Budget primitif pour l’année 2013

Intervention de Françoise MERMOUD, Conseillère municipale Europe Ecologie les Verts, lors du Conseil municipal du 25 mars 2013 

Délibération 13 – 207 – Budget primitif pour l’année 2013

Ce budget est donc le dernier – en année pleine – du mandat en cours.

Classiquement en fin de mandat, c’est donc un budget où on fait le forcing sur les investissements. On peut dire que c’est le moment où les projets lancés en début de mandat passent à exécution. C’est le cas par exemple pour la médiathèque et la MJC.

Et tout aussi classiquement en fin de mandat, c’est le moment où on mobilise des emprunts pour financer ces travaux, emprunts qui impacteront le budget suivant…C’est effectivement ce qui se passe cette année avec la mobilisation des prêts PRU pour financer la médiathèque.

Je pense que pour l’équipe en place, c’est donc le moment vérifier l’exécution de son plan de mandat, plan de mandat qui, je vous le rappelle, devait être présenté aux brondillants il y a quatre ans. Comme cela n’a jamais été fait, nous ne savons pas vraiment si les réalisations correspondent aux perspectives…

Pour notre part, nous avons vérifié comment avaient évolué les priorités de la ville depuis 2009 en matière d’action publique, en regardant l’évolution des dépenses de fonctionnement par grand poste, information qui nous est fournie chaque année. Ces dépenses de fonctionnement ont augmenté en moyenne de 6% sur la période, mais avec de très nettes disparités suivant les domaines d’activité.

Grande gagnantes, avec les croissances les plus fortes – en valeur absolue comme en pourcentage -, la culture avec + 17% et la solidarité avec + 13%. Sur la solidarité rien d’étonnant, malheureusement, on y reviendra tout à l’heure avec le budget du CCAS. Comment expliquer par contre les 650 000 euros supplémentaires consacrés chaque année à la culture ? Qu’en sera-t-il après l’ouverture de la nouvelle médiathèque, qui va indéniablement alourdir encore ce poste ?

Les dépenses consacrées à l’éducation, le sport et l’environnement ont augmenté dans la moyenne. Les dépenses des services ont augmenté un peu moins vite, comme cela est affirmé d’un budget  à l’autre, avec le souci affiché de contenir ce poste.

Par contre, tout ce qui relève de l’aménagement urbain, du logement, de la politique de la ville, de l’économie et de l’insertion  a reculé, avec des dépenses 2013 inférieures à ce qu’elles étaient en 2009.

On le voit, ces évolutions traduisent de réels choix de priorité. Plus de culture (gagnante du mandat en fonctionnement et, bien sûr, en investissement…), moins d’aide à la politique de la ville et à l’insertion, voilà indéniablement des choix qui auraient pu être discutés…

Pour ma part, devant de telles évolutions, je préfère m’abstenir sur ce budget.

Enfin, je voudrais également revenir sur un point particulier qui pose un problème de fond : vous aurez remarqué comme moi que le cout d’entretien de l’éclairage public a augmenté d’au moins un tiers, avec une progression annoncée de 61 000 euros. Il semble que l’entretien de l’éclairage public, jusqu’à présent exécuté en régie, soit maintenant confié à un prestataire privé.

L’externalisation des activités, leur maintien en régie ou leur transfert à des prestataires privés, est un choix délicat et politique. C’est une question où se confrontent des arguments comme le maintien des qualifications en interne, la continuité du service public et la perspective d’économies, qui se vérifient plus ou moins d’ailleurs. Je vous rappelle le débat de l’automne dernier autour du possible retour en régie de la distribution de l’eau du Grand Lyon. Je vous rappelle la privatisation des cantines de collèges décidée par le Conseil Général, et qui sera effective pour le collège Picasso dès la rentrée prochaine.

Si la commune a bien fait ce genre de choix pour l’éclairage public, sans information et sans débat démocratique, nous ne pouvons que le dénoncer. Et si c’est une orientation de fond qu’entend prendre la ville dans les années à venir, ce sera certainement un enjeu des prochaines élections. Nous aurons l’occasion d’en rediscuter.

Je vous remercie

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