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centrale biomasse de Tonnerre: le projet qui fâche 🗺

Après le projet Erscia contre lequel nous nous étions élevés et qui grâce à la mobilisation citoyenne n’a pas pu aboutir, de nombreuses initiatives apparaissent qui menacent les espaces naturels : Deux center Parcs en Bourgogne Franche Comté, un projet de « parcours ludo- éducatif » sur le haut Folin dans le Morvan.. Les investisseurs ne manquent pas d’imagination et ni d’opportunisme. Au risque de bouleverser certains équilibres et sans préoccupation pour le dérèglement climatique.

C’est le cas dans l’ Yonne, avec le projet de la centrale biomasse de Tonnerre.

Ce projet lancé en 2009 par la communauté de communes pour tenter de donner un nouveau départ à la vaste et couteuse zone industrielle "Actipôle" qui restait désespérément vide.

L’idée étant de réaménager une partie de cette zone pour y construire une centrale biomasse pour produire de l’électricité et d’utiliser la chaleur résiduelle pour chauffer des serres sur 6 à 10 hectares.

L’association Arpent ( http://foret-tonnerroise.fr) dénonce ce projet.

Sont mis en cause :

Le plan d’approvisionnement en bois ne pourra se réduire à l’exploitation de la forêt tonnerroise, car ce projet se superpose à des activités déjà existantes. Chaufferie Auxerre, distillerie des Buchères, usine de pellets de Cosne sur Loire, chaufferies de Dijon et centrale biomasse de Tonnerre.

Ce qui ne pourra permettre un approvisionnement à moins de 100 kms de la centrale.

Le manque de rentabilité du projet :

La combustion du bois pour produire de l’électricité n’est pas rentable ( seulement 25% ) et met la pérennité de la ressource en danger, alors que l’on exige une rentabilité de 75 à 85% pour des appareils de chauffage actuels (poêles à granulés, inserts et chaudière pellets « Flamme Verte ») ainsi que pour les centrales de chauffage collectif biomasse ) .

L’idée pour rendre le projet plus « rentable » serait d’y adjoindre des serres industrielles qui bénéficierait de la chaleur résiduelle produite . Pourtant les serres n’auront pas besoin de chauffage pendant environ 6 mois de l’année.

On peut raisonnablement considérer qu'au moins un quart de l'énergie primaire sera gaspillée, soit l'équivalent de 20 à 30 000 stères de bois, c'est à dire de quoi chauffer 2000 à 3000 logements…

La production électrique annuelle sera équivalente à celle de 3 éoliennes...

Quelle cohérence avec les objectifs de la COP21 ?

Des serres, pour quelles production ?

Produire des tomates, des concombres hors sol toute l’année, nécessitant engrais de synthèse et eau ? Est-ce vraiment intéressant hormis pour l’industriel qui les produira ? Qui devra gérer les ouvrages de collecte des eaux usées ? Ne faut-il pas réserver la ressource en eau aux agriculteurs et maraichers locaux ?

Qui devra assumer l’entretien des routes subissant les passages répétés d’engins et quelles conséquences en forêt pour les sols et les chemins ?

L’emploi.

- La centrale elle-même emploierait 5/6 personnes.

- La production sous serres serait variable avec des pics de production de mai à août nécessitant des saisonniers ( 50 à 60 personnes) , mais sur l’année entière combien d’emplois ?

- Concernant l’exploitation forestière l’on sait que la plupart des bucherons sont des travailleurs « détachés » d’Europe de l’Est. Ils sont en outre, de plus en plus remplacés par une mécanisation qui depuis les années 2000 progresse très vite .Une machine fait le travail de 8 à 10 bucherons. Pour l'exploitation des feuillus, le taux de mécanisation double tous les deux ans.

De plus la rareté de la ressource entrainerait sans doute un renchérissement du prix du stère de bois et le risque à terme de mettre en difficulté les entreprises d’exploitation forestière existantes localement et donc des emplois actuels.

Les alternatives au profit des citoyens locaux ?

Une régie municipale agricole au service de la restauration collective de production de légumes bios et donc locaux,   d’un parc éolien dont les bénéfices pourraient être utilisés pour aider à la rénovation thermique des habitations les plus concernées ?

Et avant tout une concertation avec les citoyens du territoire.

Nous citoyens, pouvons protéger nos forêts !

En achetant des parcelles de forêt pour les préserver des spéculateurs peu soucieux d’environnement et du dérèglement climatique grâce aux associations de groupements forestiers.

- Groupement forestier du Chat Sauvage

http://www.forets-chatsauvage.org/site/

- Groupement forestier pour la sauvegarde des feuillus du Morvan

http://www.sauvegarde-forets-morvan.com/forets.htm

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