© Cédric Cottaz (FTV) Les agents de la Pêcherie de la Loire stockent les poissons morts dans des « big bags », d’énormes sacs habituellement utilisés pour transporter les gravats des chantiersLe désastre de la mortalité des poissons de la retenue du Cébron était prévisible et donc évitable compte-tenu de trois facteurs :
– L’eutrophisation du barrage qui oblige déjà à de lourds traitements de l’eau ;
– Une vidange du lac pendant la période estivale qui est la saison la plus critique pour les poissons au vu des faibles niveaux d’eau et des températures élevées. Rappelons seulement que l’été 2016 a connu trois pics de chaleur et que cinq records de température en Deux-Sèvres ont été battus au mois de juillet. Des pics de chaleur semblables sont récurrents depuis de nombreuses années ;
– La trop grande rapidité de la vidange par rapport aux moyens mis en œuvre pour récupérer le poisson. Combinés avec les fortes températures, le taux d’oxygène dans le peu d’eau à rester au fond du lac a dû être proche de zéro, expliquant la grande mortalité.
Lorsque l’on constate que pour de petits étangs les propriétaires font appel à des équipes nombreuses, le bon sens aurait voulu que pour une si grande surface de marnage, plusieurs équipes de pêcheurs soient sollicitées. Les associations de pêche, celles de protection de la nature ou les simples amoureux du barrage étaient en mesure de fournir les bénévoles requis.
Le choix de vendre auprès des seuls professionnels pour quelques milliers d’euros de recette s’est révélé désastreux.
De plus, des milliers de poissons sont morts asphyxiés à la vue de tous. L’année même où l’Assemblée Nationale a adopté l’article 515-14 du Code civil qui considère les animaux comme des « êtres vivants doués de sensibilité », la gestion du Conseil Départemental sur cette problématique est particulièrement calamiteuse.
Il va falloir maintenant dégager à grand frais les poissons morts pour qu’ils ne polluent pas l’eau du remplissage à venir et espérer que l’impact sur le Thouet ne va pas aggraver la situation d’une rivière elle aussi en difficulté.
Alors qu’il aurait été si simple d’utiliser les nappes de la plaine du Thouarsais pour l’alimentation en eau potable !
Le choix « technique » de faire un barrage se révèle très coûteux : nécessité de dépolluer en permanence, mauvaise protection et pollution des nappes du Thouarsais.
Si les poissons font les frais d’une gestion aberrante du site, ce sont bien les consommateurs d’eau potable qui, au bout du compte, paieront la facture !
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