Photo Nouvelle République
Décidément. La nouvelle municipalité de Niort multiplie les contre-sens écologiques en prenant des décisions hasardeuses et affligeantes en ce qui concerne le patrimoine biologique de notre ville. La dernière en date : le bétonnage jusqu’au tronc des essences qui partagent notre espace urbain.
La pérennité des arbres mise à mal
Monsieur Pailley a beau affirmer qu’il s’agit d’un béton drainant, celui-ci ne permettra pas à l’arbre de puiser les éléments minéraux qui lui sont nécessaires pour survivre. En effet, l’eau est absorbée par les racines ce qui entraîne des sels minéraux contenus dans le sol en direction des feuilles. La disponibilité des sels minéraux est énormément facilitée par les microorganismes du sol (bactéries, mycorhizes et invertébrés), d’où leur importance notamment dans l’horizon du sol appelé l’humus. Les sols dépourvus d’humus sont inertes, contenant peu d’organismes vivants. Ils se tassent, se compactent très facilement. Dans ces conditions, les arbres voient leur croissance considérablement ralentie et finissent par mourir à petit feu. Or un sol recouvert de béton, poreux ou non, est un sol inerte.
Se rajoute à ceci la nécessité pour l’arbre de pouvoir respirer, même au niveau de ses racines. C’est le sol qui doit fournir l’oxygène nécessaire à la respiration. Il doit donc être suffisamment aéré pour permettre cette réaction. Là encore, un sol bétonné ne permettra pas cet échange gazeux primordial pour l’arbre ce qui peut créer des conditions asphyxiantes et entraîner la mort de l’arbre.
Et la biodiversité dans tout ça !!
Alors que la grande majorité des villes de France met en place des projets ambitieux pour intégrer la nature dans le quotidien de ses habitants, la nouvelle municipalité de Niort, par facilité, par ignorance ou par bêtise, s’obstine à faire tout l’inverse. Il nous faut réinventer nos villes. Ces villes nouvelles ne doivent pas être faites de pierre seulement. Cela suppose des toits et des murs végétalisés. Cela suppose des arbres. Cela suppose des coulées vertes. Pas seulement dans des parcs pour les promenades du week-end, mais dans les trajets quotidiens. Les arbres plantés et entretenus stratégiquement dans une ville peuvent créer un continuum entre les milieux naturels. Ainsi, la coupure entre la ville et les espaces naturels est atténuée et cela contribue au maintien de la biodiversité. Le continuum biologique entre une plaque de béton et la suivante est nul.
Une démarche coûteuse, inappropriée et caricaturale
La démarche du bétonnage des pieds des arbres est, à tous points de vue, un contresens qui ne sert que d’alibi symbolique et caricatural à l’équipe municipale obsédée par la « propreté » des espaces publics.
Aussi, l’adjoint responsable des espaces verts, indique que cette démarche à fin électoraliste à l’avantage de n’exiger aucun entretien régulier. Or pour garantir le côté drainant de ce béton, l’emploi de nettoyeurs à haute pression est nécessaire. Ceci a-t-il été pris en compte dans le coût de ce dispositif ? Déjà que 30.000 € pour 15 arbres, ce n’est pas rien !
Pour toutes ces raisons, EELV79 demande au Maire de Niort et son équipe, de revoir rapidement leur politique désastreuse de gestion des espaces verts… tant qu’il en reste encore un peu.
Monique JOHNSON
Porte-parole EELV79