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ELECTIONS EUROPÉENNES: AGIR POUR NE PLUS SUBIR

Au lendemain des résultats de cette élection qui marque l’histoire de l’Europe d’une pierre noire, en France mais aussi en Europe de l'Ouest, que dire et surtout que faire ?

La victoire du Front national, particulièrement marquée dans le Grand-est, à tel point que Sandrine Bélier, notre tête de liste, n’est pas réélue. De nouveau, l’opinion l’emporte sur la raison. Un très bon bilan, une forte et efficace présence sur le terrain, une assiduité et une pugnacité exemplaires dans l’institution,voilà des actions qui n'ont pas d'impact puisque les choix s'appuient sur les fantasmes, et non pas sur la réalité. Le Grand-Est et la Bourgogne perdent aujourd'hui un levier essentiel pour la transition écologique des territoires, et la conversion écologique de l'économie sur un territoire dévasté par la désindustrialisation.

Les écologistes n'ont pas su convaincre, et ne peuvent se satisfaire de leur représentation actuelle au Parlement européen. Nous devons tirer les enseignements de ce scrutin, tout comme l'ensemble des forces de gauches, au vu de l'enlisement démocratique auquel nous sommes une nouvelle fois confrontés.

Créer le cauchemar pour effacer l’image du rêve, voilà à quoi sert le Front national. Il faut comprendre à qui profite le crime. L'Europe des néo-libéraux et des conservateurs est renforcée, alors que c'est cette Europe qui crée de la défiance.

L’Europe sera encore dirigée par ceux qui ne veulent pas que sa construction avance. La démocratie a dérivé vers la démagogie et jamais les moyens n’ont été aussi puissants pour manipuler les opinions des peuples.

Face à cette situation, nous ne pouvons que travailler à la prise de conscience des peuples. Écrasés sous leurs difficultés quotidiennes, de plus en plus de gens font le choix du « chaos » sans discerner au loin le mur qui fait de l’avenue que l’on a cru libératrice une impasse mortelle. Les écologistes à l'échelle locale, comme à tous les niveaux où ils exercent des responsabilités, continueront à mettre en œuvre cette « sobriété heureuse » qui préserve les ressources tout en améliorant le quotidien des citoyens. En ce sens, l'écologie est fédératrice. Elle devient progressivement une force capable de rassembler les initiatives qui prônent la justice sociale et environnementale pour aujourd'hui et demain.

La crise démocratique française nous oblige a être lucides. Nous devons sortir de notre cadre institutionnel national sclérosé pour redonner confiance aux citoyens et favoriser véritablement l'exercice de la citoyenneté.

Enfin, le chantier que nous pourrions mener avec toutes les personnes de bonne volonté quel que soit leur parti lorsqu’ils en suivent un, et peut-être que ce doit être le premier de tous les chantiers à ouvrir, c’est celui qui permettra au plus grand nombre de comprendre la gigantesque arnaque que l’Europe est en train de subir.

François Lotteau pour le secrétariat d’Europe-Écologie Les Verts Bourgogne.