qui a fait le succès. Le Front de gauche reprend la recette : des parcours différents, des divergences actées sur certaines solutions, mais une convergence sur les constats, une démarche collective, un projet de rupture. La colonne vertébrale d’Europe Ecologie en 2007, c’était la crise écologique, et la nécessité d’agir à l’échelle Européenne. Celle du Front de gauche en 2012, c’est la crise sociale, le retour de l’État protecteur et du service public. Seule différence, pas annodine : alors qu’EELV est le dépassement des Verts par l’ouverture au monde associatif (d’abord écolo puis plus largement), le Front de Gauche est un assemblage de partis existants.

    Les deux formations sont conscientes que crise écologique et crise sociale sont intimement liées. Les deux formations ont un projet de rupture. Alors ? Comment choisir entre Europe Ecologie Les Verts et le Front de Gauche ?

    Ce qui n’influence pas mon choix

    Mettons de coté le style des deux candidats. Comme quand je fais mes courses, ce n’est pas l’emballage qui m’intéresse, mais bien ce qu’il y a dedans et comment cela est produit.

    Je mets de coté aussi les sorties plus que douteuses de Mélenchon sur Cuba (qui ne serait pas une dictature) ou le Tibet. Loin d’être anecdotiques, elles ne concernent que le porte drapeau, et, encore une fois, ce qui m’intéresse ici, c’est le projet qu’il porte.

    Mettons de coté enfin les divergences (évoquées plus haut) qui existent au sein du Front de gauche sur des questions écologiques majeures et structurantes (nucléaire, productivisme). Ces divergences expliquent pourquoi le projet du Front de gauche est en demi-teinte, ou disons plutôt inabouti, sur le plan écologique (il fallait ménager les susceptibilités de chacun). Mais, même si le chemin est encore long, il est engagé, et je pense sincèrement que les anti-productivistes et les anti-nucléaires sont en train de gagner la bataille des idées au sein du Front de gauche. Les communistes (en tous cas la base du parti), évoluent sur ces questions. Les contraintes de réalité (coût du nucléaire, nombre d’emplois, ressources naturelles limitées) finiront le travail.

    Soulignons pour finir que de nombreuses convergences existent entre les projets d’Europe Ecologie – les Verts et du Front de Gauche concernant les questions institutionnelles (VIème république, incluant une part de proportionnelle aux élections), fiscales (salaire maximal, justice fiscale) et sociétales.

    Bref, tout celà mis de coté, le clivage, l’une des différences majeure qui reste entre les projets des deux formations, c’est la place de l’Etat.

    Ce qui pour moi fait la différence

    Les écologistes pensent que la solution aux crises mêlées (écologique, sociale, économique, démocratique) passe par un renforcement de l’autonomie des Régions et par un saut fédéraliste à l’échelle Européenne. D’un coté avoir des régions plus grandes, et renforcer leurs pouvoirs pour qu’elles puissent agir en fonction des contextes locaux donc leur permettre d’innover. De l’autre, une Europe dans laquelle on homogénéise le coût du travail, met en commun des budgets (la Défense par exemple), organise la lutte contre le changement climatique, etc.

    Au Front de gauche, l’échelle stratégique c’est l’État : Planification écologique, nationalisation, etc. La régionalisation est vue comme une potentielle atteinte à l’unité nationale. Une plus grande coordination à l’échelle européenne poserait pour eux des problèmes de souveraineté, d’indépendance.

    Je ne me reconnais pas dans cette vision. Rien à voir avec le folklore des drapeaux bleu blanc rouge et de la marseillaise dans les meetings. Non. Je pense simplement qu’elle est dépassée, pas au sens « ringarde », mais en terme d’efficacité.

    L’échelle nationale est trop petite pour lutter contre les problèmes environnementaux (changement climatique, effondrement de la biodiversité) comme pour combattre le système financier. L’épisode de la Grèce a bien montré que nous manquions d’outils de coordinnation pour s’aider entre Etats membres et coordonner une action lorsque l’un d’entre-nous est attaqué.

    L’échelle nationale est trop grande pour coller à la diversité des réalités régionales. Il est urgent de donner du pouvoir aux Régions si l’on veut démultiplier notre capacité d’innover, et inventer des solutions nouvelles face aux crises. Nous sommes un des rares pays d’Europe a être autant centralisé. L’unité dans un pays ne signifie pas uniformité, bien au contraire. La diversité est une richesse. Elle permet la résilience, le renouvellement, on le constate d’ailleurs dans le vivant. Je crois à l’écologisation participative de la société, à l’horizontalité. La planification écologique, verticale, centralisée, rigide, ne me semble pas du tout être un outil adapté.

    Je voterai Eva Joly au premier tour de l’élection présidentielle.

    Le prix du pétrole monte et les stocks s’épuisent, une plate-forme de gaz fuit en Mer du nord, il y a un an Fukushima, en Ile de France et dans plusieurs régions la pollution de l’air atteint des sommets ces jours-ci, la biodiversité fond comme neige au soleil, les agriculteurs crèvent et pourtant nous bouffons mal et cher, les inégalités Nord-Sud s’accroissent, ici comme ailleurs, certains se gavent pendant que d’autres tendent la main. Les écologistes ont longtemps été des lanceurs d’alerte, et, malheureusement dirais-je, les risques qu’ils pointaient furent souvent avérés. L’élection présidentielle, c’est le choix d’un projet de société. L’écologie politique porte un projet moderne, innovant, émancipateur, un projet de justice sociale. Il est grand temps de faire place au vrai changement. Je voterai Eva Joly au premier tour de l’élection présidentielle.

    Ludo B.

    Source : Le Citron Vert

     

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