Organisée par le Front de Gauche, cette réunion publique ouverte à tous aura lieu
Vendredi 12 juin à 20h15, salle Michel Olivier
Une conférence de Jean-Louis Euvrard (membre d’ENSEMBLE ! FDG) précédera le débat sur les enjeux de la réussite ou de l’échec du gouvernement Tsipras.
Pourquoi le problème de la Grèce nous concerne tous ?
Le 20 février le gouvernement grec d’Alexis Stipras signe avec l’Eurogroupe un accord de principe dans lequel le prolongement de l’aide financière à la Grèce est conditionné à la mise en œuvre d’une liste de réformes qui constitue un compromis entre le mandat sur lequel a été élu Tsipras (programme de Thessalonique) et les « exigences » de l’UE, de la BCE et du FMI. Quatre mois après cet accord et bien que les Grecs aient engagé ces réformes (en particulier la réforme fiscale), le non-versement promis de 7,2 milliards d’€ met la Grèce au bord de l’asphyxie financière et dans l’incapacité de faire face à ses engagements de remboursements avant le 30 juin.
Il faut rappeler que l’objectif premier du gouvernement grec est de rompre avec la logique qui a conduit à un appauvrissement inimaginable du peuple grec et à une crise humanitaire sans précédent en Europe depuis des décennies. Quelques chiffres : depuis 2010, 30% des entreprises grecques ont fermé, 150 000 postes ont été supprimés dans le secteur public, le chômage a augmenté de 42% (27% de la population active ; 50% chez les jeunes), les retraites ont baissé de 45%, le salaire minimum mensuel est de 480 € net, le nombre de personnes sous le seuil de pauvreté a doublé. On ne sera donc pas surpris que le PIB ait chuté en 5 ans de 25% et -ceci expliquant cela- que la dette publique soit passée de 110% à 185 % de ce PIB.
Malgré cette situation catastrophique et humainement scandaleuse les diktats du groupe de Bruxelles (ex-troïka) n’ont cessé depuis février de se multiplier en dépit de concessions toujours plus importantes de Tsipras ; aujourd’hui les créanciers veulent que d’ici 3 ans les retraites soient diminuées mensuellement de 130 €, alors que 45% des retraités grecs perçoivent une pension inférieure à 660 €. Ils exigent aussi la précarisation accrue du marché du travail et la poursuite des privatisations, tout en excluant une annulation partielle de la dette que nombre d’économistes considèrent pourtant comme illégitime et illégale.
De toute évidence la banque centrale européenne, le FMI, la commission européenne et les gouvernements des principaux pays de la zone euro font tout pour que Tsipras renonce à ses engagements envers son peuple et se range à la politique ultra-austéritaire voulue et imposée à coups de traités européens par les libéraux au pouvoir dans toute l’Europe.
Il s’agit donc d’un enjeu politique extrêmement important et qui concerne tous les peuples d’Europe : Y a-t-il ou non la possibilité pour un gouvernement, légitimé par le verdict des urnes, de mettre en œuvre une politique anti-austérité ? L’exercice de la démocratie est-il compatible avec les institutions européennes ? Ce sont évidemment des questions majeures auxquelles nous, Français, seront confrontés dès qu’un gouvernement (en 2017 !?) voudra mener une politique qui s’oppose aux diktats de l’idéologie néo-libérale dominante.
C’est pourquoi il est fondamental que le gouvernement grec réussisse. Le soutien au peule grec s’organise progressivement et se cristallisera dans une semaine européenne de solidarité du 20 au 26 juin. Pour notre part, nous organisons cette assemblée citoyenne le 12 juin afin de sensibiliser nos concitoyens, de leur donner les dernières informations et de débattre avec eux des véritables enjeux du problème grec.