écotaxe, l’otage d’une contestation « réactionnaire » !
Sans conteste, vous, moi et depuis des années nous payons pour tenter, souvent en vain, de réparer les dégâts écologiques qui pèsent sur notre qualité de vie. Pollution de l’eau, nitrates algues vertes, pollution de l’air et problèmes de santé, bruit… L’environnement serait la victime sacrificielle destinée à favoriser la croissance et maintenir l’emploi. Mensonge et aveuglement.
La crise bretonne est celle d’un modèle tout entier qui a éliminé des milliers d’emplois paysans, un modèle qui n’a tenu que par le maintien de salaires faibles et de conditions de travail critiquables dans toute la filière, sous la pression de la grande distribution, au détriment de la qualité de l’alimentation pour le consommateur. L’écotaxe n’est pour rien dans cette crise.
L’ écotaxe ou plutôt la « pollutaxe » n’est pas faite pour plaire aux écologistes.
-
c’est une mesure de justice qui consiste à faire participer ceux qui polluent le plus et détériorent les routes, le principe du pollueur payeur
-
c’est un premier pas vers la relocalisation, le rapprochement des lieux d’élevage et des lieux de production. Actuellement plus de 750 000 porcs produits en Bretagne traversent l’Europe dans des conditions déplorables pour être abattus dans des usines au nord de l’Allemagne
-
c’est des fonds récoltés pour la nécessaire amélioration des infrastructures de transport en commun. Si cet argent fait défaut aux collectivités locales ce sont tous les contribuables qui en supporteront la charge .
-
c’est à terme une diminution de la circulation des camions avec les nuisances que nous subissons, mais aussi une réduction des gaz à effet de serre parce que la planète sur laquelle nous vivons tous commence vraiment à chauffer.
Faut-il que la frustration et la peur soient fortes pour que défilent ensemble l’exploiteur et l’exploité. Derrière ceux qu’il pousse, le patronat ricane sous son bonnet rouge. A quand les manifestations pour la suppression du code du travail, insupportable obstacle à l’emploi, de la sécu qui pompe les finances de l’état, pour la privatisation de ce qui reste de service au public.
Le gouvernement serait bien inspiré de répondre à cette colère, non pas en flattant les puissants confortés dans leurs privilèges, mais en appliquant enfin le programme pour lequel il a été élu. Il doit engager pleinement « la troisième révolution industrielle » créatrice d'emplois avec le développement de nouvelles filières comme celles du recyclage et de la réparation, de la mobilité alternative et des transports collectifs, des énergies renouvelables, du bâtiment et des écomatériaux, de la chimie verte, et de l'agriculture agro-écologique.
Faute de quoi le slogan de demain pourrait bien être : « Maréchal nous voilà ».
MC Colin Cordier porte parole EELV 71